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À La Une - Liban

Le gouvernement adopte une solution provisoire pour les déchets au Liban-Nord

Le Conseil des ministres approuve la nomination de cinq membres du Conseil constitutionnel, malgré la contestation des FL, et constitue une commission pour examiner le cas des travailleurs palestiniens.


Le président libanais Michel Aoun (centre) présidant le Conseil des ministres, le 22 août 2019 au palais de Beiteddine. Photo Dalati et Nohra

Le gouvernement libanais réuni jeudi sous la présidence du chef de l'Etat Michel Aoun à Beiteddine a approuvé l'expropriation d'un terrain pour décharger provisoirement les déchets des quatre cazas du Liban-Nord en crise, comme il a nommé les cinq membres du Conseil constitutionnel et chargé une commission présidée par le Premier ministre, Saad Hariri, d'examiner le cas des travailleurs palestiniens.

"La plupart des 46 points à l'ordre du jour ont été approuvés", a indiqué le ministre de l'Information et porte-parole du gouvernement, Jamal Jarrah, à l'issue du Conseil des ministres, ajoutant que l'examen de certains points a été reporté à la prochaine séance gouvernementale qui devrait avoir lieu mardi prochain.


Concernant la crise des déchets au Liban-Nord, le gouvernement a décidé d'exproprier un terrain à Hawakir Denniyé, qui, contrairement à ce que son nom l’indique, est bien enclavé dans le caza de Zghorta bien que considéré traditionnellement comme une partie de Denniyé. Le terrain appartient à l’ancien député Salim Karam et à sa famille, et il s’agit principalement d’une ancienne carrière.

La crise dans les cazas de Zghorta, Bécharré, Minié-Denniyé et Koura avait été provoquée par la fermeture inopinée d’une décharge sauvage dans un terrain privé à Adwé, qui accueillait les déchets de ces quatre cazas pendant treize ans. Depuis, les ordures jonchent les rues, sauf à Bécharré où un terrain non aménagé a été mis à la disposition des municipalités pour y entreposer les poubelles.

En vue de résoudre cette crise, le ministère de l’Environnement avait tenté d’établir une décharge qualifiée de "temporaire" dans plusieurs terrains qui ont successivement été rejetés, notamment à Fouar (dans le site d’une carrière), et plus récemment à Terbol où une vive contestation s’est organisée pour fermer la route aux camions sous protection policière. Cette contestation avait rapidement pris une dimension politique et même confessionnelle dans certains slogans utilisés, ce qui avait poussé le Premier ministre Hariri, qui appuyait le plan, à faire marche arrière.


Nominations
Le gouvernement a par ailleurs approuvé la nomination de cinq membres du Conseil constitutionnel - un maronite, un grec-orthodoxe, un grec-catholique, un sunnite et un chiite - malgré l'opposition des ministres affiliés aux Forces libanaises et de celui des Travaux publics, Youssef Fenianos, pour les Marada. Il s'agit de Omar Hamzé, Elias Bou Eid, Elias Machraqani, Fawzat Farhat et Abdallah al-Chami.

"Nous sommes contre ce qui s'est passé" concernant les nominations au sein du CC, a affirmé le ministre FL des Affaires sociales, Richard Kouyoumjian. Dénonçant "l'absence de morale en politique", le ministre a indiqué que les noms des nouveaux membres du CC n'avaient pas été soumis au préalable à l'examen des membres du gouvernement.


Le dossier des nominations, notamment sur le terrain chrétien, fait l'objet d'un bras de fer entre le Courant patriotique libre de Gebran Bassil et les FL.  Selon une source du bloc parlementaire du "Liban fort" (dont le CPL est la principale composante), citée par notre correspondante Hoda Chédid, les FL avaient demandé une part au sein du CC, ce que le parti aouniste avait accepté. Mais selon cette source, la formation de Samir Geagea souhaitait nommer un candidat maronite, en l’occurrence Saïd Malek. Or le candidat maronite du CPL, Elias Bou Eid, a plus de compétences sur le plan du droit constitutionnel. Malgré l'insistance des FL pour Saïd Malek, ce dernier a été écarté au profit d'Elias Bou Eid.

