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À La Une - Liban

Conseil des ministres : Diab retire le dossier des nominations de l'ordre du jour

"Un gouvernement de technocrates ne peut pas accepter des nominations qui ne se basent pas sur le principe des compétences" des candidats, tance le Premier ministre. 

Le gouvernement libanais réuni au palais de Baabda, le 2 avril 2020. Photo Dalati et Nohra

Le Premier ministre libanais, Hassane Diab, a retiré jeudi de l'ordre du jour du Conseil des ministres la question polémique des nominations administratives, notamment pour les postes de vice-gouverneurs de la Banque centrale (BDL), un dossier qui a opposé ces dernières semaines le gouvernement à l'opposition autant qu'à ses parrains.

Quatre vice-gouverneurs de la Banque centrale, le président et cinq membres de la Commission de contrôle des banques, trois membres de la Commission du contrôle des marchés financiers et le commissaire du gouvernement près la BDL devaient être nommés au cours du Conseil des ministres aujourd'hui. Mais, prenant longuement la parole au début de la réunion gouvernementale au palais de Baabda, le président du Conseil a réagi à ce qu'il a qualifié de "campagne" lancée contre son cabinet. Il a déclaré qu'il refusait la logique du partage d'influence entre les différentes formations politiques en ce qui concerne les nominations, selon des informations rapportées par notre correspondante à Baabda, Hoda Chédid. "Un gouvernement de technocrates ne peut pas accepter des nominations qui ne se basent pas sur le principe des compétences" des candidats, a-t-il ajouté, avant de retirer ce dossier de l'ordre du jour.

"Les responsables ne se souviennent pas que la révolte libanaise a eu lieu pour supprimer toutes les pratiques politiques passées et pensent que le soulèvement est terminé. Ce n'est pas du tout le moment de se lancer dans des batailles politiques, comme s'il ne se passait rien dans le pays", a encore déclaré M. Diab, selon des propos rapportés par la ministre de l'Information, Manal Abdel Samad. Il a dénoncé "des parties qui veulent mettre des bâtons dans les roues du gouvernement parce qu'ils pensent que s'il réussit à surmonter les défis, cela fera apparaître les erreurs commises par les cabinets précédents". "Etant donné que nous sommes un gouvernement de technocrates, et que nous voulons montrer que nous mettons en place de nouvelles pratiques au niveau de l'exécutif, nos nominations doivent être exceptionnelles", a ajouté le président du Conseil. "Les nominations doivent se faire sur base de standards académiques, des compétences et de l'expérience des candidats et non pas des quote-parts politiques", a ajouté le Premier ministre. "Cela ne signifie pas que tous les candidats ne sont pas compétents", a-t-il toutefois précisé, appelant à approuver un mécanisme de nominations administratives "transparent et sans ingérence politique".


(Lire aussi : Les nominations sous le feu de l’opposition)



"Une réduction des salaires surréalistes"
Hassane Diab a encore souligné que le gouvernement avait réclamé "une réduction des salaires surréalistes" des vice-gouverneurs de la BDL, des membres de la Commission de contrôle des banques et de la Commission du contrôle des marchés financiers, indiquant qu'il fallait pour cela préparer un projet de loi à cet égard. 

Dans une discussion avec les journalistes présents à Baabda, à l'issue du Conseil, M. Diab a précisé avoir proposé "une réduction de 50% des émoluments" de ces responsables. Le Premier ministre a par ailleurs évoqué son intention de modifier la structure hiérarchique au sein de la BDL, au moyen d'un amendement de loi devant être étudié au Parlement. "Aucun pays au monde a quatre vice-gouverneurs au sein de sa Banque centrale, pourquoi en avons-nous quatre, nous ?", s'est-il notamment interrogé. "C'est une question qui doit être étudiée", a-t-il ajouté.

De son côté, la ministre de la Défense, Zeina Acar, a estimé qu'il serait préférable de "prendre en compte un nouveau mécanisme pour les nominations financières" pour s'assurer que les personnes les plus compétentes soient nommées.  

Ces nominations avaient fait l'objet d'une entente de principe trouvée en début de semaine entre les différentes formations politiques au pouvoir, qui répondent à la logique du "partage d'influence" entre les différentes parties, ce qui avait été sévèrement condamné par de nombreux responsables. Cette entente, qui fait fi de toutes les revendications du mouvement de contestation lancé le 17 octobre, avait notamment été critiquée par la ministre de la Justice, Marie-Claude Najm, qui avait estimé que "lutter contre la logique du partage d'influence est plus difficile que de lutter contre le coronavirus". De son côté, Samir Gagea, le chef des Forces libanaises, parti qui n'est pas représenté au gouvernement, avait estimé que l'accord trouvé sur les nominations était "loin de tout esprit réformateur et du critère du mérite". Le chef des Marada, Sleimane Frangié, avait pour sa part menacé de claquer la porte du gouvernement (supposé être composé de personnalités indépendantes) si sa formation n'obtenait pas un tiers des six postes vacants réservés aux chrétiens. Cette nouvelle pomme de discorde entre le leader des Marada et le chef du Courant patriotique libre (CPL, fondé par le chef de l'Etat), Gebran Bassil, avait fait l'objet d'une tentative de médiation menée par le Hezbollah qui aurait échoué. Les ministres du Travail, Lamia Yammine, et des Travaux publics, Michel Najjar, proches des Marada, étaient d'ailleurs absents de la réunion gouvernementale. 



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commentaires (6)

FAIBLESSE ! DE L,INDEPENDANT IL NE NOUS RESTE MEME PAS LE NOM.

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 09, le 02 avril 2020

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Commentaires (6)

  • FAIBLESSE ! DE L,INDEPENDANT IL NE NOUS RESTE MEME PAS LE NOM.

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 09, le 02 avril 2020

  • Et pourtant ce gouvernement a l'appui du hezb libanais de la résistance. Mais bon passons là-dessus rien d'évoquer son nom lui ferait perdre tout crédit à ce gouvernement . Lol..

    FRIK-A-FRAK

    17 h 28, le 02 avril 2020

  • Bravo Mr Diab. La marche à suivre pour ces nominations: 1. sélectionner un certain nombre de candidats qualifiés, c'est à dire avec diplôme reconnu. 2. demander à tous les partis politiques de nominer un ou plusieurs candidats préférés. 3. éliminer tous les candidats qui auront reçu au moins un vote d'au moins un parti. 4. effectuer un tirage au sort parmi les restants. Simple, efficace, et complètement apolitique.

    Gros Gnon

    16 h 49, le 02 avril 2020

  • Continuez ainsi, Monsieur Hassane DIAB, et bon courage, à vous et vos collègues du gouvernement ! Ceux à qui cela ne convient pas, peuvent très bien disparaître définitivement, le pays ne s'en portera que mieux ! Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 37, le 02 avril 2020

  • Ne plus jamais critiquer le gouvernement Diab ! C'est le meilleur gouvernement que nous avons eu depuis l'indépendance . Ils ne veulent pas le laisser travailler , il réagit en conséquence ! Le public devrait l'applaudir sans retenue . C'est un gouvernement véritablemeny révolutionnaire , mais sagement .

    Chucri Abboud

    15 h 18, le 02 avril 2020

  • M. Diab a très bien fait!

    NAUFAL SORAYA

    14 h 59, le 02 avril 2020

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