Coronavirus : la barre des cent cas dépassée au Liban, deux nouvelles guérisons annoncées

Le bilan de l'épidémie de coronavirus continuait de grimper au Liban avec dix nouvelles contaminations enregistrées ces dernières 24 heures, faisant grimper le bilan à 109 cas avérés, au lendemain de la proclamation de la "mobilisation générale" dans le pays.

Selon le communiqué journalier du ministère de la Santé,  publié dans la matinée, 109 cas ont été détectés au total au Liban depuis le début de l'épidémie, soit 10 de plus qu'hier. Le ministère n'a pas précisé quelle était la source des nouvelles contaminations. Jusqu'à présent, aucun nouveau décès dû au virus n'est à signaler en plus des trois enregistrés la semaine dernière. Dans la soirée, le ministre de la Santé, Hamad Hassan, a donné un nouveau bilan, affirmant sur la chaîne locale LBCI que 120 cas d'infection avaient été enregistrés.

Dans son rapport quotidien, l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri a pour sa part annoncé deux nouvelles guérisons de personnes infectées par le coronavirus au Liban. Avec ces deux rétablissements, le nombre total de guérisons passe à trois. La première personne guérie était T.S. une femme de 45 ans qui revenait de la ville sainte chiite de Qom, en Iran. Selon le rapport de l'hôpital Hariri, deux personnes infectées se trouvent dans un état critique.

Hier, le gouvernement avait annoncé la "mobilisation générale" dans tout le pays. Cette décision a été prise à l'issue d'une réunion extraordinaire du cabinet de Hassane Diab et d'une réunion du Conseil supérieur de la défense. Dans ce cadre, les Libanais sont appelés à rester confinés chez eux, les commerces à fermer leurs portes, à l'exception des pharmacies et des enseignes vendant de la nourriture. Toutes les frontières, les ports et les aéroports du pays seront fermés du 18 au 29 mars, le temps de donner aux personnes se trouvant à l'étranger la possibilité de rentrer au pays. Lundi les Libanais semblaient se conformer aux mesures de confinement édictées par l'exécutif. 

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Transports en commun
Dans ce contexte de confinement, le ministre de la Santé a mis en garde contre l'utilisation des transports en commun, "un des principaux vecteurs de contagion" et appelé les personnes devant se déplacer à favoriser l'utilisation des voitures personnelles. Il a exhorté les conducteurs et la société à "respecter les mesures sécuritaires et administratives" prises la veille par le gouvernement.

Lors d'une réunion avec des représentants de la fédération des syndicats des transporteurs terrestres, le ministre Hassan a souligné l'importance que ce secteur se conforme également à l'appel à la mobilisation générale. "Les deux semaines à venir vont être très délicates", a-t-il déclaré. Il a appelé à "arrêter la circulation des vans et des bus". Afin de faire face aux répercussions économiques de cet arrêt de travail forcé, le ministre a appelé à la création d'un "fonds social", via des appels à contribution, et précisé que le ministère des Affaires sociales allait lancer des appels aux dons afin de soutenir les familles les plus défavorisées. 

Dans un entretien à la chaîne de télévision al-Manar (qui relève du Hezbollah), M. Hassan a par ailleurs déclaré que "les deux semaines à venir sont les plus dangereuses", ce qui justifie selon lui la fermeture de l’aéroport de Beyrouth lors de cette période. Il a ajouté qu'entre "60 et 70% des personnes contaminées qui ont été testées jusqu'à présent ne présentent pas de symptômes" de la maladie.

De son côté, la ministre de la Justice, Marie-Claude Najm, a publié une circulaire dans laquelle elle appelle tous les notaires à fermer leurs études jusqu'au 29 mars, dans toutes les régions du pays. Elle invite les notaires à fournir un numéro d'urgence aux clients, afin qu'ils puissent déposer des procédures urgentes. 

Réagissant en outre aux rumeurs circulant en ligne et dans certains médias, l'Aviation civile a démenti l'arrivée d'avions en provenance d'Iran ou d'autres pays endémiques. La présidence du Conseil des ministres a, quant à elle, affirmé qu'un consultant du cabinet Lazard, que certains médias disaient être contaminé et qui aurait selon eux transmis la maladie à Hassane Diab et plusieurs ministres, avait subi des examens en France et n'était pas porteur du virus.

Les Forces de sécurité intérieure ont de leur côté annoncé une série de mesures prises dans les établissements pénitentiaires du pays afin d'assurer que le coronavirus ne se propage pas parmi les prisonniers. Ces mesures incluent notamment la désinfection des mains de tous les les gardiens et visiteurs, des visites limitées à un membre de la famille par détenu, l'installation de parois de verre et l'interdiction de toute entrée de nouveaux détenus dans les établissements carcéraux. Selon une circulaire du procureur général près la Cour de cassation, le juge Ghassan Oueidate, publiée aujourd'hui, les prisonniers sont défendus de recourir aux organes juridictionnels jusqu'au 29 mars, mais ils peuvent néanmoins déposer des demandes de libération par téléphone, dont l'utilisation reste autorisée mais encadrée par les recommandations du ministère de la Santé.

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