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Économie - Dette publique

Moody’s alerte sur les effets négatifs des mesures annoncées par Hariri

Photo d’illustration. Brendan McDermid/Reuters

Moody’s, l’une des trois principales agences de notation financière américaines avec Fitch et Standard & Poor’s (S&P), a estimé dans une note publiée hier que les réformes budgétaires approuvées lundi par le gouvernement de Saad Hariri « mettent en exergue l’énorme défi que doivent relever l’exécutif et la Banque du Liban pour parvenir simultanément à assainir les finances publiques visant à préserver la soutenabilité de la dette publique, à maintenir la stabilité du secteur financier et la stabilité du taux de change et à apaiser la contestation de la population ».

Le gouvernement a adopté lundi le projet de budget de 2020 avec un déficit public à 0,63 % du PIB. Un objectif irréaliste qui repose principalement sur une réduction du service de la dette d’environ 4 500 milliards de livres, grâce à une participation de la Banque centrale et une taxation exceptionnelle en 2020 des bénéfices réalisés par les banques commerciales sur l’année 2019. « La BDL, qui détient près de 65 % de la dette – 62 % de la dette en livres et 13 % de la dette en dollars – reversera au Trésor les coupons (les intérêts) de ces obligations pour l’année 2020, et ce sera comme si elle avait souscrit à des bons du Trésor à 1 % », a expliqué mardi à L’Orient-Le Jour le conseiller spécial du Premier ministre, Nadim el-Mounla. Il a précisé que « les autres détenteurs d’obligations libanaises (notamment les banques commerciales) ne seront pas affectés ».

Or pour Moody’s, « la suppression des taux d’intérêt sur les titres de créance libellés en monnaie locale détenus par la BDL procurerait un allégement des liquidités à court terme. Mais la monétisation effective de la dette (le fait que la BDL continue de souscrire aux obligations de l’État pour financer le gouvernement, NDLR) mine la confiance en la capacité du gouvernement à assurer le service de la dette et accentue les pressions sur la stabilité monétaire et la soutenabilité de la dette à moyen terme ».


(Lire aussi : Les mesures économiques de Hariri détaillées par son conseiller)


Impact négatif sur les banques

S’agissant de la taxation exceptionnelle des bénéfices réalisés par les banques commerciales, Moody’s estime qu’elle aura un impact négatif sur l’octroi de prêts au secteur privé et exercera une pression supplémentaire sur la rentabilité déjà médiocre des banques, suite aux précédentes hausses d’impôts (sur les taux d’intérêts bancaires en 2017 et 2019), mais aussi sur leur capacité à absorber les chocs. D’autant plus que cette taxation « réduira davantage la possibilité des banques à attirer les dépôts », écrit Moody’s. Pour le moment, le gouvernement n’a pas encore révélé le taux de cet impôt exceptionnel. Selon M. Mounla, l’objectif est de collecter 600 milliards de livres à travers cet impôt, mais la BDL travaille toujours sur la conceptualisation du mécanisme qui permettra de générer ce montant précis.

Début octobre, Moody’s avait décidé de maintenir la notation souveraine du Liban à « Caa1 », tout en avertissant qu’en cas d’absence de progrès décisifs dans le processus d’élaboration du budget pour 2020, cette note serait revue à la baisse « dans trois mois ». L’agence avait été la première à dégrader la perspective du pays, puis sa note entre décembre 2018 et janvier dernier, avant que S&P et Fitch ne lui emboîtent le pas.



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Moody’s, l’une des trois principales agences de notation financière américaines avec Fitch et Standard & Poor’s (S&P), a estimé dans une note publiée hier que les réformes budgétaires approuvées lundi par le gouvernement de Saad Hariri « mettent en exergue l’énorme défi que doivent relever l’exécutif et la Banque du Liban pour parvenir simultanément à assainir...

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DES MESURES DECIDEES A LA HATE SANS ETUDES POUR PARER A UNE SITUATION URGENTE ET EXCEPTIONELLE SONT VOUEES A L,ECHEC. D,AILLEURS LE PEUPLES] LES A REFUSEES.

LA LIBRE EXPRESSION

00 h 39, le 24 octobre 2019

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Commentaires (1)

  • DES MESURES DECIDEES A LA HATE SANS ETUDES POUR PARER A UNE SITUATION URGENTE ET EXCEPTIONELLE SONT VOUEES A L,ECHEC. D,AILLEURS LE PEUPLES] LES A REFUSEES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    00 h 39, le 24 octobre 2019

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