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Liban - Médias

Sur WhatsApp, une vicieuse campagne de harcèlement cible des journalistes

Plusieurs confrères sont la cible d’un déferlement de messages et d’appels menaçants de la part de partisans du Hezbollah, selon eux.

La journaliste Dima Sadek, victime d’une féroce campagne d’intimidation, a posté une photo d’elle avec sa mère, hospitalisée après avoir été harcelée sur WhatsApp. Photo Twitter/Dima Sadek

Plusieurs journalistes se sont plaints, ces derniers jours, d’une campagne de harcèlement et d’intimidation qui les vise, après que leurs numéros de portables eurent été rendus publics sur les réseaux sociaux. Connus pour leur opposition au Hezbollah, ces journalistes mettent en cause des partisans du parti chiite, alors que le mouvement de contestation, critiqué par le Hezbollah, entre dans son deuxième mois. Le bureau de presse du Hezbollah a pourtant fermement condamné cette campagne.

Dima Sadek, journaliste vedette de la chaîne LBCI souvent critiquée sur les réseaux sociaux par des partisans de la formation chiite, fait partie des victimes de cette campagne de harcèlement. « Mon numéro de téléphone a été rendu public, avec un appel aux internautes pour que je sois insultée de manière continue », a révélé Mme Sadek sur son compte Facebook. Elle a publié hier sur Twitter des captures d’écran de certaines des insultes reçues sur son téléphone. Victime aussi de ce harcèlement, sur son propre compte, en raison des prises de position de sa fille, la mère de la journaliste a dû être hospitalisée, victime d’un malaise.

Les confrères d’al-Jadeed

Plusieurs confrères de la chaîne al-Jadeed ont également été visés par cette campagne de harcèlement, tels Rachel Karam, Nancy Sabeh, Halima Tabiaa, Ramez Qadi ou Layal Saad. « La campagne a commencé (dimanche) sur WhatsApp, avec un déferlement de messages et d’appels. On m’écrivait : “Vous êtes la chaîne de la discorde, vous êtes des agents (israéliens)”, en référence aux prises de position d’al-Jadeed, révèle Layal Saad à L’Orient-Le Jour. « J’ai dû bloquer plus de 1 500 personnes, précise-t-elle. Beaucoup d’entre elles avaient, comme photos de profil, des images du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ou du chef du Parlement, Nabih Berry. Certains avaient même des numéros étrangers ou masqués. Un des numéros masqués m’a appelée plus de 50 fois. Quand j’ai finalement répondu, il m’a copieusement insultée », souligne la journaliste, qui ajoute : « Quelques rares personnes m’ont envoyé des messages d’excuses, pour me dire que les harceleurs ne représentent pas le vrai visage de la résistance (du Hezbollah). » Layal Saad confirme en outre que les journalistes songent, en accord avec la chaîne, à porter plainte et gardent des preuves du harcèlement subi.

Nancy Sabeh évoque pour sa part « un véritable matraquage ». « J’ai posté sur Twitter des échantillons des appels que j’ai reçus. J’ai dû effacer l’application WhatsApp à un moment. Elle ne fonctionnait plus, tellement je recevais d’appels et de messages simultanés. Ça a commencé dimanche dernier à 16h. À 17h, c’était la folie. Mon téléphone sonnait en permanence », raconte-t-elle à L’OLJ. « La plupart m’accusaient de travailler pour la “chaîne de la discorde” et me disaient qu’il est défendu de parler en mal de Hassan Nasrallah », ajoute-t-elle.


(Lire aussi : À Tripoli, les manifestants protestent contre la gestion désastreuse des déchets)

Jawad Hassan Nasrallah dément

Réagissant aux attaques dont les journalistes sont victimes depuis le week-end dernier, Jawad Hassan Nasrallah, un des fils du leader du Hezbollah, dont le compte Twitter officiel a été suspendu.

« Nous condamnons toute menace envers ceux qui sont différents de nous ainsi que la diffusion du numéro des journalistes dans le but de les insulter », a écrit M. Nasrallah à partir d’un nouveau compte Twitter. La responsable du bureau de presse du parti pro-iranien, Rana Sahili, a également condamné les attaques, assurant que le Hezbollah n’était pas responsable de ce genre de comportements. « Les insultes, ce n’est pas nous ! Si vous voulez critiquer, faites-le de manière objective (...). Nous puisons notre morale dans l’islam et le respect de l’autre. Nous sommes contre l’envoi d’insultes par téléphone », a écrit Rana Sahili sur son compte Facebook.


