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Société - Épidémie

Coronavirus : le bilan monte à 22 cas au Liban

Des employés aseptisant des bancs sur la corniche de Beyrouth, le 5 mars 2020. Mohammad Azakir/Reuters

La panique liée à l’épidémie du nouveau coronavirus allait crescendo hier, sur fond d’une polémique entre le ministère de la Santé et l’hôpital Notre-Dame des Secours où un cas a été signalé mercredi. Elle a été ravivée par les propos tenus par le ministre de la Santé, Hamad Ali Hassan, qui, lors d’une tournée à l’hôpital de Bouar, dans le caza de Jbeil, a annoncé six nouveaux cas et déclaré que le Liban était « sorti de la phase d’endiguement » du virus qui s’est désormais « propagé ». Il a souligné que jusqu’à présent, son ministère surveillait les cas de personnes arrivées au Liban en provenance de pays considérés comme endémiques, notamment l’Iran et l’Italie. « Jusqu’à hier (jeudi), ces procédures étaient efficaces, a déclaré M. Hassan. Mais au cours des dernières 48 heures, il y a eu des développements et nous avons été confrontés à des cas venant de pays qui ne sont pas qualifiés de régions endémiques. »

Contactée par L’Orient-Le Jour, une source médicale a affirmé que sur les six nouveaux cas enregistrés hier, cinq sont en relation avec des cas connus rentrés de pays endémiques. « Un seul cas est en voie d’investigation pour identifier l’origine de la contamination », assure-t-on dans le même milieu. Désormais, le Liban compte vingt-deux cas avérés. Mis à part deux patients dont l’état de santé est grave, les autres malades se trouvent dans un état stable.


(Lire aussi : Coronavirus : zoom sur un virus qui fait peur)



Nouvelles mesures de prévention
Le nombre croissant de cas a poussé la commission ministérielle de suivi des mesures de prévention contre le coronavirus à recommander de prolonger la fermeture des établissements scolaires et universitaires et des garderies jusqu’au 14 mars. Elle a également conseillé de fermer les « lieux de divertissement », comme les clubs sportifs, les boîtes de nuit et les cinémas, et d’annuler les expositions, pièces de théâtre, congrès ou conférences charriant du monde. L’exécution de ces mesures relève cependant des ministères concernés qui n’ont pas annoncé une décision officielle. À l’heure d’aller sous presse, seul le ministre de la Culture et de l’Agriculture, Abbas Mortada, avait annoncé que les cours au Conservatoire national, ainsi que dans les établissements agrotechniques publics et les centres de formation professionnelle, étaient suspendus. De son côté, la ministre de la Jeunesse et des Sports, Varty Kevorkian, a appelé à la suspension, jusqu’à la fin du mois, de tous les événements sportifs ou rassemblant des jeunes. Le président de l’Université libanaise, Fouad Ayoub, a quant à lui annoncé la fermeture de l’UL jusqu’au 16 mars.



« Accumulation des fautes »
Par ailleurs, une polémique a opposé le ministère de la Santé et l’hôpital Notre-Dame des Secours à Jbeil. Dans une mise au point, le ministère a affirmé que le patient identifié dans cet hôpital a été mal pris en charge. Il a expliqué que le retard affiché pour l’analyse, à l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri, des échantillons envoyés par l’hôpital de Jbeil est dû au fait que le ministère se conforme aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. « Les analyses devaient normalement se limiter aux cas de personnes venues de régions endémiques, et l’Égypte (où se trouvait le patient avant son retour au Liban, NDLR) n’en fait pas partie », a précisé le ministère. Il a souligné avoir toutefois approuvé l’analyse des échantillons dès le jour suivant l’hospitalisation du malade. Et de critiquer l’hôpital de ne pas avoir pu mener des tests « comme cela est normalement le devoir de tout établissement hospitalier universitaire ». Le ministère a encore accusé l’hôpital d’avoir « accumulé les fautes », notamment en ne soignant pas directement « de manière professionnelle » la personne contaminée, ce qui a provoqué une dégradation de son état de santé. Il a encore reproché à l’établissement l’état grave dans lequel se trouvait le patient, qui était en état d’asphyxie à son arrivée à l’hôpital Rafic Hariri après son transfert. En soirée, l’hôpital a répondu au communiqué de la Santé, assurant avoir respecté les recommandations du ministère concernant l’accueil de patients suspectés d’être atteints du coronavirus, les tests à effectuer ainsi que le transport du patient.


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La panique liée à l’épidémie du nouveau coronavirus allait crescendo hier, sur fond d’une polémique entre le ministère de la Santé et l’hôpital Notre-Dame des Secours où un cas a été signalé mercredi. Elle a été ravivée par les propos tenus par le ministre de la Santé, Hamad Ali Hassan, qui, lors d’une tournée à l’hôpital de Bouar, dans le caza de Jbeil, a annoncé...

commentaires (1)

On ne plaisante pas avec les épidémies virales ou bactériennes, la réaction du gouvernement a été tardive. La fermeture provisoire de tous les établissements éducatifs et tout autre lieu ou événement de rassemblement de foules, est une bonne mesure.

Tony BASSILA

15 h 11, le 07 mars 2020

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Commentaires (1)

  • On ne plaisante pas avec les épidémies virales ou bactériennes, la réaction du gouvernement a été tardive. La fermeture provisoire de tous les établissements éducatifs et tout autre lieu ou événement de rassemblement de foules, est une bonne mesure.

    Tony BASSILA

    15 h 11, le 07 mars 2020

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