Cédant à une campagne de diabolisation d’une violence inouïe contre le groupe de rock libanais, le Festival international de Byblos a annoncé mardi dernier avoir pris cette décision « afin d’éviter une effusion de sang et dans le but de préserver la sécurité » du public, selon ses termes. Bien que cette décision soit animée par un souci de responsabilité qui contraste avec la déraison collective de ces dernières semaines, nous ne pouvons que la regretter, tant elle résonne comme un aveu d’impuissance face à l’obscurantisme politique ou religieux.
Nous réaffirmons d’emblée notre attachement au pluralisme religieux et au respect de la foi de tout croyant, comme à la liberté de chacun de ne pas croire, dans une région où ces principes sont chaque jour un peu plus menacés. Cependant, et quelles que soient nos sensibilités et divergences d’appréciation sur les griefs à l’égard de ce groupe, nous ne pouvons qu’être indignés face à l’enchaînement des faits qui ont conduit à ce renoncement.
Indignés qu’aucune mesure n’ait été prise à ce jour par les autorités contre les cadres partisans irresponsables et groupuscules marginaux qui ont appelé à empêcher cet événement par la force et multiplié les incitations à la violence (allant parfois jusqu’aux appels au meurtre). Et ce alors même que des membres du groupe ont été très rapidement convoqués par les autorités judiciaires, lesquelles n’ont constaté aucune violation de la loi de leur part ni interdit l’événement.
Indignés qu’en dépit de ce quitus, certaines autorités religieuses ont persisté à céder à la tentation du mimétisme en matière de censure – notamment au prétexte que le groupe n’avait pas fait publiquement son mea culpa. Si notre droit borne effectivement la liberté d’expression, notamment en matière de religion, il n’a prévu nulle part cette substitution des autorités spirituelles au pouvoir judiciaire !
Indignés enfin par l’attitude des partis politiques et élus qui ont joué la surenchère du repli identitaire. Dans un contexte de régression manifeste des libertés individuelles et à l’heure où le pays fait face à de graves enjeux financiers, sécuritaires et sociaux, était-il avisé de donner ainsi à sa jeunesse une nouvelle raison de désespérer ?
À l’heure où ce coup de force de la logique de la peur contre la raison risque de s’imposer comme une jurisprudence de fait et de force portant atteinte à la liberté d’expression des artistes et au rayonnement culturel du pays, nous demandons :
– à l’État libanais et ses représentants, à commencer par le président de la République, gardien de la Constitution, de tirer pleinement les conséquences de leur impuissance dans cette affaire. Cela implique que la justice ne laisse pas impunis les méfaits des propagateurs de haine, aujourd’hui comme à l’avenir, et ce quelle que soit leur appartenance communautaire ou politique. Quant au ministère de l’Intérieur, il lui revient de garantir pleinement la sécurité de toute manifestation culturelle autorisée. Il en va de la raison d’être et de la crédibilité de l’État de droit ;
– aux responsables politiques et religieux qui ont réclamé et obtenu cette annulation de rappeler à leurs fidèles et partisans que la liberté d’expression de leurs convictions ne peut franchir les bornes de la loi, du civisme et de la tolérance ;
– enfin et surtout, à nos concitoyens de toutes obédiences qui partagent cette indignation de se joindre à cet appel et de demeurer plus que jamais vigilants face à de telles dérives. Il est de notre devoir à tous de veiller à ce que notre pays demeure fidèle à sa vocation, être « un message de liberté et un exemple de pluralisme pour l’Orient comme pour l’Occident » (Jean-Paul II).
