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À La Une - Liban

Protection du consommateur libanais : la Justice et l'Economie se mobilisent

"Les amendes doivent être douloureuses", plaide le ministre de l'Economie, Raoul Nehmé, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue à la Justice, Marie-Claude Najm.

Des Libanais à l'entrée d'un supermarché à Beyrouth, le 23 janvier 2020. Photo d'archives REUTERS/Tom Arnold

Au moment où une inflation galopante frappe le Liban, parallèlement à une livre qui continue de se dévaluer, les ministères de la Justice et de l'Economie disent se mobiliser pour protéger les consommateurs libanais qui font face à la pire crise économique et financière en 30 ans.

Lors d'une conférence de presse conjointe, la ministre de la Justice, Marie-Claude Najm, et le ministre de l'Economie, Raoul Nehmé, ont fait part d'une coopération entre leurs départements en vue de mieux protéger les Libanais.


(Pour mémoire : Hausse des prix : le ministère de l’Économie et certains changeurs ciblés par des manifestants)



Amendes "douloureuses"

Affirmant d'emblée que la priorité du gouvernement est la protection du consommateur, Raoul Nehmé a expliqué que son ministère reçoit beaucoup de plaintes au sujet de l'augmentation des prix. "Nous devons déployer des efforts pour contrôler les prix, et pour cela, nous devons coopérer avec le ministère de la Justice, car lorsque nous enregistrons des infractions, nous les transmettons à la Justice. Aujourd'hui, cette justice doit faire son travail rapidement et les amendes doivent être douloureuses", a plaidé le ministre.

"Nous avons reçu un memorandum de la part du ministre de l'Economie en ce qui concerne des manipulations de prix contraires à la loi. J'ai transmis une copie de ce document au président de l'inspection judiciaire et au procureur général près la cour d'appel afin de lancer des poursuites et prendre des mesures", a pour sa part indiqué la ministre de la Justice.


"Dissuader les autres"

"Le ministre de l'Economie est constamment préoccupé par la protection du consommateur", a-t-elle également fait savoir. "Un projet de loi a été préparé par le ministère de l'Economie et nous avons proposé à M. Nehmé de publier les noms des institutions et des personnes qui font l'objet d'amendes, afin de dissuader les autres", a ajouté la ministre.

Les restrictions sur les transferts à l’étranger et les retraits d’espèces en dollars adoptées par les autorités bancaires depuis fin août ont contribué à augmenter la demande du billet vert chez les changeurs et donc le taux livre/dollar. Alors que la parité officielle est restée fixée à 1507,5 livres pour les transactions bancaires, le taux a dépassé ces derniers jours le seuil des 2 500 livres pour un dollar sur le marché parallèle. La conjonction de ces facteurs a contribué à augmenter les prix de façon chaotique. Le phénomène a été amplifié par une partie des commerçants qui augmentent leurs prix de façon excessive ou illégale.

Le mois dernier, le procureur financier Ali Ibrahim a lancé des poursuites contre plusieurs dizaines de bureaux de change, accusés d’enfreindre la loi régissant leurs activités. Des équipes de la Direction de protection du consommateur effectuent également des contrôles réguliers, mais de nombreux Libanais estiment que ces mesures sont insuffisantes et ont déjà manifesté contre la Direction.

Dans ce contexte, le président du Parlement, Nabih Berry, avait appelé la Direction de la protection du consommateur, rattachée au ministère de l’Économie, à "faire preuve de fermeté" contre "les manipulateurs du taux de change et des prix des biens de consommation".


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