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À La Une - Dette

Liban : le ministre des Finances dément avoir proposé un nouveau “swap” aux banques

Le service de presse de Ghazi Wazni réagit pour L'Orient-Le Jour à des informations rapportées par l'agence Reuters qui cite une source anonyme.

Le ministre libanais des Finances, Ghazi Wazni, le 13 février 2020 au palais de Baabda. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

Le service de presse du ministre des Finances Ghazi Wazni, contacté par L’Orient-Le Jour, a démenti mercredi les informations rapportées plus tôt par l'agence Reuters selon lesquelles M. Wazni avait proposé un nouveau “swap” (opération d’échange de titres de maturité différentes) aux banques libanaises détentrices d’eurobonds (opérations d’échanges de titres de maturité différentes).
Citant une source anonyme proche du dossier, l’agence avait précisé que l’opération consisterait en un échange de titres détenus par les établissements libanais (sans préciser quelles échéances), contre de nouvelles obligations émises par l’État à des “taux d’intérêts moins élevés.” La source avait en outre ajouté que les banques n’avaient pas encore donné suite à cette proposition et que d’autres options étaient sur la table.

Ces nouvelles informations contradictoires surviennent dans un contexte fiévreux. Le gouvernement Diab discute actuellement avec les créanciers du Liban et doit en principe décider d’ici samedi de rembourser ou non les prochaines échéances d’eurobonds (les titres de dettes publiques en devises émises par le Liban), dont une première de 1,2 milliard de dollars à solde le 9 mars. Un tournant aussi délicat que décisif, qui l’a poussé à recruter deux cabinets internationaux pour l’épauler dans ses négociations avec les créanciers, notamment étrangers, ces derniers ayant récemment renforcé leurs positions en rachetant des eurobonds à certaines banques du pays qui souhaitaient débloquer des liquidités dans l’urgence.


(Lire aussi : Khalil : Les banques appelées à racheter leurs eurobonds cédés aux fonds étrangers)



Le swap évoqué par la source citée par Reuters est similaire dans l’esprit à celui suggéré dimanche par le président de l’Association des banques du Liban, Salim Sfeir, dans un entretien à Bloomberg dans lequel il n’avait toutefois pas non plus donné de détails. Le banquier, PDG de la Bank of Beirut, avait en outre estimé que cette opération était “la meilleure solution” pour “rembourser la dette du pays”.

Le “swap” demandé par Salim Sfeir diffère de celui proposé fin décembre aux banques libanaises détentrices d’eurobonds par le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé. Il leur avait en effet suggéré d’échanger des obligations de longue maturité détenues par la BDL contre d’autres détenues par les banques et arrivant à échéance cette année. L’opération devrait lui permettre d’éviter autant que possible de trop puiser dans ses réserves de dollars. Décrié par les agences de notation, qui l’ont considéré comme une “mesure de détresse”, ce “swap” a été compromis après que certaines banques ont décidé de céder leurs eurobonds de 2020 sur le marché secondaire.

Mardi, le prédécesseur de Ghazi Wazi, Ali Hassan Khalil, indiquait dans un entretien à l'agence Bloomberg que les autorités libanaises envisageaient de demander aux banques locales de racheter les eurobonds qu’elles ont récemment vendus à des fonds étrangers. Les autorités ne peuvent leur imposer d’accepter cette option.

Il reste que les banques libanaises qui ont cédé une partie de leurs eurobonds arrivant à maturité en 2020 à des fonds étrangers, l’ont fait en établissant des accords spécifiques avec ces fonds en question, dont Ashmore, une société de gestion londonienne active sur les marchés émergents. Ashmore possède désormais un milliard de dollars d’obligations du Liban, dont près de 300 millions en obligations de mars 2020. Selon les informations de l'OLJ, ces accords étaient fondés sur deux scénarios : soit Ashmore réussit à faire pression pour obtenir le remboursement des échéances de 2020, soit il échoue et les banques lui rachètent les titres qu’elles lui avaient vendu. Le fait que le second scénario soit actuellement le plus plausible expliquerait pourquoi Salim Sfeir s’est exprimé la semaine dernière en faveur d’un swap avec le ministère des Finances.

Ecrasé par le poids de sa dette publique (près de 92 milliards de dollars soit plus de 150 % du PIB), le Liban traverse en effet une importante crise économique et financière, tandis que sa classe politique est rejetée par une partie de la population qui manifeste depuis le 17 octobre.


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Le service de presse du ministre des Finances Ghazi Wazni, contacté par L’Orient-Le Jour, a démenti mercredi les informations rapportées plus tôt par l'agence Reuters selon lesquelles M. Wazni avait proposé un nouveau “swap” (opération d’échange de titres de maturité différentes) aux banques libanaises détentrices d’eurobonds (opérations d’échanges de titres de maturité...

commentaires (2)

IL FAUT METTRE DE L,ORDRE DANS LES BANQUES ET LES OBLIGER A GARANTIR L,INTEGRITE DES DEPOTS ET DES INTERETS DUS AUX DEPOSANTS ET RESPECTER LES CONTRACTS CONTRACTES AVEC EUX.

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 12, le 04 mars 2020

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Commentaires (2)

  • IL FAUT METTRE DE L,ORDRE DANS LES BANQUES ET LES OBLIGER A GARANTIR L,INTEGRITE DES DEPOTS ET DES INTERETS DUS AUX DEPOSANTS ET RESPECTER LES CONTRACTS CONTRACTES AVEC EUX.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 12, le 04 mars 2020

  • Et s'il ne paye pas ?

    Eleni Caridopoulou

    16 h 35, le 04 mars 2020

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