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Économie - Dette

La semaine noire des eurobonds libanais

Standard & Poor’s a placé la notation financière du Liban pays sous surveillance jeudi soir.

La façade de la Banque du Liban à Beyrouth. Alkis Konstantidnisi/Reuters

Les rendements des eurobonds libanais – titres de dette émis en dollars – ont une nouvelle fois crevé le plafond cette semaine dans un contexte de manifestations contre la classe dirigeante du pays, qui ont démarré il y a une dizaine de jours (voir par ailleurs).

Selon une source financière, les rendements des eurobonds arrivant à échéance en 2021 ont atteint 25 % hier, soit un point de plus que leur niveau record en début de semaine, signe que les investisseurs s’inquiètent de plus en plus de la possibilité que l’État libanais puisse faire défaut sur sa dette publique à cette échéance. Des craintes qui sont également exprimées à travers les prix des CDS (credit default swaps, qui assurent contre le défaut de paiement de l’État) pour ces émissions en particulier et qui sont passés de 1 440 points mardi à 2 100 points hier.

Le fait que les rendements et les prix des CDS restent aussi élevés démontre que les marchés n’ont pas été convaincus par les interventions respectives, lundi et jeudi, du Premier ministre, Saad Hariri, et du président, Michel Aoun, qui ont tous les deux tenté de convaincre la population que la classe politique était enfin déterminée à mener des réformes. En août, les rendements pour cette même émission avaient flirté avec la barre des 19 % dans le sillage de l’annonce de la dégradation de la notation souveraine du pays par Fitch (« CCC »), l’une des trois principales agences de notation américaines avec Moody’s et Standard & Poor’s (S&P). Fitch est d’ailleurs la seule qui n’avait pas réagi au moment de passer sous presse.


(Lire aussi : Moody’s alerte sur les effets négatifs des mesures annoncées par Hariri)


Taxe de 2 %

En milieu de semaine, Moody’s a estimé dans une note que les réformes budgétaires approuvées lundi par le gouvernement de Saad Hariri « mettaient en exergue l’énorme défi que doivent relever l’exécutif et la Banque du Liban (BDL) pour parvenir simultanément à assainir les finances publiques afin de préserver la soutenabilité de la dette publique, maintenir la stabilité du secteur financier et la stabilité du taux de change et apaiser la contestation de la population ». Moody’s avait été la première à dégrader la note du Liban en janvier (« Caa1 », perspective stable) avant de finalement placer le pays sous surveillance en début du mois.

Une décision qui a également été prise jeudi soir par S&P, la seule à avoir maintenu la notation souveraine du pays à son niveau en 2018 (« B- », mais avec une perspective dégradée de stable à négative). S&P a fait valoir que « la baisse des flux de devises vers le pays pouvait aggraver la situation budgétaire et monétaire du pays » tout en limitant la marge de manœuvre du gouvernement face à des « revendications sociales pressantes. » Elle a ajouté que « l’incertitude entourant (les mesures de politique publique de l’État) à court terme » pourrait mettre un peu plus à l’épreuve les déposants et peser sur les réserves de devises du pays. Si S&P juge que les réserves de devises disponibles de la BDL restent suffisantes pour assurer le service de la dette publique à court terme, elle rappelle néanmoins que la notation du pays reflète le risque que font peser les déficits publics et commerciaux sur le niveau d’endettement du pays.

L’agence ajoute que les deux objectifs poursuivis par les autorités, à savoir répondre aux revendications de la population tout en tentant de maintenir son objectif de réduction du déficit, seront difficiles à concilier. Une référence aux objectifs du projet de budget pour 2020 adopté lundi par le Conseil des ministres, qui vise un ratio déficit/PIB de 0,6 % pour cet exercice, principalement à travers une réduction de 50 % du service de la dette assumé par la BDL et une contribution exceptionnelle des bénéfices des banques, dont les détails n’ont pas été communiqués par le gouvernement. Selon une version du projet de budget consultée par L’Orient-Le Jour, celle-ci prendrait finalement la forme d’une taxe de 2 % sur le chiffre d’affaires des banques réalisé en 2019 et dont elles devront s’acquitter en 2020 en trois échéances, sous peine d’amende. L’agence table enfin sur un ratio déficit/PIB qui atteindra 9,5 % en moyenne sur la période 2019/2022 pour un ratio dette/PIB qui devrait passer de 140 % en 2018 à 157 % en 2022. Le Liban a toujours réussi à assurer le service de sa dette jusqu’ici. Cette dernière a atteint la barre des 86 milliards de dollars cette année.


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Les rendements des eurobonds libanais – titres de dette émis en dollars – ont une nouvelle fois crevé le plafond cette semaine dans un contexte de manifestations contre la classe dirigeante du pays, qui ont démarré il y a une dizaine de jours (voir par ailleurs).Selon une source financière, les rendements des eurobonds arrivant à échéance en 2021 ont atteint 25 % hier, soit...

commentaires (1)

CA VA FAIRE JUBILER LES PETITS ECONOMISTES DES EPICERIES DES BAS FONDS DE QUARTIER . HAHAHAHA... SIGNE JK .

FRIK-A-FRAK

12 h 52, le 26 octobre 2019

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Commentaires (1)

  • CA VA FAIRE JUBILER LES PETITS ECONOMISTES DES EPICERIES DES BAS FONDS DE QUARTIER . HAHAHAHA... SIGNE JK .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 52, le 26 octobre 2019

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