Rechercher
Rechercher

Politique - Rencontre

L’ordre des rédacteurs chez la ministre de l’Information : des idées pour organiser et aider le secteur

Une rencontre-débat de deux heures entre la ministre de l’Information et le conseil de l’ordre des rédacteurs. Photo ANI

Les problèmes des journalistes, en particulier ceux de la presse écrite, étaient au centre de la rencontre hier entre la ministre de l’Information, Manal Abdel Samad Najd, et le conseil de l’ordre des rédacteurs présidé par Joseph Kossayfi. Un sujet sans aucun doute brûlant et plutôt difficile, mais que la ministre prend au sérieux, comme elle assure le faire avec son rôle et sa mission.

Avec réalisme et franchise, la ministre de l’Information a mené une sorte de réflexion à plusieurs voix sur la situation du secteur de l’information au Liban et sur les moyens de l’aider, en commençant par l’organiser. D’ailleurs, depuis sa prise en charge de ce ministère et l’obtention par le gouvernement de la confiance du Parlement, Najd a multiplié les réunions avec les différentes parties concernées, écoutant leur avis, leurs suggestions et leurs revendications. Consciente de la crise qui frappe aujourd’hui ce secteur, notamment avec l’explosion des réseaux sociaux et le manque de recettes publicitaires et de fonds, la ministre a fixé des garde-fous à toute action dans le domaine des médias, en insistant sur le refus de toute atteinte à la liberté de la presse, tout en essayant de trouver autant que possible des solutions aux problèmes qui se posent aujourd’hui partout dans le monde et qui portent essentiellement sur les fake news. C’est ainsi que la suggestion de l’élaboration d’une charte des médias ou du métier de journaliste a été favorablement accueillie, mais il faut aussi qu’elle obtienne l’aval des autres parties concernées par ce domaine. La rencontre, qui a duré près de deux heures, a été riche en débats et en propositions, mais Mme Najd a dès le début précisé qu’il ne fallait pas s’attendre à des miracles, vu que la situation est assez compliquée dans tous les domaines. « Ce qui est sûr, a-t-elle déclaré, c’est que les ministres du gouvernement sont sincères, déterminés à travailler avec dévouement, et ils sont conscients de la gravité de la crise que traverse actuellement le pays. S’ils ne s’expriment pas beaucoup, c’est surtout pour pouvoir agir. »


(Pour mémoire : Après une succession de crises, le « Daily Star » suspend son édition papier)



Concernant les journalistes, Najd a précisé qu’elle avait un projet et une vision de ce qu’il faudrait faire, mais qu’elle est très soucieuse de ne pas dépasser ses prérogatives. C’est pourquoi elle mène des concertations avec les différentes parties concernées. Pour le conseil de l’ordre, la priorité est de remettre en selle le projet de loi élaboré du temps du ministre Melhem Riachi, qui a été repris par le gouvernement et qui dort encore dans les tiroirs de la présidence du Conseil. Il s’agit là d’un projet de loi qui sépare autant que possible l’ordre de la presse (qui regroupe les propriétaires de journal) de celui des rédacteurs, en donnant une plus grande autonomie à ce dernier, tout en lui permettant de s’agrandir en regroupant tous ceux qui travaillent dans l’univers des médias. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ce projet n’avait pas obtenu l’aval du gouvernement de l’époque. Il faut préciser que la loi actuellement en vigueur et qui remonte à plus d’un demi-siècle avait pratiquement lié les deux ordres, notamment concernant la prise des décisions importantes. Toutefois, la situation des médias a bien changé depuis, et en particulier au cours des dernières années, puisque désormais plus de sept quotidiens paraissent en version papier alors que les sites électroniques se multiplient, surtout alors que l’ensemble du secteur connaît une grave crise financière après avoir été le fleuron du Liban et du monde arabe.

