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À La Une - Réactions

Réactions au plan de paix US au Proche-Orient : refus palestinien, circonspection ailleurs

Parmi les alliés des Etats-Unis, Londres était mardi soir le plus positif, qualifiant le plan de "proposition sérieuse" qui "pourrait constituer une avancée positive".

Aucun Palestinien ne peut accepter un Etat indépendant sans Jérusalem pour capitale, a déclaré mardi soir le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud abbas en réponse au plan de paix pour le Moyen-Orient du président américain Donald Trump. REUTERS/Raneen Sawafta

Le plan de paix pour le Proche-Orient du président Trump, présenté mardi, a immédiatement été rejeté par les Palestiniens et leurs alliés et accueilli avec circonspection ou de façon positive dans le reste du monde.

Ce plan, favorable à Israël auquel il accorde de nombreuses garanties et notamment un feu vert pour annexer les colonies, "ne passera pas" a rapidement réagi le président palestinien Mahmoud Abbas. "Il est impossible pour n'importe quel enfant, arabe ou palestinien, d'accepter de ne pas avoir Jérusalem" comme capitale d'un Etat palestinien, a déclaré le président Abbas pour signifier l'étendue, selon lui, du refus palestinien de voir Jérusalem devenir la capitale "indivisible" d'Israël comme l'a proposé le président américain.

Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a formellement rejeté le plan présenté à la Maison Blanche. "Nous n'accepterons pas de substitut à Jérusalem comme capitale de l'Etat de Palestine", a déclaré à l'AFP Khalil al-Hayya, un haut responsable du mouvement. Ce plan "ne passera pas" et pourrait conduire les Palestiniens vers une "nouvelle phase" de leur lutte, avait prévenu le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, avant même l'annonce du président Trump.


(Repère : État palestinien, réfugiés, colonies, Jérusalem : les principaux points du plan Trump)


Pour le Hezbollah, cette proposition n'est qu'une "tentative d'éliminer les droits du peuple palestinien, historiques et légitimes". L'Iran a, de son côté, jugé que "le plan de paix de la honte imposé par l'Amérique aux Palestiniens est la trahison du siècle et est voué à l'échec".

Pour le ministère turc des Affaires étrangères, ce projet "mort-né" est un "plan d'occupation visant à tuer une solution à deux Etats et à extorquer des territoires palestiniens".

La Jordanie a estimé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, que l'établissement d'un Etat palestinien indépendant sur les frontières de 1967 restait "la seule voie pour une paix globale et durable".

Le plan du président Trump se fonde sur une solution "à deux Etats" mais accorde nombre de garanties territoriales à Israël, bien au-delà des frontières existantes au moment de la guerre des Six Jours de 1967.


(Voir, la carte des Etats israélien et palestinien selon son plan de paix)


L 'Egypte a, pour sa part, adopté une position prudente, se contentant d'appeler Israéliens et Palestiniens à un examen "attentif" et "approfondi" du plan. "L'Egypte appelle les deux parties concernées à un examen attentif et approfondi de la vision américaine (...) et à ouvrir des voies de dialogue, sous les auspices des Etats-Unis, pour une reprise des négociations", afin de parvenir à "une paix juste et globale" et "à l'établissement d'un Etat palestinien indépendant", a indiqué Le Caire dans un communiqué.

Les Emirats arabes unis ont, pour leur part, salué une "initiative sérieuse". "Les Emirats arabes unis apprécient les efforts persistants des Etats-Unis pour parvenir à un accord de paix palestino-israélien", a déclaré leur ambassadeur à Washington Youssef al-Otaïba dans un communiqué diffusé sur Twitter. Le diplomate émirati était, avec ses homologues d'Oman et de Bahreïn, un des représentants de pays arabes présent lorsque le président américain a dévoilé son plan à la Maison Blanche.

Parmi les alliés des Etats-Unis, Londres était mardi soir le plus positif, qualifiant le plan de "proposition sérieuse" qui "pourrait constituer une avancée positive". Le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell s'est contenté d'indiquer que l'EU allait "étudier et évaluer les propositions avancées", tout en réaffirmant son engagement "ferme" en faveur d'"une solution négociée et viable à deux Etats". Cette formule de "solution négociée et viable à deux Etats, acceptable par les deux parties" a été reprise par le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas.

La Russie a pour sa part prôné des "négociations directes" entre Israélien et Palestiniens, afin de parvenir à un "compromis mutuellement acceptable". "Nous ne savons pas si la proposition américaine est mutuellement acceptable ou non. Nous devons attendre la réaction des parties", a déclaré aux agences russes le vice-ministre des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov.

A New York, le porte-parole des Nations Unies a rappelé que l'organisation internationale s'en tenait aux frontières définies en 1967. "La position des Nations unies sur la solution à deux Etats a été définie à travers les ans par des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale auxquelles est tenu le secrétariat" de l'ONU, a précisé Stéphane Dujarric dans un communiqué.


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