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Culture - Édition

Quand l’architecture s’exprime en bandes dessinées...

Vient de paraître un livre-fascicule de 45 pages, signé Issam S. Chemaly, illustré par Oliver F. Hachem et ayant pour titre « An architectural love story » (Une histoire d’amour architecturale). Une œuvre où les masses immobilières sont les héros du jour.

Issam S. Chemaly fait parler les pierres dans un livre illustré de planches de bédé. Photos DR

Ce n’est pas Tintin, ce n’est pas Astérix, ni Corto Maltese. C’est bien l’architecture avec ses bâtiments et ses constructions, anciens et modernes, qui prend le large dans ces pages aérées de ce livre-fascicule de 45 pages, signé Issam S. Chemaly, illustré par Oliver F. Hachem et ayant pour titre An architectural love story (Une histoire d’amour architecturale), aux éditions Cartoonz. Une parution qui réunit connaissances pointues dans l’art de construire des habitations ou des lieux de travail, et une certaine réflexion sur leur cohabitation. Avec des bulles donnant voix à des masses immobilières traitées ici en objets, en outils pour bien vivre. Entre esprit sérieux et ludique, entre quête de bien vivre et un rapport adéquat entre la pierre, les métaux durs, l’homme et leur interactivité, c’est bien d’amour d’architecte et d’architecture tout simplement qu’il s’agit dans ces feuillets aux dessins simples et presque aux allures d’épure ou d’esquisse.

Un groupe d’architectes de la NDU (Université Notre-Dame) s’est réuni pour donner vie à cet ouvrage un peu marginal, plutôt réservé à quelques happy few de connaisseurs et aux gens de la profession (architectes mais aussi aux designers de l’espace tels les architectes d’intérieur et les décorateurs), mais ceci n’interdit guère aux profanes d’y jeter un regard. Même furtif !

Une bande dessinée spécialisée donc, avec un message non seulement pour l’art de vivre, mais pour le bien vivre, en toute harmonie, entre la pierre et l’homme. Pour s’instruire d’abord et peut-être avoir un instant de plaisir, car l’humour, même peu pertinent, affleure souvent…


Homme à projets
Il y a deux ans, Issam S. Chemaly, 40 ans, marié et père de deux fillettes, impénitent lecteur de livres et accro au basket, enseignant et homme bâtisseur à projets, avait déjà publié un opus au titre intéressant et savant : Une lecture phénoménologique des ruines de la guerre dans le contexte urbain libanais. Cette fois, après un an de labeur et de recherches, il change son fusil d’épaule et passe à la barre de la légèreté, avec aussi un brin de philosophie, pour se pencher sur des problèmes, toujours importants et graves dans les villes ou les campagnes, entre demeures vernaculaires et buildings monolithiques qui défient les nuages… Pour faire un tour d’horizon concernant les concepts de la construction. Mais où se situe ce dynamique jeune homme exactement ?

« Entre écrire et construire, mon cœur est quelque part et ma raison ailleurs, indique l’intéressé. Ailleurs, c’est-à-dire pour travailler l’architecture, ce métier ingrat au Liban ! » C’est sous l’ombrelle de plusieurs penseurs ou écrivains (Nietzsche, Michel Foucault, Vischer, Seckler) dans une approche neuro-scientifique que Issam S. Chemaly déclare que ce pamphlet est pour expliquer que « l’espace est un verbe. On sculpte notre environnement et l’environnement nous sculpte ».

Onze chapitres aux concepts différents régissent cet ouvrage qui cherche à cerner en un essai de vulgarisation ou de simplification l’art de construire. L’auteur y ausculte donc le dialogue entre deux types de construction et affirme que l’harmonie c’est « l’unification de multiples composés et l’accord du discordant… ».

Tout à fait comme une dissonance harmonique en musique ! Chemaly aborde ensuite les sujets de l’efficacité, la calculabilité, la prévisibilité, la théorie de la perception où le vernaculaire est emprisonné dans un modernisme sans frein, la tendance à la fuite, à l’incertitude et la lecture de l’espace dans l’ambiguïté de l’architecture de Gaudi… Le tout étoffé d’arguments de philosophie pour comprendre le rapport des pierres et des nouveaux matériaux dans l’évolution d’une civilisation.

Mais quelle réponse donne Issam S. Chemaly après avoir papillonné, armé de toutes les citations, autour de tous ces concepts ? Cela reste énigmatique et touche à un univers presque fictionnel, car il s’interroge et dit : « Qu’adviendrait-il si les objets, la technologie (l’ensemble de ce qui est matériel) s’allieraient contre l’humain ? Je n’ai pas de réponse à cela ! »

« An architectural love story » (Une histoire d’amour architecturale) ; texte Issam S. Chemaly, illustration Oliver F. Hachem – 45 pages – éditions Cartoonz, en vente dans les librairies Antoine.


Ce n’est pas Tintin, ce n’est pas Astérix, ni Corto Maltese. C’est bien l’architecture avec ses bâtiments et ses constructions, anciens et modernes, qui prend le large dans ces pages aérées de ce livre-fascicule de 45 pages, signé Issam S. Chemaly, illustré par Oliver F. Hachem et ayant pour titre An architectural love story (Une histoire d’amour architecturale), aux éditions...

commentaires (1)

Impressive, bravo.

Eddy

09 h 26, le 24 janvier 2020

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Commentaires (1)

  • Impressive, bravo.

    Eddy

    09 h 26, le 24 janvier 2020

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