La ministre Najd s’est informée aussi de la situation actuelle de l’ordre des rédacteurs, qui d’ailleurs n’est pas réellement un ordre puisque tous ceux qui travaillent dans ce domaine n’en deviennent pas automatiquement membres. Les deux parties étaient d’accord sur la nécessité de moderniser les lois en vigueur, mais le problème est qu’il y a plusieurs projets de lois actuellement en suspens, notamment au niveau de deux commissions parlementaires, celle de l’Information et des Télécoms, et celle de l’Administration et de la Justice, concernant le secteur de l’information en général. L’idée de la ministre de renforcer les prérogatives du Conseil national de l’audiovisuel, qui pour l’instant n’a qu’un rôle consultatif, a aussi été discutée. Manal Abdel Samad Najd, tout en assurant que les ministres sont à l’écoute du peuple et partagent ses souffrances, a conseillé à ses interlocuteurs d’avancer avec sagesse et réalisme pour pouvoir obtenir des résultats concrets, estimant que si l’on met la barre trop haut, on risque de ne pas aboutir à des résultats. Il faut donc agir avec doigté, tout en ayant une vision claire, selon elle. C’est difficile parce que c’est un domaine en pleine mutation et qu’il y a beaucoup à faire pour respecter les droits des journalistes, tout en n’intervenant pas dans leur travail par souci de préserver les libertés.


Pour mémoire

« Magazine Le Mensuel » a mis fin à son édition papier

Les problèmes des journalistes, en particulier ceux de la presse écrite, étaient au centre de la rencontre hier entre la ministre de l’Information, Manal Abdel Samad Najd, et le conseil de l’ordre des rédacteurs présidé par Joseph Kossayfi. Un sujet sans aucun doute brûlant et plutôt difficile, mais que la ministre prend au sérieux, comme elle assure le faire avec son rôle et sa...

commentaires (3)

ESPERONS QU,IL EN SORTIRA QUELQUE CHOSE.

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 35, le 20 février 2020

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • ESPERONS QU,IL EN SORTIRA QUELQUE CHOSE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 35, le 20 février 2020

  • Tout le monde a le droit de prétendre être journaliste et cela relève de la liberté d'entreprise, surtout sur le net. Cependant, si vous voulez accroître la crédibilité des journalistes professionnels au Liban je propose la création d'un sigle à attacher sur chaque article émanant d'un membre de l'ordre des rédacteurs, sorte de garantie d'authenticité. Ainsi celle et celui qui peut faire usage du sigle devrait respecter un certain nombre de règles de l'ordre des rédacteurs. Cela étant les non-membres pourront continuer à écrire, et parfois mieux que les membres de l'ordre, et ça n’enlève en rien de leur respectabilité et de la qualité de leur production intellectuelle. A noter que les journalistes pourront toujours écrire et garder le sigle même s'ils sont de mauvaise foi et politiquement partisan. L'important est de ne pas diffuser des informations erronées en faisant croire qu'elles sont juste.

    Shou fi

    15 h 57, le 20 février 2020

  • En bref, il est clair que le travail délivré par le ministre Riachi était excellent et le bon, mais que le gouvernement n'a pas voulu faire passer! Bassil et ses copains étaient trop occupés a mettre des bâtons dans les roues de ceux qui voulaient vraiment travailler puisque eux, par contre, des Incompétents notoires, en matière de gestion, et avec un grand I, avaient raté toutes leurs performances, dans tous les ministères qu'ils ont géré! Pour clôturer, ils ont choisit un nouveau gouvernement a leur image, donc raté, qui ne mènera a aucun résultat puisqu'il est impuissant et ne peut contrôler les décisions stratégiques prises en otage par l'Iran a travers le Hezbollah et ... le CPL! Les solutions économiques sont étroitement liées a la politique que cela plaise ou non a Hassouna & compagnie!

    Pierre Hadjigeorgiou

    10 h 35, le 20 février 2020

Retour en haut