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Moyen-Orient - Droits des femmes

Des ONG montent au créneau après la condamnation à onze ans de prison de la Saoudienne Manahel al-Otaïbi

La soeur de la jeune femme, qui a fui l'Arabie saoudite, estime que Manahel « n'a rien fait qui mérite qu'elle soit emprisonnée pendant onze ans ».

Des ONG montent au créneau après la condamnation à onze ans de prison de la Saoudienne Manahel al-Otaïbi

Manahel al-Otaïbi célébrant la Journée internationale des droits de la femme, le 8 mars 2022. Photo tirée de son compte Twitter

Des groupes de défense des droits de l'homme ont dénoncé mardi la peine d'emprisonnement de 11 ans prononcée par un tribunal antiterroriste à l'encontre de Manahel al-Otaïbi, une professeure de fitness et militante saoudienne des droits de la femme.

Le jugement prononcé à l'encontre de Mme Otaïbi, 29 ans, a été rendu le 9 janvier, mais n'a été rendu public que « des semaines plus tard », dans une déclaration saoudienne adressée aux rapporteurs spéciaux des Nations unies chargés de l'affaire, ont indiqué Amnesty International et ALQST pour les droits humains, une ONG saoudienne indépendante (al-Qist signifiant justice en arabe, NDLR), dans un communiqué commun.

L'activiste, qui est également auteure d'un blog, avait été arrêtée en novembre 2022.

Les groupes de défense des droits affirment que les forces de l'ordre l'ont prise pour cible parce qu'elle contestait les lois saoudiennes sur la tutelle masculine et l'obligation faite aux femmes de porter la abaya, long vêtement traditionnel qui couvre le corps. 

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Toutefois, selon le rapport saoudien envoyé à l'ONU par Riyad et daté du 24 janvier, que l'AFP a pu consulter mardi,  Mme Otaïbi « a été condamnée pour des infractions terroristes qui n'ont aucun rapport avec l'exercice de sa liberté d'opinion et d'expression ou avec ses publications sur les médias sociaux ». Le document ne fournit pas de détails sur les « infractions terroristes » qui lui sont reprochées. Le gouvernement saoudien a affirmé mardi qu'il examinerait une demande de commentaire qui lui a été adressée par l'AFP.

La déclaration commune des groupes de défense des droits de l'homme indique que Mme Otaïbi « a été victime d'une disparition forcée » entre novembre 2023 et la mi-avril, date à laquelle elle a pu reprendre contact avec sa famille. Sa sœur aînée, Foz al-Otaïbi, suivie par 2,5 millions de personnes sur le réseau social Snapchat, « fait face à des accusations similaires, mais a fui l'Arabie saoudite de peur d'être arrêtée après avoir été convoquée pour un interrogatoire en 2022 », indique le communiqué. Elle a déclaré mardi à l'AFP que sa famille n'avait appris la condamnation de sa sœur à onze ans de prison que par le biais de la missive saoudienne à l'ONU. « Je suis très choquée », a-t-elle déclaré, ajoutant que Manahel « n'a rien fait qui mérite qu'elle soit emprisonnée pendant onze ans ».

Dans leur communiqué, les organisations de défense des droits de l'homme ont demandé la libération de Manahel al-Otaïbi. « Les autorités saoudiennes doivent libérer immédiatement et sans condition Manahel al-Otaïbi et toutes les personnes actuellement détenues dans le royaume pour avoir exercé pacifiquement leurs droits humains, a déclaré Lina al-Hathloul, responsable de la surveillance et de la communication pour ALQST. Dans l'attente de la libération de Mme al-Otaïbi, les autorités doivent garantir sa sécurité et l'accès à des soins de santé adéquats. »

L'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole brut, a longtemps été associée à la répression des femmes en raison d'anciennes règles telles que l'interdiction de conduire et l'obligation de porter une abaya. Si ces restrictions ont été levées, les défenseurs des droits de l'homme affirment qu'une loi sur le statut personnel entrée en vigueur en 2022 reste discriminatoire à l'égard des femmes en ce qui concerne les questions relatives au mariage, au divorce et à l'éducation des enfants. Des femmes, dont des militantes de premier plan, ont été arrêtées dans le cadre d'une vaste campagne de lutte contre la dissidence. Parmi elles, deux femmes qui, en 2022, ont été condamnées à des peines d'emprisonnement de plusieurs dizaines d'années pour avoir publié sur les réseaux sociaux des messages critiques à l'égard du gouvernement. 

Des groupes de défense des droits de l'homme ont dénoncé mardi la peine d'emprisonnement de 11 ans prononcée par un tribunal antiterroriste à l'encontre de Manahel al-Otaïbi, une professeure de fitness et militante saoudienne des droits de la femme.Le jugement prononcé à l'encontre de Mme Otaïbi, 29 ans, a été rendu le 9 janvier, mais n'a été rendu public que « des semaines plus...
commentaires (1)

Et le chanteur iranien qui est condamné a mort en Iran alors, il compte pour du beurre? C’est un, parmi tant d’autres citoyens iraniens torturés, violés et tués sans jugement ni raison justifiant leurs condamnations à mort. Le sang de certains ne comptent pas lorsqu’il s’agit d’intérêts de certains pays.

Sissi zayyat

19 h 11, le 03 mai 2024

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Commentaires (1)

  • Et le chanteur iranien qui est condamné a mort en Iran alors, il compte pour du beurre? C’est un, parmi tant d’autres citoyens iraniens torturés, violés et tués sans jugement ni raison justifiant leurs condamnations à mort. Le sang de certains ne comptent pas lorsqu’il s’agit d’intérêts de certains pays.

    Sissi zayyat

    19 h 11, le 03 mai 2024

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