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Économie - Industrie

Le thym et l’huile d’olive au cœur d’un programme de l’Onudi

Les exportations de produits agro-alimentaires libanais ont reculé depuis 2017, selon le ministère de l’Industrie.

Le thym fait partie des douze produits prioritaires identifiés par l’Onudi. Photo Lenka/Bigstock

En août dernier, le Lebanese Center for Policy Studies (LCPS) publiait une étude indiquant que le pays n’exploitait pas suffisamment les avantages comparatifs de près d’un tiers de produits locaux, dont 19 % issus de l’industrie agro-alimentaire et 7 % de l’agriculture.

Une problématique à laquelle l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi) et le gouvernement italien ont décidé de s’atteler dès 2017 à travers un programme national de soutien lancé en coopération avec le gouvernement libanais et qui va se focaliser, dans un premier temps du moins, sur le thym préparé et l’huile d’olive. Les enjeux du programme ont été présentés lors d’une conférence organisée hier au Grand Sérail, inaugurée par le ministre de l’Industrie, Waël Bou Faour, le coordinateur spécial adjoint de l’ONU et coordonnateur résident de l’aide humanitaire au Liban, Philippe Lazzarini, ou encore la chargée d’affaires à l’ambassade d‘Italie au Liban, Roberta Di Lecce. Le directeur régional de l’Onudi pour les pays arabes, Bassel el-Khatib, et le président de l’Association des industriels du Liban, Fady Gemayel, étaient également présents.


(Lire aussi : Bou Faour reproche aux organisations internationales de ne pas privilégier l’industrie locale)


Financement italien

« Le programme, qui a démarré en avril 2018, est financé par le gouvernement italien à hauteur d’un million d’euros (près de 1,1 million de dollars au taux actuel) et s’étend sur une période de trois ans », précise à L’Orient-Le Jour la coordinatrice du projet au sein de l’Onudi, Nada Barakat. « La première phase nous a permis de réaliser une étude complète du secteur agro-alimentaire – dont les résultats n’ont pas été publiés – afin de déterminer quelles filières avaient été soutenues ces dernières années, par qui et pour quels résultats. Cela nous a servi à définir une feuille de route pour la suite du programme et de définir douze produits considérés comme prioritaires, comme le hoummos (purée de pois chiches), les produits alimentaires secs, ou certains produits à base de lait, etc. », poursuit-elle.

Sur ce total, les ministères de l’Industrie et de l’Agriculture en ont retenus deux : le thym et l’huile d’olive, en tant que produits préparés. Selon Nada Barakat, le programme se focalise sur l’ensemble des étapes, de la culture du produit (thym, olive) à sa préparation (le thym est généralement mélangé avec des grains de sésame, du sumac et de l’huile d’olive, entre autres ingrédients). L’objectif est de former les professionnels de ces filières à mieux mettre en valeur leurs produits à travers des outils marketing : création de gammes, refonte de l’identité visuelle, modulation des recettes, intégration à des concepts de restauration. Le nombre d’acteurs qui bénéficieront de ce programme et son contenu n’ont pas encore été détaillés. « Nous espérons bientôt lancer un second programme, complémentaire du premier, et qui vise à intervenir sur le processus de production et de conditionnement pour que les produits libanais puissent répondre aux réglementations les plus exigeantes en matière d’importation, notamment celles en vigueur dans l’Union européenne », a révélé Nada Barakat. « Nous en sommes actuellement à l’étape de levée de fonds », a-t-elle ajouté. L’Onudi soutient le secteur agro-alimentaire libanais depuis 2011.

Le ministre de l’Industrie a de son côté salué le lancement de ce programme, soulignant que, selon les chiffres du ministère, la part de l’industrie agro-alimentaire sur le total des exportations industrielles était passé de 23,7 % pour 287 millions de dollars au premier semestre 2017 à 20,53 % à 266,8 millions de dollars sur la même période cette année.

Le ministre a par ailleurs jugé que le sentiment de « pessimisme » dominant actuellement dans l’économie libanaise était « injustifié », alors que le pays compose actuellement avec une forte réduction de la quantité de dollars circulant sur le marché. La valeur de la livre est fixée par la BDL sur celle du billet vert depuis 1997 (1 507,5 livres pour un dollar), qui circulait librement sur le marché local jusqu’à il y a quelques semaines.


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