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Liban - Gouvernement

Aoun et Hariri s’offriront-ils le luxe de l’indécision ?

Le patriarche maronite demande la démission du gouvernement, « conformément au vœu des manifestants ».

Le Premier ministre a effectué hier une visite-éclair à Baabda. Photo d’archives Dalati et Nohra

Démission ou remaniement ? À cette question que tout le monde se pose, il n’y a pas encore de réponse claire, et la journée d’hier n’a apporté aucun progrès visible sur ce plan, sinon un très fort appel du patriarche maronite, Béchara Raï, en faveur d’une démission.

« L’indécision est reine », a rapporté une source proche de Baabda, à l’issue de l’entretien de trente minutes que M. Hariri a eu avec le chef de l’État. La consigne de silence entourant cette visite était telle qu’il n’y a même pas eu de photo officielle de la rencontre.

Faut-il accorder du crédit à la rumeur qui circulait hier soir, de source proche de la Maison du Centre, selon laquelle une démission de Saad Hariri serait imminente ? Impossible à dire. Tout ce que l’on sait, c’est que M. Hariri s’est rendu à Baabda immédiatement après le discours du chef du Hezbollah, qui s’était déclaré, une fois de plus, hostile à tout changement de gouvernement. Selon la chaîne de télévision LBCI, M. Hariri aurait lancé l’idée d’un nouveau gouvernement, ce que le chef de l’État voit plutôt d’un bon œil, dans la mesure où elle épargne au chef de la diplomatie, Gebran Bassil, l’humiliation d’un remplacement qui ne concernerait qu’un nombre limité de ministres. Composer un nouveau cabinet formé de figures rassurantes, compétentes et intègres, voilà plus ou moins la tâche urgente dont se serait chargé M. Hariri. Mais démissionnera-t-il, s’il doit démissionner, avant que la nouvelle équipe ne soit prête ? C’est peu probable, croit savoir une autre source qui assure que le président Aoun ne perd pas espoir, malgré l’accueil négatif qu’il a reçu, de voir son appel au dialogue lui valoir quelque visite au palais présidentiel la semaine prochaine. Une visite à la lumière de laquelle il verrait plus clair.


(Lire aussi : Le demi-jour des oracles, l'éditorial de Issa GORAIEB) 


L’appel de Raï

Pour sa part, le patriarche maronite a explicitement demandé hier la démission du gouvernement, conformément au vœu des manifestants. « Nul ne peut continuer à ignorer le cri du peuple libanais », a affirmé le chef de l’Église maronite, qui a même utilisé le mot de « révolution » pour en parler.

« Le peuple réclame, et nous avec lui, un nouveau gouvernement légitime, digne de confiance, dit l’appel, un cabinet qui soit restreint et composé de personnalités expertes dans leurs domaines et ayant fait leurs preuves, qui proviendraient de cercles indépendants des partis et blocs, afin d’exécuter la feuille de route approuvée par le gouvernement réuni au palais présidentiel le 21 octobre et approuvée par M. Hariri. » Le patriarche a jugé « inconcevable » que la voix du peuple « ne soit pas écoutée, dans la forme globale où elle se manifeste sous la bannière nationale ». Par ailleurs, le patriarche Raï a jugé « impossible d’ignorer ce que les manifestants en révolte supportent comme difficultés et sacrifices », mais tout aussi bien « le citoyen ordinaire du fait de la poursuite de la fermeture des routes ».

L’appel s’est terminé sur une exhortation à faire vite : « Que les responsables de l’État sachent donc que, pour chaque jour de retard dans la formation d’un nouveau gouvernement, ils devront assumer la perte de millions de dollars subie par la Trésor, du fait de la paralysie générale », dit le texte.


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Démission ou remaniement ? À cette question que tout le monde se pose, il n’y a pas encore de réponse claire, et la journée d’hier n’a apporté aucun progrès visible sur ce plan, sinon un très fort appel du patriarche maronite, Béchara Raï, en faveur d’une démission. « L’indécision est reine », a rapporté une source proche de Baabda, à l’issue de l’entretien...

commentaires (13)

Le peuple fait tomber les marionnettes.... mais qu'en est-il du marionnettiste ? Celui-lui doit partir et abandonner ces armes, sinon a tout moment il pourra créer un problème ou deux et reprendre de nouvelles marionnettes , et... ca recommences.... Kelloun Ye3ni Kelloun, surtout le tireur des ficelles.

Aboumatta

23 h 09, le 26 octobre 2019

Tous les commentaires

Commentaires (13)

  • Le peuple fait tomber les marionnettes.... mais qu'en est-il du marionnettiste ? Celui-lui doit partir et abandonner ces armes, sinon a tout moment il pourra créer un problème ou deux et reprendre de nouvelles marionnettes , et... ca recommences.... Kelloun Ye3ni Kelloun, surtout le tireur des ficelles.

    Aboumatta

    23 h 09, le 26 octobre 2019

  • Respectez messieurs et pour une fois l’appel du patriarche le pays agonise .

