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Économie - Focus

Les mesures économiques de Hariri détaillées par son conseiller

Malgré le scepticisme autour de la faisabilité des décisions annoncées lundi par le Premier ministre, son conseiller spécial Nadim el-Mounla assure qu’elles sont réalisables.

Nadim el-Mounla, conseiller spécial du Premier ministre. Mohammad Azakir/ Photo d’archives Reuters

Les mesures économiques radicales annoncées lundi par le Premier ministre, Saad Hariri, n’ont pas suffi à convaincre les manifestants qui demeuraient mobilisés hier dans tout le pays pour la sixième journée consécutive. Outre les doutes quant à la sincérité du gouvernement à les mettre en œuvre, ces mesures laissent sceptiques bon nombre d’observateurs tant elles semblent irréalistes. Mais le conseiller spécial du Premier ministre, Nadim el-Mounla, n’en démord pas. Lors d’un entretien accordé à une dizaine de médias internationaux et locaux à la Maison du Centre, il s’est employé à convaincre de la faisabilité des objectifs fixés par le gouvernement, notamment sur le plan budgétaire.

Le gouvernement a adopté hier le projet de budget de 2020 avec un déficit public à 0,63 % du PIB. « Cet objectif n’est pas irréaliste car il repose sur des coupes budgétaires sans précédent, alors même que nous nous attendons à générer des revenus inférieurs à ceux de 2019. Cela ne veut pas dire que nous allons maintenir un déficit quasi nul pour les années 2021 et 2022, mais il s’agit là de mesures exceptionnelles pour répondre à la situation actuelle », a assuré Nadim el-Mounla. Le conseiller spécial du Premier ministre a précisé à L’Orient-Le Jour que le gouvernement a basé cet objectif sur une estimation de croissance nulle et une inflation prévue aux alentours de 2 à 3 %.


La réduction du service de la dette assumée par la BDL

Il rappelle que des réductions drastiques des dépenses seront notamment obtenues grâce à une baisse considérable du service de la dette pour l’année 2020 d’environ 4 500 milliards de livres, grâce à une participation de la banque centrale mais pas des banques commerciales. « Contrairement à ce qu’on pourrait lire ou entendre, il ne s’agit pas d’une restructuration de la dette. Simplement, la BDL, qui détient près de 65 % de la dette – 62 % de la dette en livres et 13 % de la livre en dollars –, reversera au Trésor les coupons (les intérêts) de ces obligations pour l’année 2020, et ce sera comme si elle avait souscrit à des bons du Trésor à 1 % », a expliqué M. Mounla. Il a précisé que « les autres détenteurs d’obligations libanaises (notamment les banques commerciales) ne seront pas affectés ». Interrogé sur le taux de l’impôt exceptionnel sur les bénéfices des banques, qui sera en vigueur pour l’année 2020 seulement, M. Mounla a indiqué que l’objectif de collecter 600 milliards de livres à travers cet impôt a été fixé, mais que la BDL travaille toujours sur la conceptualisation du mécanisme qui permettra de générer ce montant précis.


(Lire aussi : Premier décryptage des principales mesures annoncées par Hariri)


Le conseiller spécial est également revenu sur les autres baisses de dépenses incluses dans le projet de budget de 2020. « Les augmentations des salaires dans la fonction publique seront gelées. Les budgets du Conseil pour le développement et la reconstruction, du Conseil du Sud et de la Caisse des déplacés baisseront de 70 %. Nous avons aussi instauré un nouveau principe budgétaire : l’ensemble des dépenses d’investissement se feront désormais hors budget, et seront désormais financées par des prêts concessionnels sur de longues durées », a-t-il affirmé. Il a également annoncé que la suppression du ministère de l’Information, programmée pour le mois prochain, se traduira par « une liquidation de ses actifs et donc par la privatisation des organes qui en dépendent, à l’instar de Télé Liban et de l’Agence nationale d’information ». « D’autres institutions publiques seront supprimées ou fusionnées. Le fait que l’avenir de leurs employés ne soit pas menacé n’empêche pas que cette consolidation du secteur public permettra d’importantes économies, grâce à la suppression de leurs dépenses opérationnelles notamment », a-t-il souligné.

Nadim el-Mounla a d’ailleurs défendu le choix du gouvernement de lancer une série de privatisations qui concernera plus d’une quinzaine d’entreprises appartenant à l’État, indiquant toutefois « qu’il ne s’agira pas de solder ces entreprises mais d’ouvrir leur capital à une prise de participation du privé, ce qui permettra incontestablement d’augmenter leurs revenus ». « La première privatisation concernera les deux opérateurs de téléphonie mobile. La création d’une troisième compagnie, à travers potentiellement Sodetel, interviendra dans un second temps », a-t-il déclaré. Actuellement, l’État est propriétaire des réseaux mobiles libanais Mic 1 et Mic 2 mais en confie l’exploitation aux opérateurs Alfa et Touch. Un autre pas vers la libéralisation du secteur a été fait hier en Conseil des ministres, qui s’est engagé à nommer les membres de l’Autorité de régulation des télécoms.



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Les mesures économiques radicales annoncées lundi par le Premier ministre, Saad Hariri, n’ont pas suffi à convaincre les manifestants qui demeuraient mobilisés hier dans tout le pays pour la sixième journée consécutive. Outre les doutes quant à la sincérité du gouvernement à les mettre en œuvre, ces mesures laissent sceptiques bon nombre d’observateurs tant elles semblent...

commentaires (2)

Ça fait des années qu’ils sont au pouvoir et ils n’ont jamais pu résoudre le,moindre problème !! Puis par un coup de baguette magique ils trouvent la solution miracle... alors soit ils sont très très intelligents soit ils nous prennent pour des imbéciles ... je pencherai pour la seconde option. Messieurs, un conseil : rentrez chez vous avant de vous ridiculiser d’avantage

Lecteur excédé par la censure

15 h 04, le 23 octobre 2019

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Commentaires (2)

  • Ça fait des années qu’ils sont au pouvoir et ils n’ont jamais pu résoudre le,moindre problème !! Puis par un coup de baguette magique ils trouvent la solution miracle... alors soit ils sont très très intelligents soit ils nous prennent pour des imbéciles ... je pencherai pour la seconde option. Messieurs, un conseil : rentrez chez vous avant de vous ridiculiser d’avantage

    Lecteur excédé par la censure

    15 h 04, le 23 octobre 2019

  • IL PEUT ASSURER CE QU,IL VEUT. IL NE PEUT PAS CONVAINCRE LE PEUPLE QUI S,EST REVOLTE. HARIRI DOIT ENTENDRE LA VOIX DU PEUPLE OU IL DOIT DEMISSIONNER. IL Y A, JE LE SAIS, LE RISQUE DES PARTIS QUI SE CROIENT VISES PAR LES PROTESTATIONS POPULAIRES ET DONT LA POLITIQUE ET LES BUTS NE SONT PAS NATIONAUX DE DECENDRE DANS LA RUE CONTRE LE PEUPLE LIBANAIS REVOLTE. CES TYPES DOIVENT PENSER MILLE FOIS AVANT UN TEL ACTE QUI CONDUIRAIT LE PAYS A DES JOURS HONNIS PAR TOUS LES LIBANAIS. LE CPL EN TETE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    01 h 20, le 23 octobre 2019

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