Alors que l'Etat libanais célébrait vendredi de manière modeste le 76ème anniversaire de l'Indépendance du Liban, des milliers de Libanais étaient dans la rue, notamment à la place des Martyrs où un "défilé civil" a été organisé dans une ambiance festive. Peu de responsables ont réagi à cette célébration populaire qui coïncidait avec le 37e jour du mouvement de protestation sans précédent contre l'ensemble de la classe dirigeante. Voici les principales réactions :
Le patriarche maronite, Béchara Raï, a remercié "le Seigneur parce que le mouvement civil redécouvre les piliers de notre patrie, le Liban". "Le jour de l'Indépendance est le jour de l'unité du peuple libanais, de l'appartenance nationale, et non communautaire", a-t-il ajouté. Le patriarche a en outre estimé que "l'indépendance réside dans la souveraineté de la décision libanaise" et refusé que la prise de décision soit liée à "un autre Etat ou une autre force". "Ce sont des choses que font des petits enfants et non un Etat ou des responsables. La souveraineté et la liberté de decision sont des priorités, il ne faut pas attendre l'avis d'un Etat ou d'un ambassadeur", a-t-il ajouté.
Le chef des Kataëb, Samy Gemayel, a éstimé que "le défilé civil", organisé à l'occasion du 76e anniversaire de l'Indépendance du Liban, est "ce que les rues de Beyrouth ont vu de plus beau depuis longtemps". "Le défilé civil à l'occasion de l'Indépendance du Liban est ce que les rues de Beyrouth ont vu de plus beau depuis longtemps. Mille salutations!", a écrit M. Gemayel sur son compte Twitter. "Le Liban est né à nouveau", a-t-il encore écrit se disant "fier de notre peuple, notre drapeau et notre pays" et affirmant avoir "grand espoir en l'avenir".
Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, une des cibles privilégiées du mouvement de contestation, a de son côté dit soutenir "les gens sincères dans les rues". "Nous construisons un Etat et nous ne détruisons pas ses institutions. Nous protégeons la légitimité et nous ne protégeons pas les milices. Nous soutenons les personnes intègres et dénonçons les corrompus. Nous soutenons les gens sincères dans les rues, répudions ceux qui tentent de l'exploiter et interdisons l'étranger d'imposer son agenda", a écrit M. Bassil sur son compte Twitter. "C'est comme cela que nous vivons la véritable indépendance tous les jours dans notre action politique, et c'est comme cela que nous agissons ensemble pour la préserver pour toute la patrie", a-t-il conclu.
Depuis le 17 octobre, le pays vit au rythme d'un mouvement de protestation sans précédent contre l'ensemble de la classe dirigeante. Il a insufflé chez des centaines de milliers de Libanais de tous bords l'espoir d'une refonte du système de gouvernance, inchangé depuis des décennies et jugé sectaire et défaillant.
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Gaby SIOUFI
09 h 48, le 24 novembre 2019