Lokman Slim : « À la guerre comme à la guerre »

Interrogé par L’OLJ, le journaliste Lokman Slim, fervent opposant au parti chiite, a quant à lui refusé d’entrer dans les détails des insultes, depuis que son numéro a été rendu public sur les réseaux sociaux. « À la guerre comme à la guerre, nous sommes en guerre. Pour moi, cela va au-delà du harcèlement, explique-t-il. Il s’agit d’une manière de discréditer et de déshumaniser l’adversaire, dans l’intention de le tuer physiquement ou moralement. »

Notre collègue Médéa Azouri a, elle aussi, été victime de harcèlement et de menaces sur l’application Instagram, après avoir publié des photos de manifestations. Selon elle, la personne qui se livre à ce harcèlement « sévit sur Instagram et s’attaque aux journalistes et aux figures publiques en utilisant les mêmes tactiques. Le harceleur m’a même envoyé un montage d’une fausse conversation où j’insulte prétendûment l’islam », révèle Mme Azouri.



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Plusieurs journalistes se sont plaints, ces derniers jours, d’une campagne de harcèlement et d’intimidation qui les vise, après que leurs numéros de portables eurent été rendus publics sur les réseaux sociaux. Connus pour leur opposition au Hezbollah, ces journalistes mettent en cause des partisans du parti chiite, alors que le mouvement de contestation, critiqué par le Hezbollah,...

commentaires (11)

La terreur et les menaces de mort sont leurs seules armes. Ils se cachent sous leur turban et leur propos diffamatoires à chaque bout de champ traitant les autres de collabos et essayant de les couvrir de leur honte. A quand une justice juste qui condamne tous ces malotrus pour que nous nous sentons enfin protégés par elle contre ces assassins qui n'hésitent pas le moment venu de passer à l'acte. Pour un simple tweet insultant les forces de l'ordre se donnent les moyens pour trouver leurs auteurs et les traduisent en justice et pour des actes incitant aux meurtres ils jouent aux impotents? De qui ont ils peur? On se le demande. VIVE LA RÉVOLTE qui va enfin nous débarrasser de cette justice basée sur le clientélisme. Parce que les ges actuels ne font pas le poids.

Sissi zayyat

12 h 12, le 08 décembre 2019

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Commentaires (11)

  • La terreur et les menaces de mort sont leurs seules armes. Ils se cachent sous leur turban et leur propos diffamatoires à chaque bout de champ traitant les autres de collabos et essayant de les couvrir de leur honte. A quand une justice juste qui condamne tous ces malotrus pour que nous nous sentons enfin protégés par elle contre ces assassins qui n'hésitent pas le moment venu de passer à l'acte. Pour un simple tweet insultant les forces de l'ordre se donnent les moyens pour trouver leurs auteurs et les traduisent en justice et pour des actes incitant aux meurtres ils jouent aux impotents? De qui ont ils peur? On se le demande. VIVE LA RÉVOLTE qui va enfin nous débarrasser de cette justice basée sur le clientélisme. Parce que les ges actuels ne font pas le poids.

    Sissi zayyat

    12 h 12, le 08 décembre 2019

  • A ceux qui résument le Hezbollah à ces voyous, vous donnez le feu vert à ceux qui ne sont pas dans les rues avec les manifestants à les résumés aux voyous qui se droguaient et se prêtaient à des scènes obscènes dans les rues de Beyrouth. Cette course à la radicalisation des points de vue ne contribuera qu’à marginaliser les revendications propres du peuple libanais et à les enterrer pour de bon.

