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À La Une - Liban

Des protestataires campent devant le siège d'EDL à Beyrouth

"On n'a pas d'électricité depuis la fin de la guerre. Chaque année, les Libanais paient deux milliards de dollars, sans pour autant en avoir", dit un contestataire.

Photo Patricia Khoder

Cette semaine, le siège d’Électricité du Liban (EDL), dans le quartier de Mar Mikhaël, à l'entrée nord de Beyrouth, a été le théâtre de plusieurs rassemblements de manifestants. Dimanche soir, plusieurs centaines de personnes s'y sont à nouveau rassemblés mais pour participer à une nuit de camping, afin de réclamer un approvisionnement 24h/24 en électricité.

Sabine, 22 ans, étudiante en sciences politiques, dresse une tente rouge et blanche, les couleurs du drapeau libanais. "L'EDL est un symbole. Je suis là parce que je veux de l'électricité 24 heures sur 24. C'est un droit basique, et nous demandons beaucoup plus", affirme-t-elle à notre journaliste sur place Patricia Khoder.

Plusieurs tentes ont été dressées sur la chaussée autour du siège d'EDL, dont la grille externe été couverte d'un long voile noir.

"Je suis venu devant le siège de l'EDL car c'est le véritable symbole de la corruption", explique Georges, âgé d'une quarantaine d'années, venu en famille et avec des amis. "On n'a pas d'électricité depuis la fin de la guerre. Chaque année, les Libanais paient deux milliards de dollars, sans pour autant en avoir", ajoute-t-il.

Selon le rapport mensuel publié en juillet dernier par le ministère des Finances, les transferts du Trésor à EDL ont bondi de 32 % en 2018 en glissement annuel, pour atteindre 1,76 milliard de dollars.

Et Georges de mettre en cause la "mafia" d'EDL et des propriétaires de générateurs.

Illégaux mais tolérés depuis des années, les "moteurs" fournissent du courant à plus de 1,5 million de foyers branchés sur le réseau d’EDL, qui ne produit pas assez de courant pour pouvoir alimenter tous ses abonnés 24 heures sur 24.

Le 21 octobre dernier, figurait, parmi les mesures annoncées par Saad Hariri, un engagement de la part du gouvernement à accélérer la mise en œuvre du plan pour la réforme du secteur de l’électricité. Le projet de budget 2020 prévoit ainsi une baisse de 1 000 milliards de livres (par rapport à 2019) des avances du Trésor accordées à Électricité du Liban. Un plafond pour ces avances a été fixé à 1 500 milliards de livres.

Mais Saad Hariri n’a pas précisé par quels moyens cette baisse sera obtenue. Une hausse progressive des tarifs d’EDL est prévue par le plan de réforme du secteur de l’électricité porté par la ministre de l’Énergie, Nada Boustani. Elle devrait intervenir progressivement, en parallèle à une hausse de la production.

Dimanche soir, plusieurs orateurs se sont succédé devant les manifestants, jeunes et moins jeunes, évoquant la question de l'électricité bien sûr, mais également la censure, la corruption, et aussi la séance du Parlement prévue mardi au cours de laquelle une loi d'amnistie doit être examinée.

Les protestataires décideront lundi de la suite à donner à leur action originale, à l'image d'autres "happenings" qui ont lieu en ce "dimanche de la détermination".



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