Mercredi soir, M. Bassil s'était rendu à la Maison du centre pour s'entretenir loin des médias avec M. Hariri. Selon des sources proches de M. Bassil citées par plusieurs médias locaux, il s'agissait d'un entretien de "coordination", au cours duquel l'atmosphère était "excellente comme d'habitude". Selon des sources concordantes, les deux hommes ont évoqué le dossier des nominations au sein du CC.

Le 27 juin dernier, les députés avaient élu pour la première fois depuis 2015 les premiers cinq des dix membres du CC : Tannous Mechleb (maronite, proche du Courant patriotique libre), Aouni Ramadan (chiite, appuyé par le mouvement Amal) , Akram Baassiri (sunnite, bénéficiant de l’aval du courant du Futur) , Antoine Breidi (grec-orthodoxe, soutenu par le CPL,)  et Riad Abou Ghida (druze, soutenu par le Parti socialiste progressiste).



(Lire aussi : Déchets : de l’urgence de sortir de l’improvisation et d’instaurer un vrai débat)



Une commission pour les Palestiniens
Sur le dossier palestinien, le porte-parole du gouvernement a indiqué qu'une commission ministérielle présidée par Saad Hariri a été créé, afin d'examiner le cas des travailleurs palestiniens qui contestent d'être traités comme des étrangers. La commission regroupe les ministre du Travail Camille Abousleiman (FL), d'Etat Mahmoud Comaty (Hezbollah), Fsliupe  

En juin, le ministre du Travail, Camille Abousleiman avait lancé un plan de lutte contre l'emploi illégal des étrangers, et avaient demandé aux entreprises qui emploient des travailleurs étrangers de régulariser leur situation et d’obtenir les permis de travail nécessaires. Après l'expiration de ce délai fin juillet, le ministère a procédé à des inspections, fermé des établissements en infraction et lancé une série d'avertissements. Ces mesures avaient provoqué une flambée de colère dans les camps palestiniens. Les travailleurs palestiniens estiment en particulier que le système d’affiliation à la Sécurité sociale auquel ils sont soumis est injuste à leur égard, puisqu’un Palestinien doit payer 25,5 % de son salaire pour n’en obtenir que 8,5 % comme indemnités de fin de service.

Jeudi, les Palestiniens du camp de Aïn el-Héloué (Liban-Sud) observaient une grève générale pour protester contre la décision du ministère de Travail et "une marche de colère" s'est déroulée dans le camp.

Le 12 août dernier, M. Abousleiman s'était dit surpris que le plan de son ministère ait été abordé en son absence lors du Conseil des ministres, rappelant qu'il n'était pas concevable que le gouvernement décide de suspendre l'application d'une loi ou d'empêcher un ministre d'exercer ses prérogatives.


Dans la matinée, le chef des Kataëb, Samy Gemayel, opposant déclaré au gouvernement, a critiqué la demande, inscrite à l'ordre du jour, du ministère des Affaires étrangères de "soutenir économiquement le peuple palestinien par une contribution au budget du gouvernement palestinien". "Comment le gouvernement d'un pays comme le Liban, dans l'impasse, au bord de la faillite, avec un déficit et une dette publique sans précédent, qui a augmenté les impôts et réduit les aides dans le secteur de l'éducation et de la santé peut inscrire dans son ordre du jour une proposition de contribution au budget d'un autre pays ?", a twitté M. Gemayel.



(Pour mémoire : Les nominations, prochain épisode du bras de fer dans la montagne)



Notation du Liban
Concernant la question des rapports des agences de notations américaines qui pourraient changer en fin de semaine la note souveraine du Liban, M. Jarrah a déclaré que l'atmosphère était "positive" sur ce plan, assurant que la note souveraine du pays n'allait pas être modifiée. "Le gouvernement prend les mesures nécessaires pour préserver la situation économique et financière du pays", a-t-il ajouté.

