« Main dans la main, du Sud au Nord », slogan de la chaîne humaine.
Un groupe de quatre jeunes, aidé par de nombreux volontaires, organisera dimanche à 13h une chaîne humaine reliant Tyr (Sud) à Tripoli (Nord). Cette initiative devrait regrouper des Libanais de toutes confessions et tendances politiques, désireux de demander de manière unie et pacifique le départ d’une classe dirigeante jugée corrompue.
L’idée de la chaîne est venue jeudi d’une jeune femme de 28 ans, Édith, qui, revenant de son lieu de travail dans le caza de Jezzine (Sud), où sa famille gère une entreprise, appelle sa sœur Julie, 31 ans, professeure d’histoire, pour lui en parler.
(En cliquant ici, vous trouverez une carte listant tous les points de rassemblement à travers tout le pays. En cliquant sur chaque ville, vous trouverez les coordonnées de la personne en charge à contacter pour tout demande de renseignement)
Celle-ci s’emballe sur-le-champ, et les deux sœurs appellent leur cousine, Muriel, 45 ans, cinéaste de profession, qui s’enthousiasme autant. Avec l’aide d’un ami, Cyril, réalisateur, toutes les trois lancent le soir même un appel sur Facebook et WhatsApp et reçoivent aussitôt de multiples réponses de gens souhaitant participer à ce mouvement. D’autres personnes proposent également de prendre part à l’organisation de l’initiative, et voilà près de 120 volontaires qui s’affairent pour assurer le mieux possible l’événement.
(Lire aussi : Le demi-jour des oracles, l'éditorial de Issa GORAIEB)
171 km et 170 000 personnes
Afin de joindre les deux points du territoire, la chaîne devra couvrir une longueur de 171 km, nécessitant la participation de plus de 170 000 personnes. Muriel est confiante quant à une adhésion considérable, en dépit des violences qui ont ébranlé hier le mouvement pacifiste sur la place Riad el-Solh. « Le barrage de la peur est désormais rompu, et les gens réagissent enfin contre le lavage de cerveau que font subir depuis le début de la guerre civile les responsables qui veulent faire croire aux Libanais qu’eux seuls peuvent remédier à leurs appréhensions liées à leur avenir. » « Que nous parvenions ou non à former entièrement un ruban joignant Tyr à Tripoli n’est d’ailleurs pas très important, note-t-elle. En nous tenant par la main, notre priorité est de parvenir à transmettre un message d’amour et de paix ainsi que nos demandes pour une égalité devant la loi et dans les droits et devoirs civiques. »
En tout état de cause, des efforts impressionnants sont déployés pour mener à bien la démarche. Une carte des routes était hier en cours de préparation et devait être finalisée en soirée. Elle devrait définir les points de rencontre tout au long de la route côtière commençant à Tyr et finissant à Tripoli, en passant par Saïda, Jiyé, Damour, Naamé, Khaldé, place Riad el-Solh, place des Martyrs, Dora, Jal el-Dib, Dbayé, Zouk, Kaslik, Amchit, Jbeil et Batroun. « Chaque participant pourra consulter la carte sur les réseaux sociaux pour savoir quel est le point le plus proche de lui », indique Julie, soulignant qu’« à chaque point de rencontre, des volontaires, à pied et à moto, se chargeront de la coordination ». « Avec une bonne synchronisation, nous espérons réaliser la chaîne humaine en deux ou trois heures », confie-t-elle, heureuse d’indiquer par ailleurs que nombre d’habitants d’autres localités, à l’intérieur, comme Nabatiyé ou Kfarremmane, ont contacté les organisateurs pour leur demander de participer à l’événement. Ils le feront par leurs propres moyens, l’itinéraire ne comportant pas les régions précitées, ni d’ailleurs les régions intérieures et de montagne, comme Bint Jbeil, Baalbeck, Zahlé, Bar Élias, Halba et Aqoura, où seront organisées de manière indépendante d’autres chaînes humaines.
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commentaires (2)
DE L,EXTREME NORD A L,EXTREME SUD ET DE L,EXTREME EST A L,EXTREME OUEST DU PAYS LE MEME CRI DE LIBERTE ET LES MEMES REVENDICATIONS DE TOUT LE PEUPLE LIBANAIS. LES MERCENAIRES REMUNERES PAR L,ETRANGER NE PEUVENT PLUS IMPOSER LEURS CONDITIONS NI TRACER DES LIGNES ROUGES.
LA LIBRE EXPRESSION
11 h 04, le 26 octobre 2019