La justice militaire libanaise a relâché jeudi le manifestant Khaldoun Jaber, après une mobilisation en sa faveur au lendemain de son arrestation mercredi à Baabda par les services de renseignements militaires lors d'une manifestation contre le chef de l’État, Michel Aoun, et sa détention dans des circonstances obscures qui inquiétaient ses proches et ses camarades.
Le jeune homme, qui portait des marques de violences sur le visage, est sorti du commissariat de police de Ras Beyrouth, porté sur les épaules de ses camarades, affichant un grand sourire. "Ils m’ont pris au dépourvu et m’ont emmené avec eux. Ils m’ont frappé à plusieurs reprises", a raconté le jeune homme aux caméras des médias. "A bas le régime policier ! Nous resterons dans les rues", a lancé Khaldoun Jaber devant les dizaines de jeunes venus le soutenir.
Selon les informations disponibles, Khaldoun Jaber a été arrêté mercredi par les SR de l'armée dans le secteur situé aux abords du palais présidentiel de Baabda alors qu'il participait à la manifestation à laquelle ont pris part des centaines de Libanais en colère contre le président Aoun, au lendemain de son interview télévisée dans laquelle il avait déclaré que ceux qui estiment qu'aucun des dirigeants politiques est intègre doivent "émigrer".
Selon certaines informations, le jeune homme a été arrêté lorsqu'il a franchi le cordon sécuritaire déployé par l'armée sur la route menant au palais présidentiel.
(Lire aussi : Après l’interview de Aoun, plus de retour en arrière)
Un groupe d'avocats volontaires qui défendent les manifestants arrêtés par les autorités avait affirmé auparavant dans la journée de jeudi ne pas savoir où était détenu Khaldoun Jaber. Deux sit-in ont été tenus en journée, l'un devant le palais de Justice à Beyrouth et l'autre devant le commissariat de police à Ras Beyrouth.
Hier, un groupe de manifestants à Baabda avait insisté à rester sur les lieux jusqu'à connaître le sort de Khaldoun Jaber, mais les forces de l'ordre avaient finalement évacué les manifestants peu après minuit et rouvert l'autoroute de Baabda dans les deux sens.
Parallèlement, l'audience de 18 jeunes détenus, accusés de vandalisme contre le complexe Rest House de Tyr, au Liban-Sud, dans le cadre de la révolte, a été reportée au 19 novembre, le premier juge d'instruction du Liban-Sud, Marcel Haddad, n'ayant pu se rendre au tribunal en raison des fermetures de routes qui se poursuivent à travers le pays. Une marche a été organisée à Saïda en solidarité avec les détenus.
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commentaires (4)
EN LES POURSUIVANT ET LES FRAPPANT OU LES BOUCLANT OU LES TUANT ON CREE DES MARTYRS ET DES LEADERS POUR LA REVOLUTION. ON VERSE DU CARBURANT !
LA LIBRE EXPRESSION
20 h 51, le 14 novembre 2019