La rédaction de L’Orient-Le Jour
Les signataires
1. La rédaction de L’Orient-Jour
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2. Michel Eddé (PDG de L’OLJ, ancien président de la Fondation et de la Ligue maronites, ancien ministre)
3. Nayla de Freige (administratrice déléguée de L’OLJ ; présidente du Festival de Baalbeck)
4. Michel Hélou (directeur exécutif de L’OLJ)
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5. Michel-Antoine Abchi (architecte)
6. Shirine Abdallah (activiste)
7. Gaby Abdelnour (investisseur privé)
8. Nada Abdel Samad (journaliste)
9. Nada Abi Akl (journaliste)
10. Élie Abouaoun (consultant)
11. Bassam Accaoui (chimiste)
12. Nidal Achkar (artiste)
13. Etel Adnan (artiste)
14. Adonis (poète)
15. Georges Aftimos (médecin)
16. Misbah Ahdab (gestionnaire)
17. Rasha al-Ameer (chercheuse)
18. Ali el-Amine (journaliste)
19. Asma Andraos (consultante)
20. Chadi Aoun (réalisateur, créateur)
21. Philippe Aractingi (cinéaste)
22. Zeina Arida Bassil (directrice de musée)
23. Nadim Asfar (artiste)
24. Renée Asmar (présidente de la Fondation Cénacle libanais)
25. Wadih el-Asmar (activiste)
26. Roger Assaf (dramaturge)
27. Antoine Atallah (architecte)
28. Sahar al-Attar (rédactrice en chef du Commerce du Levant)
29. Christiane Audi (présidente de la Fondation Audi)
30. Gérard Avedissian (metteur en scène)
31. Akl Awit (journaliste, écrivain)
32. Chawki Azouri (psychanalyste)
33. Ayman Baalbaki (artiste)
34. Dr Mohammad Badaoui (professeur d’université)
35. Joseph Bahout (professeur d’université, chercheur)
36. Hoda Barakat (écrivaine)
37. Saleh Barakat (galeriste)
38. Karim Basbous (architecte)
39. Dr Noha Baz (pédiatre)
40. Patrick Baz (photographe)
41. Nadine Begdache (galeriste)
42. Gérard Bejjani (professeur d’université, écrivain)
43. Hala Bejjani (directrice de Kulluna Irada)
44. Abbas Beydoun (poète)
45. Karim Émile Bitar (professeur à l’USJ)
46. Nada Boulos (galeriste)
47. Naji Boulos (publicitaire, consultant)
48. Lucien Bourjeily (metteur en scène)
49. Jocelyne el-Boustany (écrivaine, chercheuse)
50. Nora Boustani (journaliste)
51. Rafic Boustani (écrivain, démographe)
52. Soha Bsat Boustani (consultante aux Nations unies)
53. Fady Bustros (consultant)
54. Sabine Bustros (activiste)
55. Brigitte Caland (conférencière à l’AUB)
56. Rabih el-Chaer (consultant)
57. Sara Chahine Ammar (enseignante)
58. Ali Chahrour (chorégraphe, danseur)
59. Jihad Chamas (activiste)
60. Père Jad Chebli (s.j.)
61. Hanan el-Cheikh (écrivaine)
62. Joanna Chevalier (directrice artistique de Beirut Art Fair)
63. Dr Pamela Chrabieh (professeure d’université)
64. Jean-Claude Codsi (cinéaste)
65. David Corm (éditeur)
66. Joseph Courbage (démographe)
67. Antoine Courban (professeur d’université)
68. Fadlallah Dagher (architecte)
69. Salim Dahdah (ancien PDG du Casino du Liban)
70. Pierre Daher (directeur de la LBCI)
71. Hadi Damien (activiste)
72. Père Fadi Daou
73. Hind Darwich (éditrice)
74. Ivan Debs (illustrateur)
75. Nada Debs (créatrice)
76. Nasri Diab (professeur d’université)
77. Dinah Diwan (architecte, peintre)
78. Georges Dorlian (professeur d’université)
79. Jabbour Douaihy (écrivain)
80. Anne-Marie Eddé (professeure émérite à la Sorbonne)
81. Dominique Eddé (écrivaine)
82. Maroun Eddé (cofondateur de Murex)
83. Salim Eddé (cofondateur de Murex)
84. Georges Eid (journaliste)
85. Arwad Esper (programmatrice artistique)
86. Hala Fadel (managing partner de Leap Ventures)
87. Johnny Farah (designer)
88. Simone Fattal (artiste)
89. Mona Fawaz (professeure à l’AUB)
90. Mona Fayad (professeure d’université)
91. Rached Fayed (journaliste)
92. Jean-Pierre Frangié (avocat)
93. Samer Frangié (professeur d’université)
94. Michèle de Freige (journaliste)
95. Monalisa Freiha (journaliste)
96. Emma Gannagé (professeure d’université)
97. Léna Gannagé (agrégée des facultés de droit)
98. Myrna Gannagé (psychologue)
99. Fady el-Gemayel (ingénieur, informaticien)
100. Père Ronney el-Gemayel (s.j., directeur du Cedrac–USJ)
101. Dina Germanos Besson (psychanalyste)
102. Marcel Ghanem (journaliste)
103. Pascal Hachem (artiste)
104. Abdallah Haddad (activiste)
105. Antoine Haddad (professeur d’université)
106. Diala Haddad (architecte paysagiste)
107. Joumana Haddad (écrivaine, activiste)
108. Rana Haddad (architecte)
109. Joanna Hadjithomas (artiste)
110. Élie el-Hage (journaliste)
111. Patricia Hakim (écrivaine)
112. Hanane Hajj Ali (dramaturge)
113. Youssef Haïdar (architecte)
114. Hiam Halawi (enseignante)
115. Shady Hamadeh (directeur de l’ESDU-AUB)
116. Lina Hamdane (activiste)
117. Jamil Ali Hassan (entrepreneur)
118. Abdallah Hatoum (créateur)
119. Mona Hatoum (artiste)
120. Karina el-Helou (curatrice)
