Rechercher
Rechercher

Lifestyle - This is America

Le virus venu de Chine fait de l’ombre au « Cherry Blossom » japonais

Coronavirus oblige, les cerisiers japonais, joyaux du printemps américain, fleuriront cette année en solitaire, en l’absence des touristes venus habituellement des quatre coins du monde pour les contempler.


Washington à l’heure du « Cherry Blossom ». Joshua Roberts/ File Photo/Reuters

Le National Park Service américain vient d’annoncer que le pic du Cherry Blossom, la floraison des cerisiers japonais, aura lieu cette année entre ce vendredi et le 24 mars, d’après un calcul réalisé après l’apparition des premiers bourgeons, la semaine dernière. Ces variétés, plus que d’autres, ont un temps d’épanouissement limité à trois ou six jours.

Leur floraison rose et blanc donne lieu chaque année, depuis 1935, au Festival des cerisiers en fleurs de Washington, qui propose de nombreuses manifestations culturelles et artistiques. L’édition 2020 a été annulée en raison de la pandémie du coronavirus qui a poussé les États-Unis, comme beaucoup d’autres pays, à fermer leurs frontières. Une annulation assez exceptionnelle, puisque le festival n’avait été, jusqu’à présent, annulé qu’une seule fois depuis sa création, et ce pendant la Seconde Guerre mondiale. The Cherry Blossom Princess Program, prévu au cours de ces festivités, est également annulé. Ce programme offre à de jeunes femmes de 19 à 24 ans, dotées d’un talent de leader, des opportunités dans les domaines du développement, de la culture et de l’éducation. La gagnante est généralement invitée à visiter le Japon en tant qu’ambassadrice de bonne volonté pour célébrer l’amitié américano-nippone.

Un don centenaire du Japon

Ces sublimes cerisiers pleins de poésie, symboles du pays du Soleil-Levant, ont été plantés à Washington le 26 mars 1912. 3 200 jeunes plants de cherry bloom avaient été envoyés par le maire de Tokyo de l’époque, Yuko Ozaki, aux États-Unis en signe d’amitié entre les deux pays. Du jamais-vu… La First Lady de l’époque, Helen Herron Taft, accompagnée de l’épouse de l’ambassadeur du Japon à Washington, la vicomtesse Chinda, avait planté les deux premiers arbres autour du Tidal Basin, un étang situé sur le National Mall, la grande esplanade de Washington. Mme Taft avait, en outre, offert à la vicomtesse japonaise un bouquet de roses baptisées « American Beauty » pour remercier le Japon. Aujourd’hui, 3 900 cerisiers japonais s’élèvent autour du Tidal Basin, dans un espace où figure un monument dédié au président Thomas Jefferson. Deux des premiers spécimens envoyés en 1912 existent toujours. Ces arbres sont devenus l’une des plus belles parures de la ville de Washington. Bien que brève (entre le 25 mars et le 8 avril), leur période de floraison, appelée Cherry Blossom, constitue l’événement du printemps. Habituellement, l’éclosion florale provoque l’affluence des touristes venus l’immortaliser et assister à son festival musical et artistique qui célèbre la saison des promesses et du renouveau. Ce qui ne sera donc pas le cas cette année, pour cause de coronavirus.

Des fleurs au passé glorieux

Néanmoins, la floraison teintée de rose et de blanc demeure toujours visible. Quelques Américains téméraires, sans doute le visage barré d’un masque chirurgical, viendront se promener rapidement du côté des cerisiers japonais bien implantés dans leur patrimoine.

Le pays de l’Oncle Sam a fait sien le cérémonial japonais vieux de 1 200 ans qui entoure ces fleurs printanières. Dès l’an 900, l’aristocratie japonaise avait pris l’habitude de ramener des arbres des montagnes pour les planter dans des jardins, notamment le cerisier, célèbre pour ses fleurs roses. Leur floraison donnait lieu à des rencontres autour de festins, de récitals de musique et de poésie organisées et réservées aux seigneurs féodaux.

L’un d’entre eux, Toyotomi Hideyoshi, deuxième des trois unificateurs du Japon durant la période Sengoku, (XVe et XVIe siècles), avait ainsi organisé en 1598 une grande fête au temple de Daïgo à Kyoto, autour de ces arbres poussant sur le mont Yoshino. Quatre ans plus tard, après avoir planté 700 cerisiers et bâti des maisons de thé, il conviait plus de 2 000 personnes, offrant à chacune des mille femmes présentes trois opulents kimonos qu’elles portaient en cette occasion. Enfin, l’ère d’Edo (1603-1868) a immortalisé sur des gravures sur bois l’éclosion des fleurs de cerisiers.


Dans la même rubrique 

Grand envol de la Journée des papillons malgré l’inquiétude

La saison des mythiques « Girls Scouts Cookies »

Le président Lincoln en version inédite : torse nu et jeans

« Tom et Jerry », 80 ans de jeu du chat et de la souris

L’« impeachment » de Trump en pins, mugs et tee-shirts au musée

Le National Park Service américain vient d’annoncer que le pic du Cherry Blossom, la floraison des cerisiers japonais, aura lieu cette année entre ce vendredi et le 24 mars, d’après un calcul réalisé après l’apparition des premiers bourgeons, la semaine dernière. Ces variétés, plus que d’autres, ont un temps d’épanouissement limité à trois ou six jours. Leur floraison rose...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut