Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé que le Hezbollah était devenu une force régionale, menaçant l'armée israélienne de destruction en cas d'un nouveau conflit lors d'un discours télévisé à l'occasion du 13ème anniversaire de la "victoire" du Hezbollah lors du conflit l'ayant opposé à l'armée israélienne durant 33 jours en juillet et août 2006.
"Je dis à l'ennemi : si vous entrez sur notre terre, chaque parcelle de terre sera 500 fois plus forte que le carré de la résistance où les célébrations ont lieu aujourd'hui, et vous regarderez en direct la destruction de votre armée", a lancé le leader chiite. "Israël ne s'en prendra pas au Liban, non seulement parce qu'il craint le Hezbollah, mais aussi parce qu'il considère qu'une guerre contre le Liban peut embraser la région", a-t-il ajouté, affirmant que "le Hezbollah qu'on voulait éliminer est devenu une force régionale". "Le conflit de 2006 a montré qu'Israël est plus vulnérable qu'une toile d'araignée", a-t-il ajouté.
La guerre de 2006 avait fait 1200 morts côté libanais, et 160 côté israélien, sans que Tel Aviv ne réussisse à supprimer la milice du parti chiite. Le Hezbollah évoque depuis une "victoire divine".
Dans la journée, le site de la chaîne du Hezbollah, al-Manar, a diffusé pour la première fois les images de l'attaque d'une barge militaire israélienne menée par les forces navales de la Résistance durant la guerre de 2006. L'attaque contre ce navire, le INS Hanit, avait tué quatre soldats et endommagé la corvette. C'était la première attaque directe visant un navire de guerre israélien depuis des décennies, et le Hezbollah l'a célébrée comme l'une de ses plus grandes victoires de cette guerre. Selon une enquête de l'armée israélienne, la marine de guerre n'avait pas pensé à la possibilité que le Hezbollah puisse disposer de missiles sophistiqués capables de frapper la corvette. Des médias ont également diffusé plusieurs vidéos montrant, selon le mouvement, qu'au moins cinq missiles antinavire sont stockés dans des conteneurs métalliques dans un lieu non identifié. Le logo du Hezbollah est visible sur les têtes de missiles. La date de tournage de ces vidéos n'a pas été indiquée.
AFP / Hezbollah media office
"La guerre de 2006 n'a pas été menée par Israël, qui n'était qu'un instrument, mais sur décision américaine. Elle faisait partie du projet américain du 'Nouveau Moyen-Orient', consistant en des guerres lancées en Afghanistan et en Irak. L'objectif était d'écraser la résistance au Liban, de l'éliminer en Palestine, de renverser le régime de Bachar el-Assad en Syrie, d'isoler l'Iran afin de renverser le pouvoir, le tout dans le but de dominer la région", a déclaré Hassan Nasrallah. "La guerre s'est arrêtée lorsque les États-Unis et Israël ont compris qu'ils n'atteindraient pas leurs objectifs. C'est la force du Liban et de la résistance qui a permis d'arrêter la guerre. Le projet du nouveau Moyen-Orient a été avorté grâce à l'armée, au peuple et à la résistance".
(Lire aussi : Le Hezbollah agite le spectre d'une guerre israélienne contre le Liban)
Mais le chef du parti chiite a déploré "l'absence d'une véritable unité nationale" au moment du conflit. Dans ce contexte, le leader du Hezbollah a particulièrement salué les déclarations du président Michel Aoun qui a affirmé plus tôt dans la journée que "si la guerre contre nous se répète, nous espérons une nouvelle victoire".
"L'équilibre de la terreur avec l'ennemi est le résultat d'une action de longue haleine qui nous permet aujourd'hui d'être plus prêts que jamais, et c'est pour cela que les États-Unis oeuvrent à tarir les sources de la force de la résistance", a-t-il lancé.
Mercredi, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et le président du Parlement iranien, Ali Larijani, ont adressé des messages de félicitation au leader du parti chiite à l'occasion du 13ème anniversaire de la "victoire divine" face à Israël. De son côté, le commandant des Gardiens de la révolution, le général Hussein Salami, avait affirmé que le Hezbollah avait acquis en Syrie les capacités "d'éliminer seul Israël".
(Lire aussi : Nasrallah : Dire que le Hezbollah contrôle le Liban est un mensonge)
Qabr Chmoun et Tyr
Sur le plan politique, Hassan Nasrallah est revenu sur la réconciliation à Baabda entre les leaders druzes Walid Joumblatt et Talal Arslane, 40 jours après les affrontements de Qabr Chmoun, dans la Montagne, qui ont provoqué une crise politique majeure.
"Nous voulons ni éliminer, ni marginaliser qui que ce soit. Nous appelons à une coopération de tous pour régler les dossiers brûlants comme celui des déchets ou la situation économique. Mais certains cherchent à éliminer d'autres au sein de leur communauté. Tous ceux qui ont une certaine représentativité doivent être reconnus", a déclaré le leader chiite, avant de s'interroger : "Si les Libanais appartenant au camp américano-israélo-saoudien avaient gagné en 2006, comment se seraient-ils comportés avec le Hezbollah, le 8 Mars et ses alliés" ?
Par ailleurs, Hassan Nasrallah a appelé les électeurs de Tyr à participer en masse à l'élection législative partielle qui doit se tenir le 15 septembre à Tyr, au Liban-Sud, après la démission, que le leader du parti chiite, s'exprimant pour la première fois sur le sujet, a déploré, du député Nawaf Moussaoui, membre de la formation chiite, à la suite d'une polémique sur fond d'affaire familiale, et à voter en faveur du candidat désigné par son parti, Hassan Ezzeddine.Lire aussi
Les lauriers de l’aventure, l'édito de Issa GORAIEB
"Le port de Beyrouth est devenu le port du Hezbollah", accuse Israël, le Liban dénonce des "menaces"
commentaires (19)
Bon donnez nous donc une seule raison pour laquelle Israel n’attaquerait pas le Hezbollah? Me dites pas qu’ils ont pitié pour les Libanais, c’est pas crédible ça. Pourquoi n’en finissent-ils pas avec le Hezbollah au Liban? Ainsi plus d’interventions dans les pays de la région, et avec la Syrie qui sort à peine de la crise, l’Iran n‘en sortirait que plus faible, c’est bien ça que tout le monde veut?
Chady
20 h 54, le 17 août 2019