Au lendemain de l’annonce, par le Premier ministre Saad Hariri, de son ambitieux plan de réformes économiques, la journée d’hier a été marquée par une intensification des contacts dans le cadre de la recherche d’une solution à même d’apaiser la colère de plus d’un million de Libanais qui manifestent depuis jeudi. Des manifestants que les promesses du Premier ministre n’ont pas convaincus.
Fort du soutien international que lui ont exprimé les ambassadeurs des pays membres du Groupe international de soutien au Liban (regroupant les États-Unis, la France, la Russie, l’Italie, l’Allemagne, la Chine, les Nations unies, la Ligue arabe et l’Union européenne), M. Hariri a lancé cette première phase de tractations politiques, qui serait principalement articulée autour d’un éventuel remaniement ministériel.
Alors que Nadim el-Mounla, conseiller spécial du Premier ministre, a déclaré hier que « l’une des options actuellement examinées par Saad Hariri est un remaniement de l’exécutif dans quelques jours », cette éventuelle sortie de crise est notable sur un double plan. D’abord, il s’agit d’une façon pour le chef du gouvernement de pourvoir aux quatre postes vacants après la démission des Forces libanaises, samedi dernier. Il s’agit de la vice-présidence du Conseil et des ministères du Travail, des Affaires sociales et d’État pour le Développement administratif. Le remaniement ministériel constituerait aussi un moyen pour Saad Hariri de tenter d’absorber la grogne de la rue, après avoir clairement exclu toute possible démission de son poste, du moins pour le moment. Une impression qui se dégage de son discours prononcé à l’issue du Conseil des ministres tenu lundi à Baabda.
Une source politique bien informée confie dans ce cadre à L’Orient-Le Jour que les débats concernant un possible remaniement au sein du cabinet Hariri aborderaient plusieurs options.
L’une d’elles prévoirait la nomination de quatre ministres à la place de ceux qui représentaient les FL. Cinq nouvelles personnalités devraient également être désignées à la place des ministres Gebran Bassil (Affaires étrangères, Courant patriotique libre), Mohammad Choucair (Télécoms, courant du Futur), Ali Hassan Khalil (Finances, Amal), Youssef Fenianos (Travaux publics, Marada) et Fady Jreissati (Environnement, CPL). Dans les mêmes milieux, on fait savoir que cette option inclut deux autres étapes : la mise sur pied d’une stratégie de défense nationale principalement axée sur le monopole de la violence légitime, puis la formation d’un gouvernement de spécialistes, dans une phase ultérieure. Cette équipe ministérielle serait chargée de l’élaboration d’une nouvelle loi électorale dans la perspective de la tenue d’élections législatives anticipées. Elle devrait également mettre en application le plan de réformes économiques annoncé lundi par Saad Hariri, ajoute-t-on de même source.
À en croire les mêmes milieux politiques, la deuxième proposition de solution à l’impasse politique actuelle serait axée sur un dialogue entre une délégation des manifestants et le pouvoir en place.
Le troisième scénario envisage une possible confrontation entre les protestataires et l’armée, laquelle s’est vue confrontée à des difficultés, hier matin, pour rouvrir le croisement Chevrolet. La troupe avait déjà empêché des individus à mobylette brandissant des drapeaux du Hezbollah et d’Amal de semer le chaos place Riad el-Solh, dans la nuit de lundi à mardi. Sauf que le commandement en chef de l’armée ne serait pas favorable à une confrontation directe avec les manifestants.
Dans les milieux du Grand Sérail, on confie que la question d’un possible changement au niveau de certains ministères n’a pas encore été officiellement discutée, dans la mesure où cela requiert des tractations politiques avec tous les protagonistes concernés.
(Lire aussi : L’aveu, l'éditorial de Issa GORAIEB)
Baabda n’a pas encore dit son dernier mot
Baabda, pour sa part, semble prudent au sujet d’une possible modification de la composition de l’équipe ministérielle. À L’OLJ, une source ministérielle proche de la présidence de la République se contente de déclarer que les contacts entre le chef de l’État Michel Aoun et le Premier ministre Saad Hariri sont permanents. Les éventualités d’un remaniement ministériel et de la nomination de quatre nouveaux ministres, mais aussi la formation d’un nouveau cabinet, sont toutes mises sur le tapis. Mais Baabda n’a pas encore dit son dernier mot, précise la source. Une façon de répondre aux informations ayant circulé durant la journée d’hier et selon lesquelles la présidence serait hostile à tout changement au sein du cabinet Hariri, exception faite de nominations aux quatre sièges vacants des FL.
Quoi qu’il en soit, le parti de Samir Geagea ne semble pas concerné par un remaniement ministériel. « Le gouvernement est désormais derrière nous », déclare ainsi à L’OLJ un responsable FL, réitérant son appel à la démission de Saad Hariri et la mise sur pied d’un cabinet de spécialistes.
Quant au CPL, il semble désormais déterminé à passer à l’acte, près d’une semaine après les manifestations appelant à la chute du mandat Aoun et au départ du leader du parti qu’il a fondé, Gebran Bassil. Selon certains médias locaux, le directoire du parti se serait réuni hier à son siège à Sin el-Fil pour étudier un possible appel à manifester, en signe d’appui au régime. Des informations non confirmées par le CPL.
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commentaires (9)
Cinq nouvelles personnalités devraient également être désignées à la place des ministres Gebran Bassil CPL, Mohammad Choucair FUTUR, Ali Hassan Khalil AMAL, Youssef Fenianos ( MARADA) et Fady Jreissati CPL). BIZARRE LA VIE 1) En lisant ces noms , on approuve sans hesiter le nom de Bassil car il a trop fait de betises et il ne pense qu'a sa poche ( quand je pense qu'il attaquait les jeunes blogueurs et blogueuses qui osaient le critiquer et les envoyer a la surete de l'Etat pour les faire taire BASSIL BIEN MERITE DE'ETRE EXPULSE DE TOUTE FONCTION PUBLIQUE 2) CHOUCAIR evidement un gros membre du gouvernemnt qui laisse Ogero et Touch payer des salaires exhorbitants de 16 mois par ans plus x extra en augmentant les prix du service nul sur le peuple CHOUCAIR OUT TRES VITE SVP 3)ALI HASSAN KHALIL je dois dire que c'est un des premiers qui dans l'emission de SAR AL WAKT a vraiment denonce en vrai et en example les disparites dans ce gouvernement et je l'ai assez aime pour cela car il donnait des examples precis sur les debordements dans le gouvernement DEHORS CAR IL A ETE DEPUIS TROP LONGTEMPS A CE POSTE ET N'A RIEN PU FAIRE DE SES DENONCIATIONS 4) FENIANOS ET JERAISSATTI: jamais entendu parler du premier et toutes les solutions donnees par le deuxieme pour les dechets ont ete empechees par certains ( mafia bien organisee dans ce pays ) AUCUNE IDEE SUR LEUR SORT
LA VERITE
17 h 58, le 23 octobre 2019