121. Khalil Hélou (professeur d’université, général à la retraite)
122. Madeleine Hélou (ancienne vice-présidente du Festival de Baalbeck)
123. Philippe Hélou (cofondateur de Murex)
124. Joseph el-Hourani (architecte)
125. Alia Ibrahim (journaliste)
126. Bélinda Ibrahim (éditrice)
127. Hicham Jaber (metteur en scène)
128. Abdul-Halim Jabr (architecte, professeur d’université)
129. Sana’ el-Jaq (journaliste)
130. Khalil Joreige (artiste)
131. Souheil Kach (professeur)
132. Elham Kallab (professeure d’université)
133. Houda Kassatli (anthropologue, photographe)
134. Zeina Kassem (activiste)
135. Jean-Pierre Katrib (activiste)
136. Rabih Kayrouz (créateur en haute couture)
137. Naila Kettaneh-Kunigk (galeriste)
138. Père Gabriel Khairallah, (s.j., professeur de littérature à l’USJ et à Sciences Po Paris)
139. Talal Khawaja (professeur à la retraite)
140. Antoine Khoury Tawk (ancien chef de municipalité)
141. Eli Khoury (spécialiste en communication)
142. Elias Khoury (écrivain)
143. Fouad el-Khoury (photographe, cinéaste)
144. Gisèle Khoury (journaliste)
145. Liliane Khoury (professeure à l’USJ)
146. Marwan el-Khoury (mathématicien)
147. Melkar el-Khoury (activiste)
148. Cheikh Michel el-Khoury (ancien gouverneur de la BDL)
149. Rana Khoury (activiste)
150. Imad Komayha (journaliste)
151. Albert Kostanian (journaliste)
152. Nadine Labaki (cinéaste)
153. Lynn Maalouf (chercheuse, activiste)
154. Amal Makarem (journaliste, écrivaine)
155. Ziyad Makhoul (ancien rédacteur en chef de L’OLJ)
156. Georgia Makhlouf (écrivaine)
157. Chibli Mallat (avocat)
158. Janane Mallat (productrice TV)
159. Mohammed Matar (avocat)
160. Paul Matar (musicologue)
161. Saoud el-Mawla (professeur d’université)
162. Fadi Melhem (avocat)
163. Sam Menassa (chercheur)
164. Ayman Mhanna (directeur de l’ONG SKeyes)
165. Nada Mhanna (activiste)
166. Lameh Mikati (professeur d’université)
167. Wajdi Mouawad (écrivain, dramaturge)
168. Alia Moubayed (économiste)
169. Claude Moufarege (artiste peintre)
170. Roger Moukarzel (photographe)
171. Nadine Moussa (avocate)
172. Kamal Mouzawak (entrepreneur)
173. Malek Mroué (journaliste)
174. Jyad Murr (directeur de médias et organisateur de concerts)
175. Sami Nader (économiste, analyste politique)
176. Fouad Naïm (journaliste, peintre)
177. Alexandre Najjar (avocat, écrivain)
178. Sobhia Najjar (journaliste)
179. Nahida Nakad (ancienne directrice de la rédaction de France 24)
180. Maya Nassar (écrivaine)
181. Colette Naufal (directrice du BIFF)
182. Joseph Nehmé (avocat)
183. Vatcheh Nourbatlian (professeur d’université)
184. Hassan Ramadan (urologue)
185. Jean Riachi (PDG de la FFA Private Bank)
186. Hassane Rifaï (avocat)
187. Bahjat Rizk (avocat et écrivain)
188. Wissam Saadé (journaliste, professeur d’université)
189. Dima Sadek (journaliste)
190. Marc Saghié (journaliste)
191. David Sahyoun (psychanalyste)
192. Nasser Saïdi (ancien ministre)
193. Oussama Salam (ingénieur, entrepreneur)
194. Ghassan Salhab (réalisateur)
195. Sana Salhab el-Khalil (enseignante)
196. Tania Saleh (chanteuse)
197. Paul Salem (président du Middle East Institute)
198. Ahmad Salman (ancien directeur general d’as-Safir)
199. Farès Sassine (écrivain)
200. Mona el-Sayegh (céramiste)
201. Ziad el-Sayegh (consultant)
202. Antoun Sehnaoui (PDG de la SGBL)
203. Nada Sehnaoui (artiste)
204. Leila Shahid (sociologue, ex-ambassadrice)
205. Lokman Slim (chercheur)
206. Monika B. Slim (chercheuse)
207. Salah Stétié (écrivain)
208. Nayla Tabbara (vice-présidente de la fondation Adyan)
209. Ibrahim Tabet (écrivain)
210. Jad Tabet (président de l’ordre des ingénieurs et des architectes)
211. Sary Tadros (blogueur)
212. Yakzan el-Takki (journaliste)
213. Nayla Tamraz (professeure à l’USJ)
214. Louis Tannoury (sommelier)
215. Alfred Tarazi (artiste)
216. Talal Tohmé (journaliste)
217. Nadine Touma (écrivaine)
218. Hala Wardé (architecte)
219. Mohammad Wehbé (architecte)
220. Fathi el-Yafi (professeur d’université)
221. Gabriel Yared (musicien)
222. Akram Zaatari (producteur)
223. Talal Zeidan (architecte)
224. Jihad el-Zein (journaliste, écrivain)
225. Asmahan Zein (activiste)
226. Nada Zeineh (designer)
227. Zeina Zerbé (psychanalyste)
228. Lamia Ziadé (dessinatrice, écrivaine)
N.B. : Compte tenu de la nature de cette initiative, nous avons décidé de publier des traductions en arabe et anglais du texte original soumis aux signatures. Vos réactions et commentaires peuvent être adressés à l’adresse suivante : redaction@lorientlejour.com
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Ci-dessous, les traductions en anglais et en arabe du texte de la pétition :
Freedom of Expression : Let us not give in to violence !
