L'acteur libanais Patrick Moubarak. Photo Ani
L'acteur libanais Patrick Moubarak a été libéré sous caution d'élection de domicile, jeudi, après avoir été interrogé par le procureur général par intérim près la Cour de cassation, Imad Kabalan, à la suite de la fuite d'un enregistrement audio dans lequel il s'en prend au président, Michel Aoun, et au secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).
Le juge Kabalan avait ordonné mercredi de placer l'acteur en état d'arrestation, à la suite d'une plainte déposée par l’avocate May Khansa auprès du département des enquêtes criminelles. Après avoir été examiné par un médecin légiste, qui a constaté que l'acteur souffrait de "maladies", sans préciser lesquelles, Patrick Moubarak a finalement été libéré sous caution d'élection de domicile. Le dossier a été transmis au parquet du Mont-Liban.
Selon l'acteur et animateur télé Wissam Hanna, le président Michel Aoun est intervenu dans ce dossier. "Hommage et respect au père de tous, le président Michel Aoun. Après avoir appris cette histoire, son bureau a dépêché un avocat pour suivre ce dossier. C'est comme ça que se comportent les hommes d'Etat", a écrit M. Hanna sur son compte Twitter.
Dans l'enregistrement, mis en ligne sur les réseaux sociaux, l'acteur se dit opposé au président Aoun et à Hassan Nasrallah, affirmant que si jamais une guerre éclatait au Liban, il serait le premier à prendre les armes contre les deux dirigeants. Il tient également des propos jugés insultants envers les musulmans. Cet enregistrement qui n'était pas destiné à être rendu public et à propos duquel M. Moubarak s'est excusé a provoqué une polémique sur les réseaux sociaux.
Dans une lettre ouverte rédigée après sa libération, Patrick Moubarak a annoncé porter plainte contre la journaliste Amani Fayad qui l'interviewait via la messagerie WhatsApp, alors que, selon l'acteur, il se confiait en off à son interlocutrice qui enregistrait la conversation. "La discussion et les enregistrements étaient spontanés et non dans le cadre d'un entretien. Ils ont été diffusés par la journaliste Amani Fayad de son propre chef et sont pris hors contexte de cette discussion qui a duré plus de deux heures", explique l'acteur."Elle m'a piégé et provoqué à plusieurs reprises durant la discussion, de manière inacceptable", accuse Patrick Moubarak qui dit connaître la journaliste depuis deux ans. Il affirme ensuite avoir porté plainte contre la journaliste et dit réclamer son arrestation.
"Je veux assurer au public que je respecte le président Michel Aoun et (le secrétaire général du Hezbollah) Hassan Nasrallah ainsi que toutes les religions", a conclu l'acteur.
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commentaires (6)
Le problème est le suivant: s’il est illégal de dire du mal de nos dirigeants, lorsqu’on dira du bien d’eux, ils ne sauront jamais si c’est parce qu’on le pense vraiment, ou parce que c’est obligatoire. Mais peut-être qu’ils s’en fichent après tout?
Gros Gnon
09 h 36, le 12 juillet 2019