L'organisation Beirut Pride a annoncé mercredi que la soirée d'ouverture de la semaine consacrée à la sensibilisation et la défense des droits de la communauté LGBT, qui devait avoir lieu le 28 septembre à The Palace (centre Aresco, Hamra), à Beyrouth, a été suspendue "jusqu’à nouvel ordre". Cette annonce intervient peu de temps après l'appel de l'ancien mufti de la République libanaise, Mohammad Rachid Kabbani, aux responsables d'annuler les activités prévues par Beirut Pride, accusant les organisateurs de cet événement d'enfreindre "les bonnes mœurs".
"Dès l'annonce de la soirée d'ouverture de Beyrouth Pride 2019 à The Palace, des institutions religieuses ont demandé l'annulation du concert, en le liant à la promotion du mariage entre personnes du même sexe et en l'associant à la débauche et à l'immoralité. Les autorités chargées de la sécurité ont pris contact avec l'administration de The Palace et plusieurs parties ont publié des déclarations menaçant d'avoir recours à la violence contre le théâtre et les participants au concert", a dénoncé l'organisation Beirut pride sur sa page Facebook, affirmant que la direction de The Palace avait reçu des menaces anonymes. "Sous la pression de la rue, la direction de The Palace n’est pas en mesure de produire le concert de samedi prochain. Nous remercions les interprètes et The Palace pour leur persévérance. La soirée d'ouverture de Beirut Pride 2019 est suspendue jusqu'à nouvel ordre", ajoute Beirut Pride.
(Pour mémoire : La Beirut Pride annulée après l'arrestation, quelques heures durant, de son coordinateur)
L'ancien mufti de la République libanaise Mohammad Rachid Kabbani avait appelé plus tôt dans la journée les responsables à annuler les activités prévues à Beyrouth par l'organisation Beirut Pride dans le cadre de sa semaine consacrée à la défense des droits de la communauté LGBT, accusant les organisateurs de cet événement d'enfreindre "les bonnes mœurs".
Le mufti Kabbani, connu pour ses prises de position conservatrices vis-à-vis notamment du mariage civil, avait publié un communiqué dans lequel il demandait : "Qui est responsable de la protection de la sécurité des bonnes mœurs au Liban ?", appelant cette partie à "assumer ses responsabilités et poursuivre les perturbateurs des bonnes mœurs". "Nous espérons que les responsables libanais empêcheront et arrêteront immédiatement les célébrations prévues pour défendre les soi-disant droits des homosexuels et leurs revendications pour obtenir le mariage homosexuel au Liban", avait-il ajouté. Dans son réquisitoire, le cheikh Kabbani avait notamment fait référence à la ville de Sodome qui, dans les textes de l'Ancien Testament, est "détruite par la colère divine" en raison des nombreux pêchés de ses habitants, un récit qu'il qualifie de "fait historique connu".
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16 h 48, le 26 septembre 2019