    Chady

    17 h 14, le 19 novembre 2019

  • J'ai regarde sur OTV un membre de je ne sais pas quel parti critiquer vertement le bus du Liban criant que cela lui rappeller ain el Remanee et que ce bus etait hai par tous et les gens ne voulaient pas de lui a Saida a Nabatieh et a Tyr CE BUS N'ETAIT PAS CHARGE D'ETRANGERS QUI AVAIENT MIS A FEU ET A SANG LE LIBAN PAR LA SUITE IL AVAIT A SON BORD DES LIBANAIS HEUREUX DE RETROUVER LEURS FRERES DE TOUTES CONFESSIONS REUNIES DANS LE SEUL DRAPEAU LIBANAIS EST LE SYMBOLE IL A PU REJOINDRE SAIDA OU A LA VUE DES MANIFESTATIONS DE JOIE EXTRAORDINAIRES DE TOUT SAIDA REUNI QUI L'ONT RECU , J'EN AI EU LES LARMES AUX YEUX Et vous osez MM de la OTV dire qu'il n'etait pas le bienvenu car une vingtaine de vendus a la cause communiste/iranienne ne voulaient pas de son passage? LUI AVOIR INTERDIT PAR LA SUITE A CAUSE DE MENACES DE GUERRE REELS DE CONTINUER A NABATIEH ET A TYR EN DIT LONG SUR LA MENTALITE DES PARTIS QUI CONTROLENT CETTE REGION CONTRE LA VOLONTE DU PEUPLE CAD AMAL ET HEZBALLAH La prochaine fois vous allez les supplier de venir vous delivrer de vos propres militants qui vont vous hair pour ne pas les avoir permis d'exprimer leur Libanite avant leur allegeances a vos partis BIENVENU AU NOUVEAU LIBAN

    LA VERITE

    16 h 24, le 19 novembre 2019

  • Courage Dima les voyous sont le Hezbollah et Amal

    Eleni Caridopoulou

    13 h 00, le 19 novembre 2019

  • Je condamne. A noter, que la presse n'est pas non plus un exemple de noblesse et d’impartialité au Liban, de tous les bords....c’est la course au scoop! à la Désinformation et certaines chaines participent à la propagande (Manar, OTV etc), et en partie responsable…des troubles au Liban depuis longtemps Toute la presse informe avant de confirmer l’information, ils répètent à l’aveuglette, puis se rétractent au cas où c’est faux.

    Jack Gardner

    11 h 55, le 19 novembre 2019

  • Walks like a duck ? quacks like a duck ? It's a duck !! fameux proverbe des campagnes de la verte Irlande aisement applicable a ces trolls barbus.

    Lebinlon

    10 h 44, le 19 novembre 2019

  • Le Hezbollah et Amal tout comme le CPL et le PSNS sont derrière ces harcèlements comme il sont derrière de prétendus lecteurs et adeptes de média sociaux qu'ils subventionnent justement pour défendre les positions du partis de Dieu en édulcorant son rôle. Apres avoir insulté et traîné dans la boue une personne, un parti, etc... les officiels sortent et prétendent que ce n'est pas eux et qu'ils n'ont rien a faire avec ces gens la! Pourtant leurs médias mentent comme ils respirent journellement et ils s'en foutent! Sauf que cette révolution n'est pas comme les autres car le citoyen lambda, qui fait partie de la majorité silencieuse, a pris la mouche! Ne croit plus rien et sait ce qu'il veut! A bon entendeur salut!

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 06, le 19 novembre 2019

  • "Les insultes, ce n’est pas nous !". Pourtant. Hassan Nasrallah ne cesse d'assimiler à des traîtres et des agents américains ou israéliens tous ceux qui sont en désaccord avec sa milice. Même s'il le dit d'une façon plus "soft" et sans nommer précisément personne, la consigne est implicitement donnée et ses partisans font le reste. D'ailleurs, la répétition des mêmes formules comme “chaîne de la discorde”, montre bien qu'il s'agit d;une campagne orchestrée.

    Yves Prevost

    07 h 43, le 19 novembre 2019

  • Un parti de voyou.. s’il en fallait encore une preuve

    Thawra-LB

    01 h 05, le 19 novembre 2019

  • Au Maghreb Dima Sadek ça veut dire toujours honnête Personne ne vous intimidera ni ne vous achètera Pour vous l’argent ne doit pas servir à acheter un beau lit mais plutôt un bon sommeil

    PROFIL BAS

    00 h 32, le 19 novembre 2019

  • INTIMIDATIONS DES HEZBOLLAHI ET D,AMAL AVEC VOYOUS ARMES DE BATONS ET DE COUTEAUX ET CPLISTES AVEC DES MITRAILLEUSES ILS S,EXHIBENT VOYOUCRATIQUEMENT EN GENS DE LA PAROLE PAR L,INTIMIDATION ET LES MENACES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    00 h 21, le 19 novembre 2019

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