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À La Une - Repère

État palestinien, réfugiés, colonies, Jérusalem : les principaux points du plan Trump


Le président américain Donald Trump avec, derrière lui, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lors de l'annonce du plan de paix israélo-palestinien du président US. REUTERS/Brendan McDermid

Le président américain Donald Trump a présenté mardi son plan de paix pour le Proche-Orient qui prévoit un Etat très conditionnel pour les Palestiniens, l'annexion des colonies en Cisjordanie par Israël et enterre le droit au retour des réfugiés palestiniens. En voici les principaux points:


- "Solution réaliste à deux Etats" -

Les Palestiniens auraient droit à un Etat, mais sous conditions. Ils doivent reconnaître Israël comme "Etat juif", "rejeter le terrorisme sous toutes ses formes" et renforcer leurs institutions. S'ils acceptent de négocier et accèdent in fine à un tel Etat, dont le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accepté le principe, il sera "démilitarisé": Israël resterait responsable de la sécurité et du contrôle de l'espace aérien à l'ouest de la Vallée du Jourdain, tandis que le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, serait "désarmé".


(Eclairage : À la Maison-Blanche, « petits » arrangements entre amis


- Les colonies annexées -

Les Etats-Unis sont prêts à reconnaître sans délai l'annexion par Israël à son territoire des colonies qu'il a implantées en Cisjordanie occupée. Quelque 30% de la Cisjordanie reviendrait ainsi officiellement au sein de l'Etat hébreu. Washington est notamment prêt à acter la souveraineté d'Israël sur la Vallée du Jourdain, langue de terre stratégique à la frontière jordanienne.

Un futur Etat palestinien sur ces tracés serait donc nettement en-deçà de ce à quoi aspirent les Palestiniens, à savoir la totalité des Territoires occupés depuis 1967 par Israël. Donald Trump a toutefois insisté, carte à l'appui, sur le fait que les Palestiniens verraient leur territoire "doubler" par rapport à aujourd'hui. Israël s'engagerait de son côté à geler le développement de toute colonie pendant quatre ans -- durée pendant laquelle les Palestiniens pourraient donc revenir sur leur rejet actuel de ce plan.


(Voir, la carte des Etats israélien et palestinien selon son plan de paix)


- Jérusalem, une ou deux capitales? -

Le président Trump, qui avait déjà infléchi la ligne américaine en reconnaissant Jérusalem comme capitale de l'Etat israélien, a affirmé mardi que Jérusalem allait "rester la capitale indivisible d'Israël". Mais il a semblé lui-même contredire cette promesse en assurant, d'un même souffle, qu'un futur Etat palestinien pourrait avoir sa capitale, Al-Qods, dans "Eastern Jerusalem".

Si cela peut être compris comme Jérusalem-Est, c'est-à-dire la partie occupée et annexée par Israël en 1967 que les Palestiniens revendiquent comme capitale de leur Etat, il semble que l'administration Trump songe plutôt à leur laisser seulement des faubourgs dans l'est de la Ville sainte -- c'est-à-dire des localités, comme Abou Dis, techniquement situées à Jérusalem mais du côté oriental de la barrière de sécurité séparant Israël des Territoires palestiniens.

Sur la question des lieux saints, le président américain a appelé au maintien du statu quo sur l'esplanade des mosquées, aussi appelée Mont du Temple par les Juifs, en maintenant le contrôle de ce lieu, où est notamment située la mosquée al-Aqsa, par la Jordanie.


(Lire aussi : Réactions au plan de paix US au Proche-Orient : refus palestinien, circonspection ailleurs)



- Un Etat "d'un seul tenant" -

Les Etats-Unis proposent un Etat palestinien "d'un seul tenant", ce qui peut s'avérer être un casse-tête pour ce territoire morcelé par les colonies israéliennes et surtout constitué de deux blocs séparés par Israël, la bande de Gaza côté mer Méditerranée et la Cisjordanie côté oriental. Le plan Trump propose donc "des réseaux de transport modernes et efficaces pour des déplacements faciles" aussi bien pour les personnes que pour les biens. Avec notamment une liaison ferroviaire à grande vitesse entre Gaza et la Cisjordanie.


(Lire aussi : Pour le Hezbollah, le plan de Trump est une "tentative d'éliminer les droits du peuple palestinien")


- Le sort des réfugiés -

Donald Trump a voulu enterrer le droit des réfugiés palestiniens à rentrer sur le sol israélien s'ils appartiennent à des familles qui ont fui ces terres notamment lors de la guerre de 1967. Cette question était un vrai noeud dans toutes les tentatives précédentes de règlement pacifique, tant Israël n'en voulait pas. "Les réfugiés palestiniens auront le choix entre vivre dans le futur Etat palestinien, s'intégrer dans les pays où ils résident actuellement, ou s'installer dans un pays tiers", affirme la Maison Blanche.

