Le président du Parlement, Nabih Berry, le chef de l'Etat, Michel Aoun, et le Premier ministre démissionnaire, Saad Hariri, lors d'une cérémoie à Yarzé à l'occasion de l'indépendance, le 22 novembre 2019. REUTERS/Mohamed Azakir
Une célébration modeste a été organisée vendredi matin au siège du ministère de la Défense à l'occasion du 76ème anniversaire de l'Indépendance du Liban, alors que le mouvement de protestation sans précédent contre l'ensemble de la classe dirigeante est entré dans son 37ème jour.
Le défilé militaire s'est déroulé en présence du président Michel Aoun, qui avait déposé une gerbe de fleurs devant le monument aux martyrs de l'armée au début de la cérémonie, du président du Parlement, Nabih Berry, et du Premier ministre démissionnaire, Saad Hariri, ainsi que des ministres sortants de la Défense, Elias Bou Saab, et de l’Intérieur, Rayya el-Hassan.
Photo AFP
Contestation oblige, le programme des festivités a été modifié. Le défilé militaire traditionnel organisé chaque année sur l'avenue Chafic Wazzan, sur le front de mer, non loin de la place des Martyrs, n'a pas eu lieu, et la cérémonie protocolaire prévue au palais présidentiel, après la revue des troupes, a également été annulée.
A la fin de la cérémonie, le ministre sortant de la Défense a pris la parole devant les journalistes. "Il y a des revendications légitimes, et certains tentent d'exploiter politiquement le mouvement pour les concertations sur la formation du gouvernement", a déclaré M. Bou Saab, affilié au camp présidentiel. "Jusqu’à présent, le Premier ministre sortant Saad Hariri n’a ni rejeté ni accepté d’être à la tête du prochain gouvernement. Ceci retarde la formation du cabinet", a-t-il poursuivi.
"Lorsqu'ils entrent au gouvernement, les ministres, même lorsqu'ils sont des experts ou des indépendants, sont liés aux blocs politiques qui les ont nommés", a ajouté le ministre sortant de la Défense. La rue réclame un cabinet de technocrates, mais la majorité sortante penche pour un gouvernement "techno-politique" qui pourrait également inclure des représentants du mouvement de contestation.
Depuis la démission du gouvernement de Saad Hariri, le 29 octobre dernier, le chef de l'Etat n'a toujours pas fixé de date pour les consultations parlementaires contraignantes en vue de nommer un Premier ministre. Le président a jusque-là repoussé cette échéance en affirmant vouloir aboutir à un accord politique préalable, afin d'éviter des obstacles au prochain chef du cabinet qui devra former son équipe.
Le 22 novembre 1943, le Liban, sous mandat français depuis 1920, accédait officiellement à l'indépendance après des manifestations populaires ayant rassemblé alors, dans un premier élan d'unité, chrétiens et musulmans. Le pays a toutefois connu par la suite une guerre civile (1975-1990), ou encore deux occupations étrangères, israélienne (1978-2000) et syrienne (1976-2005). Et il est resté profondément divisé, confessionnellement et politiquement, jusqu'à ce jour.
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commentaires (8)
Il se prend vraiment au sérieux notre Ministre du boum boum
Liberté de penser et d’écrire
10 h 07, le 23 novembre 2019