Des drones israéliens ont mené, lundi à l'aube, trois frappes quasi-simultanées sur une position militaire relevant du Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG) dans une zone de la Békaa proche de la frontière syrienne, a indiqué Abou Waël Issam, un membre du comité central de ce groupe palestinien lié au régime syrien, à L'Orient-Le Jour.
Les frappes "hostiles", annoncées dans un premier temps par l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle), surviennent au lendemain de l'attaque au drone armé imputée à Israël qui a frappé la veille la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, et à la suite d'un raid israélien en Syrie samedi qui a fait deux morts parmi les combattants du parti chiite. L'Ani précise qu'"en riposte" à ces frappes, "des tirs anti-aériens ont eu lieu".
Les drones israéliens ont visé à trois reprises une grande position militaire du FPLP-CG à l'est de Zahlé, dans les jurds (hauteurs) de Qousaya sans faire de dégâts matériels ou de victime, selon le responsable. "Les frappes n'ont pas atteint leur objectif", a-t-il assuré, estimant que ce raid visait à sanctionner "les forces qui refusent le projet américano-sioniste dans la région".
"Provocation"
Le chef du FPLP-CG est basé à Damas mais l'organisation dispose de positions au Liban dans la vallée de la Békaa et près de Naamé, au sud de Beyrouth. Le porte-parole du FPLP-CG, Anouar Raja, a confirmé à l'AFP depuis Damas qu'il s'agissait d'une "frappe israélienne menée par un drone", évoquant uniquement des dégâts matériels. "La position visée avait été évacuée", a-t-il dit. Il a estimé que l'objectif d'Israël était "de dire qu'il peut frapper où il le veut l'axe de résistance", en référence au surnom que se donnent les alliés engagés contre l'Etat hébreu, notamment le Hezbollah et l'Iran. Il a qualifié la frappe de "provocation qui vient quelques heures après le discours" du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui a promis dimanche des représailles en cas d'attaques de drone au Liban.
Le FPLP-CG avait déjà accusé en juillet 2015 Israël d'une attaque ayant fait sept blessés sur une base du groupe.
Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès de l'armée libanaise, contactée par Reuters.
Les autorités israéliennes n'ont de leur côté pas voulu commenter l'information, de même qu'elles n'avaient rien dit sur la chute de drones, dimanche, dans la banlieue sud de Beyrouth. Les forces israéliennes ont en revanche déclaré avoir mené des frappes contre des forces iraniennes et des milices chiites samedi près de Damas, indiquant avoir voulu ainsi empêcher une attaque "aux drones tueurs" contre Israël.
(Lire aussi : Les règles d'engagement entre le Hezbollah et Israël ont changé, selon la presse libanaise)
Blindés et avions de reconnaissance
Dans le cadre de cette escalade des tensions entre le Liban et Israël, des mouvements de blindés israéliens ont été détectés lundi matin dans les environs de l'avant-poste militaire israélien d'al-Samaka, face à la localité libanaise de Kfar Chouba (sud-est), rapporte l'Ani. Aucun mouvement de patrouilles israéliennes n'était parallèlement enregistré le long de la Ligne bleue, sur l'axe allant des hauteurs de Ouazzani jusqu'aux hauteurs des hameaux de Chebaa et Kfar Chouba.
Des patrouilles motorisées de la Force intérimaire des Nations unies au Liban étaient, elles, déployées à plusieurs endroits le long de la frontière, notamment dans les environs de Ras Naqoura et Zahira, tandis qu'un hélicoptère de la force onusienne survolait cette zone.
L'Ani a par ailleurs rapporté que des avions israéliens de reconnaissance avaient survolé en fin de matinée la ville de Baalbeck et ses environs, dans la Békaa. En fin d'après-midi, un avion a survolé à basse altitude la région de Nabatiyé et d'Iqlim el-Toufah, toujours de l'Ani.
En soirée, l'Ani, a rapporté qu'un avion de reconnaissance israélien survolait la région montagneuse entre le Akkar et le Hermel, ainsi que les villages situés au sud du barrage de Karaoun dans la Békaa-Ouest. Elle a aussi indiqué que l'armée israélienne a lancé des fusées éclairantes dans la région de Chebaa.
Dimanche avant l'aube, un drone de reconnaissance est tombé dans la banlieue sud et un second a explosé dans les airs, selon l'armée libanaise. Le secrétaire général du Hezbollah a présenté cette attaque comme "le premier acte d'agression" d'Israël contre le Liban depuis la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah, qui a fait 1.200 morts côté libanais et 160 côté israélien. Chaque fois que "les drones israéliens entreront dans l'espace aérien du Liban, nous œuvrerons à les abattre", a-t-il averti.
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ce que je voulais dire pq laisse t on des pays jouer avec nous ou des refugiers détenir des armes en dehors des camps de refugies ?!?
05 h 00, le 27 août 2019