Dans la journée, le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, avait souligné que cette question devait être traitée avec "responsabilité", ajoutant que "tous les propos inexacts concernant la baisse de la note du Liban sont préjudiciables"

C’est en principe cette semaine que l'agence Standard & Poor’s (S&P) doit mettre à jour son évaluation de la dette souveraine libanaise. Cette nouvelle mise à jour est très attendue dans la mesure où la note souveraine du Liban pourrait être dégradée. Le pays est actuellement noté « B- » avec perspective "négative" par cette agence.

Selon des informations de la chaîne locale LBCI, le Premier ministre Saad Hariri a appelé au début de la réunion du gouvernement à cesser les "conjectures" sur ce sujet. Mercredi, le président du Parlement Nabih Berry avait exprimé son "optimisme" sur cette question.

Le gouvernement a également nommé des avocats de la part du ministère des Finances et de la Banque du Liban dans le cadre du procès intenté aux Etats-Unis contre l'Etat libanais par les frères Pierre et Moussa Fattouche qui réclament plus de 219 millions de dollars de dommages et intérêts après la décision du Conseil d'Etat de fermer les carrières à Aïn Dara, dans le Chouf, en 2005.

Selon Hoda Chédid, Gebran Bassil a demandé au ministère des Finances de récupérer le montant des impôts que doit Pierre Fattouche durant la période pendant laquelle les carrières de ce dernier ont fonctionné, au ministère de la Justice de déposer plainte et d'ouvrir une enquête sur les jugements précédents qui ont donné raison à M. Fattouche, ainsi qu'au ministère de l'Environnement d'examiner la légalité des permis d'exploitation des carrières et d'ouvrir une enquête sur les conséquences environnementales de ces carrières.

Le cabinet a en outre approuvé la participation du Liban à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) de manière symbolique, conformément à la proposition du ministère de la Défense.

Sur un autre plan, M. Bassil a proposé un amendement à une loi concernant les personnes à besoins spéciaux et le respect des traités internationaux sur ce dossier. Ce projet d'amendement a été transmis au Parlement.

Le gouvernement libanais réuni jeudi sous la présidence du chef de l'Etat Michel Aoun à Beiteddine a approuvé l'expropriation d'un terrain pour décharger provisoirement les déchets des quatre cazas du Liban-Nord en crise, comme il a nommé les cinq membres du Conseil constitutionnel et chargé une commission présidée par le Premier ministre, Saad Hariri, d'examiner le cas des travailleurs...

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SOLUTION PROVISOIRE. A QUAND LES SOLUTIONS REELLES ET DEFINITIVES ET ECOLOGIQUES POUR CE DOSSIER DES DECHETS QUI TRAINE DEPUIS UNE OU PLUSIEURS DECENNIES ? QUAND AUX NOMINATIONS DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL BIEN QUE BONNE NOUVELLE FALLAIT EVITER LA PARTIALITE. ON ATTEND PLUS DE MESURES ET DE REFORMES A ETRE LE PLUS VITE PRISES EN CONFORMITE AVEC LES ENGAGEMENTS DE LA CEDRE POUR RAVIVER L,ECONOMIE ET LES FINANCES DU PAYS ET PARTANT REDUIRE LA DETTE.

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 43, le 22 août 2019

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  • SOLUTION PROVISOIRE. A QUAND LES SOLUTIONS REELLES ET DEFINITIVES ET ECOLOGIQUES POUR CE DOSSIER DES DECHETS QUI TRAINE DEPUIS UNE OU PLUSIEURS DECENNIES ? QUAND AUX NOMINATIONS DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL BIEN QUE BONNE NOUVELLE FALLAIT EVITER LA PARTIALITE. ON ATTEND PLUS DE MESURES ET DE REFORMES A ETRE LE PLUS VITE PRISES EN CONFORMITE AVEC LES ENGAGEMENTS DE LA CEDRE POUR RAVIVER L,ECONOMIE ET LES FINANCES DU PAYS ET PARTANT REDUIRE LA DETTE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 43, le 22 août 2019

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