Les Etats-Unis, qui ont cessé de contribuer à l'agence de l'ONU pour ces réfugiés (Unrwa) sous l'impulsion du milliardaire républicain, promettent de "travailler avec la communauté internationale" pour aider "généreusement" ce processus de réinstallation.


- Quel soutien arabe? -

Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont insisté sur la présence, à la présentation du plan à la Maison Blanche, des ambassadeurs d'Oman, de Bahreïn et des Emirats arabes unis, qu'ils ont chaleureusement remerciés. Le président américain a salué "l'incroyable travail qu'ils ont fait pour aider" à la mise en place de cette proposition de paix.

Les partisans de la démarche de la Maison Blanche ont longtemps compté sur les relations nouées avec les monarques du Golfe et d'autres pays arabes pour qu'ils pressent les Palestiniens d'accepter le plan et tirer ainsi profit de son volet économique de 50 milliards de dollars d'investissements internationaux sur dix ans.

Après l'annonce du plan, les pays arabes alliés de Washington ont pesé chaque mot en y réagissant. Dans un exercice d'équilibriste, Riyad a dit "apprécier les efforts" américains tout en renouvelant son "soutien inébranlable" aux Palestiniens. Pour Abou Dhabi, ce plan constitue un "important point de départ" et il mérite un "examen approfondi" selon le Caire. Doha a salué à la fois ce plan et insisté sur un "Etat palestinien avec pour capitale Jérusalem-Est", tandis que la Jordanie a soulignée que "la seule voie" vers la paix est la naissance d'un Etat palestinien sur les frontières de 1967.

Pour aller plus loin : "Initiative sérieuse" ou "violation des droits des Palestiniens" : les Arabes divisés sur le plan de Trump



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Les boulevards du délire, l'éditorial de Issa Goraieb


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commentaires (5)

LES PRINCIPAUX POINTS DU COMPLOT TRUMP-NETANYAHU !

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 41, le 29 janvier 2020

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Commentaires (5)

  • LES PRINCIPAUX POINTS DU COMPLOT TRUMP-NETANYAHU !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 41, le 29 janvier 2020

  • TOUTES LES AUTRES OPTIONS ONT ECHOUE DEPUIS 75 ANS POURQUOI NE PAS ESSAYER CELLE CI ? EN DISCUTANT DEJA ON POURRAIT CHANGER (UN PEU C'EST VRAI ) LE TEXTE ET OBTENIR PAR EXAMPLE UN CERTAIN NOMBRE DE REFUGIES REVENIR EN ISRAEL LE FAIT QUE 90 % DES PAYS ARABES ONT DEJA DECLARE VOULOIR QUE DES DISCUSSIONS COMMENCENT SUR CE PLAN ENTRE PALESTINIENS ET ISRAELIENS SOUS L'EGYDE DES USA PROUVENT QUE LES PAYS ARABES ONT COMPRIS QUE IL EST TEMPS DE TROUVER UN ACCORD MEME IMPARFAIT PLUTOT QUE DE CONTINUER A FAIRE LA GUERRE OU DES ATTENTATS LES PALESTINIENS ONT TOUJOURS DIT NON A TOUT ARRANGEMENT ET ONT ETE LES PREMIERS FACILITATEURS DES IMPLANTATIONS JUIVES EN CISJORDANIE REFUSER MAINTENANT ET TOUTE LA CISJORDANIE DEVIENDRA JUIVES D'ICI 25 OU 50 ANS EST CELA MEILLEUR?

    LA VERITE

    07 h 03, le 29 janvier 2020

  • wa nahnou nouhibou al hayat, iza ma stata3na ilayha sabilan (Mahmoud Darwish).

    PPZZ58

    00 h 15, le 29 janvier 2020

  • C,EST UN COMPLOT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    23 h 47, le 28 janvier 2020

  • "... "Les réfugiés palestiniens auront le choix entre vivre dans le futur Etat palestinien, s'intégrer dans les pays où ils résident actuellement, ou s'installer dans un pays tiers", affirme la Maison Blanche. ..." Donc les USA vont leur ouvrir leurs frontières et les accueillir? Ça c'est sympa!

    Gros Gnon

    23 h 42, le 28 janvier 2020

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