Une attaque israélienne a visé tôt hier le sud de la Syrie. Photo d’archives AFP
Une nouvelle attaque israélienne a été lancée aux alentours d’une heure du matin hier dans la province de Deraa, dans le Sud syrien, a rapporté l’agence syrienne SANA. Visant le secteur de Tal al-Hara, l’opération aurait « causé uniquement des dommages matériels », a-t-elle indiqué. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a pour sa part affirmé que des « pertes humaines » avaient été confirmées, sans donner plus de détails sur leur nombre, tandis que les tirs de missiles ont visé des « positions militaires » du régime ou de milices alliées, notamment du Hezbollah, selon Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’OSDH. Le sud-ouest du rif de Damas et la province de Quneitra ont également été visés alors que « la défense anti-aérienne du régime a été activée pour contrer » l’attaque. « Certains missiles ont été abattus, d’autres ont atteint leurs cibles », a indiqué M. Abdel Rahmane. Israël n’a pas fait de commentaire à propos de l’attaque alors qu’il se fait souvent silencieux au sujet de ses opérations en Syrie.
« Cette région remplit deux fonctions pour l’Iran », observe Nicholas Heras, chercheur au Centre pour une nouvelle sécurité américaine (CNAS) et expert des questions de sécurité au Moyen-Orient, interrogé par L’Orient-Le Jour. « La première est que c’est un emplacement idéal pour stocker des armes pour le Hezbollah, en particulier des missiles », explique-t-il avant d’ajouter que « la seconde est qu’il est suffisamment proche du Liban pour soutenir rapidement le Hezbollah, tout en permettant (aux Iraniens) de frapper Israël depuis la Syrie si nécessaire ». Ce n’est pas la première fois que Tal al-Hara est la cible d’attaques israéliennes alors qu’elle avait déjà été visée par l’État hébreu en juin dernier. Le mois dernier, l’armée syrienne a annoncé avoir abattu un certain nombre de missiles israéliens visant la région. Surplombant le plateau occupé du Golan, Tal al-Hara constitue un point militaire stratégique alors qu’elle constituait un avant-poste pour les forces russes avant que des milices soutenues par Téhéran ne s’y installent, selon des services de renseignements occidentaux. Le Hezbollah y a érigé des radars alors que le régime syrien y a installé des batteries aériennes, avait indiqué l’OSDH par le passé.
(Pour mémoire : Frappes meurtrières en Syrie : Damas accuse Israël de "terrorisme d'Etat")
Coup « dévastateur »
Zone disputée, le Golan fait l’objet de revendications syriennes tandis qu’Israël craint de voir les milices pro-iraniennes s’installer de manière permanente à sa frontière. S’exprimant lors d’une séance tenue par le Conseil de sécurité sur la situation au Moyen-Orient, le représentant permanent de la Syrie à l’ONU, Bachar Jaafari, a déclaré mardi que « le Golan fait partie intégrale de la Syrie et sa libération de l’occupant israélien par tous les moyens garantis par le droit international est une priorité » pour Damas. Selon des médias arabes, Israël aurait assassiné lundi un cadre du Hezbollah, Machhour Zeidan, aux alentours de Quneitra, qui aurait été impliqué dans les efforts militaires du parti chiite sur le plateau syrien du Golan, selon l’État hébreu.
Les frappes interviennent dans un contexte de tensions accrues au Moyen-Orient, Israël d’un côté et l’Iran et le Hezbollah de l’autre multipliant les déclarations fracassantes. Le ministre israélien de la Coopération régionale, Tzachi Hanegbi, a notamment déclaré dimanche dernier qu’« Israël est le seul pays au monde qui a tué des Iraniens ces deux dernières années ». « Nous avons frappé les Iraniens des centaines de fois en Syrie. Parfois, nous le reconnaissons et parfois des informations étrangères le révèlent », a-t-il poursuivi. Le 14 juillet, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait également prévenu le Hezbollah qu’Israël lui infligerait un coup « dévastateur » en cas d’attaque du mouvement chiite. En ce sens, l’opération d’hier est un moyen pour l’État hébreu d’« avertir le régime d’Assad qu’il n’acceptera pas que le territoire syrien soit utilisé comme une profondeur stratégique pour le Hezbollah lors de la prochaine guerre contre Israël », souligne Nicholas Heras.
L’attaque fait suite à des raids menés au début du mois depuis l’espace aérien libanais et visant des cibles autour de Damas et de Homs. Des sources diplomatiques familières avec la Syrie avaient alors indiqué que ces attaques nocturnes menées à l’extérieur de Damas contre des forces soutenues par l’Iran, y compris les bases du Hezbollah, figuraient parmi les plus importantes attaques attribuées à Israël au cours de ces dernières années.
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commentaires (5)
Ok les gars, tapez vous dessus en syrie, en iran ou ailleurs. Laissez un peu le liban tranquille... Les libanais n'ont rien demandé...
radiosatellite.co
22 h 51, le 25 juillet 2019