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À La Une - Liban

Le mouvement de contestation tente de reprendre la main

Rassemblements devant les branches d'EDL dans le cadre d'un appel à la désobéissance civile.

Des contestataires réunis autour de "l'arbre de la révolution", le 21 décembre 2019 au centre-ville de Beyrouth. Photo Luca Mouzannar

Le mouvement de contestation de grande ampleur contre le pouvoir politique libanais accusé d'incompétence et de corruption, qui entre dans son troisième mois, a tenté samedi de reprendre la main après avoir été partiellement éclipsé par la colère des partisans du Premier ministre sortant Saad Hariri contre la désignation de Hassane Diab pour former le prochain gouvernement.

A Beyrouth, quelque 200 personnes se sont rassemblées sur la place des Martyrs, dans le centre-ville de Beyrouth, pour inaugurer un arbre de Noël, fabriqué avec des pancartes de revendications.

Plus tôt dans la soirée, plusieurs dizaines de contestataires se sont rassemblés devant le siège d’Électricité du Liban (EDL) à l'entrée de Beyrouth, considéré par les protestataires comme l'un des symboles de la corruption dans le pays, appelant à ne plus payer les factures d'électricité dans le cadre d'un mouvement de désobéissance civile. Selon notre correspondant sur place Luca Mouzannar, les contestataires portaient des stickers sur lesquels est écrit le slogan "On ne payera pas" et chantaient "On n'a pas peur".


Photo Luca Mouzannar

Les manifestants ont ensuite déroulé une banderole des deux côtés de la route sur laquelle était écrit "Nous voulons un Premier ministre de salut public", alors que le Premier ministre désigné Hassane Diab a mené aujourd'hui des concertations parlementaires.


Photo Luca Mouzannar


A Saïda, plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés devant la branche locale d'EDL sous le thème "Nous ne voulons pas payer l'électricité", selon notre correspondant sur place, Mountasser Abdallah. "Cet appel à la désobéissance civile concerne toutes les administrations, et ce dans toutes les régions", a expliqué un des organisateurs de ce sit-in.

Un rassemblement a également eu lieu devant la branche locale d'EDL à Tyr, au Liban-Sud.


Photo Ani


EDL a absorbé près de 2 milliards de dollars de subventions en 2018, alors que ses capacités ne lui permettent pas d’alimenter tous les foyers libanais 24 heures sur 24, ce qui oblige la quasi-totalité d’entre eux à s’abonner à des générateurs privés. En 2019, les avances du Trésor à Électricité du Liban devraient s’élever à près de 1,66 milliard de dollars (2 500 milliards de livres), ce qui représente 9,7 % des dépenses totales de l’État.

D'autres rassemblements de ce type ont été organisés dans plusieurs régions du pays.

A Khaldé, dans le caza de Aley, des dizaines de contestataires se sont rassemblés pour rendre un hommage à  Ala' Abou Fakhr, tué par balles sous les yeux de sa famille à Khaldé il y a 40 jours, dans la nuit du 12 au 13 novembre et surnommé le "martyr de la révolution", en présence de sa veuve et de ses enfants.


Photo Ani


A Nabatiyé, au Liban-Sud, les protestataires se sont rassemblés devant un arbre de Noël géant.

A Hasbaya, un "poing de la révolution" a été érigé sur la place du Sérail.

Depuis des mois, le Liban est en proie à l'une de ses pires crises socio-économiques et financières depuis la fin de la guerre civile (1975-1990). La révolte du 17 octobre a poussé le gouvernement de Saad Hariri à démissionner le 29 octobre. La communauté internationale a conditionné toute nouvelle aide financière à la formation d'un cabinet réformateur.



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commentaires (3)

Dites, les manifestants-révolutionnaires de toutes les couleurs...! Cela fait des mois que vous dites "NON"...!!!...et refusez toutes les propositions, dont la dernière, le Premier Ministre désigné, Dr. Hassan Diab... OK ! Mais, depuis le début, avez-vous seulement proposé autre chose que des slogans du matin au soir, souvent accompagnés de désordres partout ? Alors, manifestants-révolutionnaires, au lieu de tout refuser continuellement, P R O P O S E Z : - des noms - des projets - des idées vraiment révolutionnaires pour notre pays - de rencontrer des responsables pour les leur expliquer calmement Sinon, nous qui vous admirions sincèrement au début, commençons sérieusement à croire que certains d'entre vous ne manifestez pas pour accomplir une révolution... mais malheureusement pour des raisons bassement pécuniaires !!! Irène Saïd

Irene Said

10 h 44, le 22 décembre 2019

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Commentaires (3)

  • Dites, les manifestants-révolutionnaires de toutes les couleurs...! Cela fait des mois que vous dites "NON"...!!!...et refusez toutes les propositions, dont la dernière, le Premier Ministre désigné, Dr. Hassan Diab... OK ! Mais, depuis le début, avez-vous seulement proposé autre chose que des slogans du matin au soir, souvent accompagnés de désordres partout ? Alors, manifestants-révolutionnaires, au lieu de tout refuser continuellement, P R O P O S E Z : - des noms - des projets - des idées vraiment révolutionnaires pour notre pays - de rencontrer des responsables pour les leur expliquer calmement Sinon, nous qui vous admirions sincèrement au début, commençons sérieusement à croire que certains d'entre vous ne manifestez pas pour accomplir une révolution... mais malheureusement pour des raisons bassement pécuniaires !!! Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 44, le 22 décembre 2019

  • Courage, l’axe des perses est en déconfiture partout. Au Liban, en Irak, au Yémen, en Syrie, et surtout en Iran. Aujourd’hui ou demain, le soleil brillera sur un monde plus juste, plus vrai, plus libre. Merci a nos sœurs et frères qui portent le flambeau de la justice.

    Bachir Karim

    23 h 33, le 21 décembre 2019

  • Pour arriver à reprendre la main , les révolutionnaires devraient redoubler d'efforts pour améliorer leur danse du ventre.

    FRIK-A-FRAK

    20 h 39, le 21 décembre 2019

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