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Économie - Commerce

Dans les bureaux de change et au Duty Free de l’AIB, le dollar s’envole

L’aéroport inernational de Beyrouth. Photo d’archives Reuters

Phoenicia Aer Rianta Company (PAC), la société qui gère les boutiques hors taxe de l’aéroport de Beyrouth (AIB), applique depuis jeudi un taux de change de 1 950 livres pour un dollar, alors que le taux officiel fixé par la Banque du Liban (BDL) depuis 1997 s’élève à 1 507,5. Il s’agit de la seconde hausse en autant de mois, après une première effectuée courant décembre, pour un taux alors fixé à 1 750 livres pour un dollar.

Les mesures adoptées par PAC s’inscrivent dans un contexte de crise économique et financière dont les effets se sont accélérés avec la mise en place depuis la fin de l’été de restrictions bancaires sur la circulation du dollar sur le marché local et en ce qui concerne les transferts à l’étranger. Des mesures qui ont progressivement dopé la demande de billets verts dont le cours s’est envolé dans les bureaux de change. C’est néanmoins toujours le taux officiel qui s’applique pour les transactions bancaires, ce qui crée une situation inédite, deux taux de change parallèles coexistant pour une même devise. Un casse-tête pour les sociétés qui importent tout ou partie de leurs marchandises de l’étranger et qui doivent le plus souvent acheter des dollars au prix fort sur le marché pour pouvoir ensuite les transférer à leurs fournisseurs.

S’il reste élevé, le taux de change imposé par PAC reste toutefois inférieur à celui pratiqué par les changeurs qui a atteint hier les 2 550 livres, pour ensuite redescendre à 2 475 vers la fin de la journée, selon le site web lebaneselira.org, en ligne depuis le 26 novembre, qui propose une estimation quotidienne du taux de change sur le marché parallèle. Soit un bond de plus de 400 livres par rapport à la semaine précédente.


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Deux sources proches du dossier indiquent que la hausse est due aux rumeurs sur un échec du gouvernement de Hassane Diab, ainsi qu’à la baisse de confiance généralisée dans le pays, théâtre de manifestations contre les dirigeants politiques depuis le 17 octobre. La petite chute du taux de change d’hier après-midi est liée au fait que plusieurs détenteurs de dollars les ont vendus lorsque le prix était élevé. Le ministère de l’Économie et du Commerce avait réagi courant décembre à la première hausse du taux livre/dollar dans les boutiques de l’AIB en rédigeant un procès-verbal sanctionnant cette mesure ainsi que le fait que l’opérateur affichait ses prix uniquement en dollars. Si le PV a été transmis à la justice, aucun jugement n’a encore été rendu. Il reste que la perspective que PAC soit contraint, avec ou sans sanctions, à appliquer le taux de change officiel au Duty Free de l’AIB est loin d’être acquise, la loi n’énonçant aucune règle précise concernant l’obligation pour les opérateurs établis dans les zones franches du pays de respecter ce taux. Une source au ministère de l’Économie va même jusqu’à défendre la position de PAC. « Il faut voir la vérité en face, personne ne va vendre à perte. Pourtant c’est ce qui se passe actuellement à l’AIB (son taux étant inférieur à celui des changeurs) », estime-t-elle, sans toutefois préciser si les produits actuellement disponibles à l’AIB ont été importés après que le taux du dollar a augmenté chez les changeurs. La source dévoile également que PAC a demandé un soutien financier à la direction de l’AIB, sans en préciser le montant, et envisage même de rompre le contrat si la situation perdure. En effet, au-delà du surcoût lié au change, PAC craint que le fait d’être obligé d’augmenter indirectement ses prix en majorant le taux de change servant de base au calcul de ses prix finisse par la rendre moins compétitive que ses concurrents dans les autres aéroports de la région.



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Phoenicia Aer Rianta Company (PAC), la société qui gère les boutiques hors taxe de l’aéroport de Beyrouth (AIB), applique depuis jeudi un taux de change de 1 950 livres pour un dollar, alors que le taux officiel fixé par la Banque du Liban (BDL) depuis 1997 s’élève à 1 507,5. Il s’agit de la seconde hausse en autant de mois, après une première effectuée courant...
commentaires (3)

Est il vital d'acheter des cacahuètes ou des Baklawa à l'aéroport, sachant qu'en je faisant on participe à nourrir cette racaille qui a déjà ramassé une fortune sous la couverture des mafieux qui les protègent et qui leur assurent une hégémonie sans partage ni concurrence? Bien entendu qu'il faut boycotter toute forme de dictature, d'autant plus que celle là est facilement accessible à tout voyageur.

Citoyen

14 h 07, le 11 janvier 2020

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Commentaires (3)

  • Est il vital d'acheter des cacahuètes ou des Baklawa à l'aéroport, sachant qu'en je faisant on participe à nourrir cette racaille qui a déjà ramassé une fortune sous la couverture des mafieux qui les protègent et qui leur assurent une hégémonie sans partage ni concurrence? Bien entendu qu'il faut boycotter toute forme de dictature, d'autant plus que celle là est facilement accessible à tout voyageur.

    Citoyen

    14 h 07, le 11 janvier 2020

  • Personne n’est contraint d’acheter quoi que ce soit au Duty Free dont les prix en devises sont déjà très élevés. Un boycott généralisé leur donnera une bonne leçon

    Lecteur excédé par la censure

    08 h 52, le 11 janvier 2020

  • LE BORDEL PARTOUT. ON NE PEUT QUALIFIER LES SITUATIONS DANS LE PAYS QUE PAR LES MOTS BORDEL ET CHAOS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    06 h 21, le 11 janvier 2020

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