    Antoine Sabbagha

    18 h 04, le 26 octobre 2019

  • Une fois de plus la voix de Bkerké Prouve être l’unique rempart contre tous les ennemis du Liban

    Lecteur excédé par la censure

    16 h 30, le 26 octobre 2019

  • Ne pas oublier le "N'ayez pas peur" de Bassil, lol.

    Christine KHALIL

    14 h 44, le 26 octobre 2019

  • Entre Voldemort(*) et Emile Lahoud je me demande lequel aura battu le record de la plus grande manifestation d’impopularité... (*): "celui-dont-il-ne-faut-pas-prononcer-le-nom"

    Gros Gnon

    12 h 40, le 26 octobre 2019

  • 11h51 Protéger le pétrole syrien : Moscou accuse Washington de "banditisme" Incendies: Vents violents, coupures d'électricité... La Californie en état d'alerte 600 pompiers mobilisés. Les autorités locales ont fait du porte-à-porte à Santa Clarita, ville située à 50 kilomètres de Los Angeles, pour avertir les habitants de l’arrivée des flammes et leur demander de partir, rapportent les médias locaux. Le brasier, nommé Tick Fire, n’était contenu qu’à 5 % vendredi matin. Pendant ce temps c'est le bal à Beyrouth.

    FRIK-A-FRAK

    11 h 59, le 26 octobre 2019

  • HN est le président du Liban, le premier ministre, le chef du parlement , et le ministre des AE. Tous des figurants, feux-témoins.. Tant qu’ils auront leurs armes il en sera ainsi, point final...

    LeRougeEtLeNoir

    11 h 52, le 26 octobre 2019

  • Les deux "Je vous ai compris" de Michel Aoun et Saad Hariri dans leurs déclarations aux manifestants imitant ainsi le général de Gaulle à Alger en 1958. Mais, n'est pas De Gaulle qui veut. Le Général avait compris que la foule algérienne veut l'Indépendance, il la leur a offerte. Que peuvent donner Aoun et Hariri ? Rien que des paroles et des promesses mille fois répétées? Tandis que les manifestants réclament le renvoi du ministre des Affaires étrangères qui occupe la première place au hit-parade de l'exécration contestataire.

    Un Libanais

    11 h 15, le 26 octobre 2019

  • LE CHEF DE L,ETAT AOUN ET LE P.M. HARIRI NE DEVRAIENT PAS COMMETTRE L,ERREUR DE TABLER SUR LA FATIGUE DES REVOLUTIONNAIRES POUR DEGAGER LES PLACES. HARIRI DEVRAIT OU DEMISSIONNER OU PRESENTER LE PLUS VITE UNE NOUVELLE EQUIPE DE MINISTRES TECHNOCRATES ET INDEPENDANTS POUR CALMER LA RUE ET REPONDRE AUX REVENDICATIONS DU PEUPLE. LE CHEF DE L,ETAT DEVRAIT AVALISER UNE TELLE INITIATIVE S,IL NE VEUT PAS QUE LA CONTESTATION SE DEVELOPPE ET CHANGE DE DIRECTION. AUJOURD,HUI C,EST LE PEUPLE QUI DECIDE ET NON LES AYATOLLAHS IRANIENS VIA HASSAN NASRALLAH.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 32, le 26 octobre 2019

  • C,EST A CHAUD- ILLICO - QU'ON EXIGE SA DEMISSION. CAR SINON, LEUR DONNER LE TEMPS DE "CONFECTIONNER" UNE AUTRE EQUIPE AUSSI "POURRIE" NE SERAIT CE QUE MORALEMENT & POLITIQUEMENT , NON MERCI .

    Gaby SIOUFI

    09 h 58, le 26 octobre 2019

  • Il semble bien que oui. Si Aoun ne veut pas lâcher son encombrant gendre, Hariri, lui, serait sans doute prêt à rendre son tablier. Seulement Nasrallah a dit: "Non!" Alors il faut bien obéir au patron.

    Yves Prevost

    07 h 17, le 26 octobre 2019

  • Is it true that President Aoun wants to spare the humiliation to his son in law that the protesters want removed from government. Since the election, Mr. Bassil has been bragging about the large size of his parliamentary majority and how it dwarfs the size of the other blocks in parliament. If Mr. Bassil had shown humility and maturity, did not delay for 10 months the formation of a new government after the elections, in order for him to accrue more power and influence, did not delay the appointment of rank and file employees because they're not Christian, reached out to other groups in government to build consensus and enact much needed reforms, he would not have been so reviled and jeopardized his political career. Mr. Bassil may win another election as an MP however, he has no chance of becoming President.

    Mireille Kang

    01 h 29, le 26 octobre 2019

  • MALHEUREUSEMENT ILS SONT TOUS LES DEUX LES OTAGES DES DEUX MILICES IRANIENNES. ILS DOIVENT SE LIBERER. HARIRI DEVRAIT DEMISSIONNER LE PLUS VITE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    00 h 14, le 26 octobre 2019

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