Do not be fooled : the cancellation of Mashrou’ Leila’s August 9 concert under pressure from extremists is an attack on the rule of law and freedom of expression.
The Byblos International Festival announced last Tuesday that it took the decision to “prevent bloodshed and preserve security”, surrendering to an extremely violent campaign of demonization against the Lebanese rock band. Although the decision was made out of a feeling of responsibility that contrasts with the collective madness of the past few weeks, it is regrettable because it appears to be an expression of helplessness in the face of political and religious obscurantism.
We unequivocally assert our attachment to religious pluralism and our respect for the faith of every believer and for the freedom to be a non-believer. We defend these principles in a region where they are threatened more and more every single day. Regardless of our individual sensibilities and opinions about the objection raised against this band, we can only be outraged at the course of events that led to this decision.
We are outraged because, so far, the authorities have taken no action against the irresponsible party members and marginal groups that forcibly called for the event to be cancelled and incited violence, even at times calling for murder. Instead, judicial authorities summoned the band for questioning–not those responsible for the campaign of hatred–and decided not to cancel the event because the band had not violated the law.
We are outraged because, despite clearance from the judicial authorities, some religious officials insisted on imposing their own censorship, under the pretext that the group did not publicly make its mea culpa. Our laws do restrict the freedom of expression when it comes to religion. But nowhere does it say that religious authorities can stand in for judicial ones.
Finally, we are outraged because of the attitude of political parties and members of Parliament who chose to withdraw into their individual sectarian communities. At a time when there has been a clear regression on individual freedoms and when the country is facing serious financial, security and social challenges, was it really necessary to give youth a new reason for despair ?
Facing a situation where mob rule–fear in the face of reason–is imposing itself as de facto law and harming artistic freedom of expression and our country’s cultural luminance, we demand :
- the Lebanese government and its representatives, starting with the President of the Republic, the guardian of the Constitution, to draw the consequences of their powerlessness in this case. This implies they ensure that the judiciary should not allow, now or in the future, the misdeeds of hate mongers to go unpunished, regardless of their sectarian or political affiliation. The Ministry of Interior should also provide complete security for any authorized cultural event, this being the “raison d’être” that gives the rule of law its credibility;
- political and religious leaders who called for, and obtained, the cancellation to remind their followers and partisans that their freedom to express their convictions cannot infringe on the limits of law, civility and tolerance;
- finally, and most importantly, our citizens of all faiths who share this outrage to answer this call and stay more vigilant than ever in the face of such abuses. It is our duty to make sure that our country remains true to its calling to be, as Pope John-Paul II said, “a message of freedom and an example of pluralism for the East and the West alike.”
The Editorial Team of L’Orient-Le Jour
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Écraser l’infâme dans l’affaire Mashrou’ Leila
Mashrou’ Leila, de vrais musiciens d’abord
Il est un peu mal-veillant envers la population d'élever une interdiction au rang de mythe sans savoir de quoi il s'agit au juste. Qu'ils publient une vidéo de ce concert Mashrou' Leila, devenu cancer, pour qu'on puisse juger sur pièce. Les élites qui ne sont pas au pouvoir ont une responsabilité toute particulière de ne pas traiter le peuple comme des moutons. La liberté d'expression existe bel et bien au Liban et les exceptions ne font que confirmer la règle.
10 h 30, le 02 septembre 2019