On le sait, la mondialisation entraîne une connexion de plus en plus étroite de toutes les zones du globe, à deux niveaux différents. À l’échelon politique, les organisations de coopération entre États se multiplient et renforcent leur rôle, en devenant des lieux incontournables de la politique mondiale. Au niveau économique, le monde des affaires met en contact des acteurs issus de tous les continents pour coordonner la conception, la production et la distribution des produits. Le nombre d’interprètes est donc amené à croître de manière exponentielle dans les prochaines années.
Tirer parti des spécificités linguistiques du Liban
Dans ce monde de l’interprétation, les Libanais partent également gagnants. En effet, leur pratique des langues étrangères en dehors du cadre scolaire donne à un grand nombre d’entre eux une excellente maîtrise de l’« esprit du langage », c’est-à-dire l’oralité, les images et l’humour qui lui sont propres. Ces notions sont fondamentales pour un bon interprète, qui doit bien souvent rendre en direct les subtilités et les sous-entendus d’un interlocuteur étranger.
L’École de traducteurs et d’interprètes de Beyrouth (ETIB), relevant de l’Université Saint-Joseph, a décidé d’adapter sa formation à cette réalité, en proposant depuis plusieurs années un master en interprétation – anglais langue B, arabe langue A. S’adressant aux étudiants bilingues dans ces deux langages, le master vise à doter ses étudiants de toutes les compétences nécessaires pour comprendre, convertir et transmettre des propos oraux de l’anglais vers l’arabe, et ce, dans tous les domaines.
Grâce à cette formation centrée sur la nouvelle lingua franca du monde politique, économique et scientifique, les futurs diplômés disposeront des meilleures armes pour construire une carrière où le voyage, la curiosité intellectuelle et les expériences stimulantes tiennent une place importante. Sollicités pour des missions où le travail se déroule en temps réel, les interprètes sont amenés à prendre des décisions instantanées, qui impacteront la compréhension des auditeurs. Les étudiants pourront également compter sur une insertion facilitée dans l’emploi grâce aux partenariats prestigieux de l’ETIB : l’université est ainsi membre associé de la Fédération internationale des traducteurs et dispose de trois protocoles d’accord avec l’ONU, le Parlement européen et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.
Prérequis et qualités personnelles
Le cursus se déroule comme en master classique, sur deux ans, selon un parcours professionnalisant qui rendra les étudiants opérationnels dès la fin de leur parcours. Le master d’interprétariat s’adresse d’abord aux titulaires de la licence de traduction de l’ETIB, comme voie alternative au master de traduction. Il est également ouvert à tout détenteur d’un bac +3, sous réserve de l’obtention d’une équivalence de la licence par une commission indépendante de l’USJ.
Notons qu’une mobilité à l’étranger durant la formation est possible, puisque l’ETIB a conclu de nombreux partenariats, notamment avec des facultés de pays francophones ou locuteurs de langues romanes. L’École supérieure d’interprètes et de traducteurs de Paris, l’Institut supérieur de traducteurs et d’interprètes de Bruxelles, la Escuela de Traductores de Toledo en Espagne ou la Università degli Studi di Trieste en Italie sont autant de possibilités ouvertes pour l’étudiant qui désire étendre son éventail de langues et de cultures maîtrisées.
Les prérequis pour ce master consistent principalement en des compétences et des traits de personnalité indispensables pour devenir un bon interprète. Les futurs étudiants doivent d’abord parfaitement maîtriser l’arabe, à un niveau langue maternelle (langue A), et l’anglais, à un niveau d’expression et de compréhension fluide (langue B). La maîtrise du français est un « plus » dans une université où la majorité des élèves sont francophones, d’autant que l’option « Interprète de conférence » propose de le travailler en langue C. Toutefois, elle n’est pas obligatoire.
Les qualités personnelles requises sont d’abord la souplesse et la résistance au stress. La première leur permettra de travailler dans des contextes déstabilisants, culturellement divers, tandis que la seconde est indispensable pour apprendre à gérer la pression inhérente à un travail en direct, où chaque erreur sera perçue par l’auditoire. Enfin, minutie, goût de l’effort et discrétion sont également indispensables, puisque les traducteurs doivent s’astreindre à un entraînement rigoureux et à un strict respect du secret professionnel.
Des débouchés multiples et stimulants
Comme pour la traduction, les débouchés dans l’interprétariat sont aussi nombreux qu’il y a de domaines faisant appel à des échanges oraux entre personnes de différents langages. Les meilleurs interprètes trouveront facilement un emploi auprès des institutions internationales qui requièrent, pour leurs réunions, un grand nombre d’entre eux, capables de traduire un même discours en plusieurs dizaines de langues différentes.
Les officines d’interprètes de l’ONU sont par exemple célèbres pour leur traitement instantané des allocutions en cours. Des postes sont également disponibles au sein des ONG, notamment d’envergure internationale, pour assurer le contact avec les populations locales et entre les différents relais nationaux.
Les institutions gouvernementales peuvent également rechercher des interprètes pour leurs services diplomatiques. Toutefois, il convient de ne pas dédaigner le secteur privé, qui offre également de belles perspectives, comme dans les médias, que ce soit en plateau ou sur le terrain, sans compter les multinationales qui tiennent à préserver un lien oral entre leurs intervenants situés dans différents pays.
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