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A l'aéroport parisien d'Orly, comptoir vide et dépit pour les passagers d'Aigle Azur

"C'était mon dernier vol, ça a été très brutal. Je suis triste que les choses s'arrêtent aujourd'hui", déclare le steward Laurent Martin, ému.

REUTERS/Benoit Tessier

A l'aéroport parisien d'Orly, les passagers de la compagnie française Aigle Azur, qui opère ses derniers vols, étaient fatalistes vendredi, tentant de trouver des solutions à moindre coût, entre "vacances gâchées" et flambée des prix de certains billets.

Au guichet s'étire une longue file d'attente de passagers en partance pour l'Algérie, le Mali, le Portugal... mais personne pour les renseigner. Parmi eux, Ibrahim doit décoller à 16h20 GMT. "Mon vol n'est pas affiché, je ne sais pas quoi faire", déclare le jeune homme, téléphone vissé à l'oreille. Avec ses trois amis, ils tentent en vain de joindre la compagnie. Il s'est même déplacé au bureau d'Aigle Azur à Paris, "où il n'y avait personne".

Placé en liquidation judiciaire lundi, Aigle Azur a maintenu vendredi à Orly, en banlieue parisienne, deux derniers vols à destination d'Alger. Mais à partir de samedi, plus aucun vol n'est opéré. Plusieurs passagers ont décrit une flambée des prix des billets chez d'autres opérateurs depuis l'annonce de la liquidation de la deuxième compagnie aérienne française.


(Lire aussi : Avions au sol, attente d'un repreneur : course contre la montre pour Aigle Azur)

La mère de Madina Coulibali est bloquée à Bamako. "J'ai regardé les billets hier, ils étaient à 800 euros et maintenant à 2.816 euros! La carte de séjour de ma mère se périme dans deux jours, je ne sais pas quoi faire, j'ai envie de pleurer".

Ilhem Naceri, qui voyage avec sa mère, va pouvoir embarquer dans quelques minutes munie d'un billet retour caduque. "J'ai appelé mon assurance de carte bleue, ils disent qu'ils ne peuvent rien faire vu que c'est une liquidation judiciaire. Je suis obligée d'acheter deux billets retours. J'ai regardé dès hier soir, les billets augmentent très rapidement, entre 300 et 400 euros. Imaginez ceux qui doivent rentrer du Mali!"

La jeune femme est perplexe: "Une liquidation judiciaire, ça se réfléchit pas comme ça du jour au lendemain, il faut prévoir les choses. On leur donne des sous toute l'année, c'est irrespectueux de leur part".


(Lire aussi : Les repreneurs potentiels d’Aigle Azur ont jusqu’au 9 septembre pour déposer une offre)


"Vacances gâchées"

La mère d'Hakim Mamouni, 87 ans, devait rentrer samedi en France. "Elle est coincée au village", explique-t-il. Fataliste comme la plupart des passagers, il estime que "cela ne sert à rien de s'énerver, ça va rien changer à la situation". Il s'interroge en revanche sur la responsabilité de l'Etat. "Quand il autorise une compagnie aérienne à exploiter des vols, à transporter des personnes, il aurait fallu bloquer des garanties", juge-t-il.

Dans une situation financière critique, la compagnie aérienne ne pourra dédommager personne, ni assurer le rapatriement de voyageurs dont le vol retour a été annulé. "Des vacances gâchées" pour Amine Temimi. Pas encore arrivé à Alger, il doit "déjà cogiter au retour" pour lui, sa femme et son enfant.

Dans le hall d'arrivée, une dizaine de familles attendent le retour de leur proches en provenance des villes de Tlemcen (nord de l'Algérie) et Alger.

Mines défaites, les premiers à débarquer sont le personnel navigant. "C'était mon dernier vol, ça a été très brutal. Je suis triste que les choses s'arrêtent aujourd'hui", déclare le steward Laurent Martin, ému. Son avenir est "flou". Une réunion est prévue lundi avec la direction d'Aigle Azur au siège à Orly.

La compagnie, qui emploie quelque 1.200 personnes, a assuré à ses salariés que la recherche de repreneurs se poursuivait "activement".

Au comptoir d'Aigle Azur, la file d'attente est toujours aussi longue malgré l'absence de personnel. Tous sont scotchés à leur téléphone, à la recherche d'autres vols. En fin de journée, le personnel de l'aéroport s'attelait à enlever tous les panneaux, pancartes et logos de la compagnie.


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