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Liban - Réfugiés syriens

« Ceux qui nous accusent de racisme sont soit des comploteurs, soit des profiteurs »

Les FL critiquent un « comportement arrogant et condescendant du chef du CPL »

Le chef du CPL, Gebran Bassil, également ministre des Affaires étrangères, s’est mis à dos de nouveau le courant du Futur, le Parti socialiste progressiste et les Forces libanaises au cours du week-end, après des propos qu’il a tenus au sujet du processus de retour des réfugiés, mais aussi une visite controversée dans le caza de Bécharré.

La commission centrale des municipalités du CPL avait organisé samedi son troisième congrès consacré à la crise des réfugiés, en présence du ministre de l’Économie, Mansour Bteich, des députés Bilal Abdallah (PSP), Ibrahim Kanaan, Nicolas Sehnaoui (CPL) et Adnane Traboulsi (Ahbache) ainsi que de l’ancien ministre Yaacoub Sarraf. Un événement qui serait resté ordinaire, si le chef du parti n’avait pas attaqué avec véhémence ceux qui ne partagent pas son point de vue concernant la gestion du retour des réfugiés syriens, en les catégorisant sans autre forme de procès. « Ceux qui nous accusent de racisme lorsque nous évoquons ce retour sont soit des comploteurs, soit des gens qui profitent de leur présence », a accusé Gebran Bassil, en annonçant que « les comploteurs sont apparus en 2011 et assurent aujourd’hui une couverture à l’interdiction faite aux déplacés syriens de regagner leur pays, au profit d’étrangers ». Il n’a pas explicité sa pensée et s’en est pris dans le même temps à l’État. Selon lui, ce sont aujourd’hui « les municipalités qui sont appelées à la rescousse pour se substituer à l’État et au gouvernement qui ont malheureusement failli depuis 2011 à leurs obligations ». « Notre approche du dossier des déplacés est humaine, fraternelle et patriotique et non pas communautaire, dans la mesure où les Libanais, toutes appartenances communautaires confondues, souffrent de l’impact (de la présence massive de réfugiés). Autant nous sommes précis dans le choix de nos expressions et des concepts que nous avançons pour aborder le dossier des réfugiés, autant nos propos sont déformés et vilipendés dans un esprit vindicatif », a poursuivi M. Bassil, en estimant que rien n’empêche le retour des déplacés syriens dans leur pays. « Il s’agit d’un droit naturel qui n’a besoin d’aucune résolution internationale et qui ne peut en aucun cas être comparé à celui des réfugiés palestiniens qui sont interdits de rentrer chez eux », a-t-il observé avant d’exposer l’impact de la présence massive de déplacés syriens, sur les plans social, économique et de sécurité. « Des Libanais profitent de leur présence. Tout un appareil médiatique, financier et politique s’est mis en place pour encourager leur maintien en territoire libanais et les empêcher de rentrer. C’est en raison de cette situation que nous sollicitons l’assistance des municipalités parce qu’elles représentent les premières lignes de démarcation à ce niveau, vu que nous n’avons pas réussi à convaincre le gouvernement d’appliquer les lois libanaises », a-t-il encore dit, tout en concédant aux déplacés syriens leurs droits et en reniant au ministère de l’Intérieur et des Municipalités celui d’intervenir auprès des conseils locaux pour « les empêcher d’appliquer les lois ».

Bassil « bienvenu » à Bécharré

Gebran Bassil, dont les propos ont été très critiqués par le chef du PSP, Walid Joumblatt, est revenu à la charge sur le sujet, lors d’une tournée qu’il devait effectuer plus tard dans la journée, dans le caza de Bécharré. « Personne ne peut étouffer une opinion, interdire une idée ou réduire à néant un projet national », a-t-il déclaré à Qnat où il a plaidé en faveur de « la diversité politique ». Se présentant comme étant « le député de tout le Liban-Nord et du Liban », le chef du CPL a promis de s’occuper de la région et de la Vallée sainte de la Qadicha.Sa visite n’a pas manqué de provoquer des frictions avec les Forces libanaises, omniprésentes à Bécharré, en raison de banderoles hissées à Hasroun et Qnayouer, ainsi que dans d’autres villages du caza, sans une autorisation préalable des municipalités, à l’exception de celle de Qnat à laquelle une demande avait été présentée pour que des banderoles souhaitant la bienvenue au chef du CPL soient accrochées dans le village. Le bureau de presse de Sethrida Geagea, députée de Bécharré, devait à deux reprises dans la journée de samedi publier des communiqués pour expliquer que M. Bassil est le bienvenu, au même titre que tout autre visiteur, tout en dénonçant un comportement « arrogant et condescendant » de la part du chef du CPL.

Le soir même, le vice-président du Conseil, Ghassan Hasbani, s’en prenait sans le nommer à son collègue aux Affaires étrangères, lors d’un dîner de Radio Liban Libre. « Nous en avons assez de ceux qui sont devenus maîtres dans l’art de couvrir leur incompétence pendant de nombreuses années par des fanfaronnades. Nous les appelons aujourd’hui à arrêter leurs discours populistes qui portent préjudice aux intérêts du Liban et des Libanais et qui sont tenus dans le seul but de marquer des points sur certains dossiers, par le biais d’une rivalité politique mesquine », a-t-il dit, avant d’aborder la question des nominations administratives et d’exprimer l’espoir que les « vacances ne seront pas comblées à travers des marchés conclus dans les coulisses au détriment de la transparence, de la compétence et du rôle que le Conseil des ministres est censé assumer à ce niveau ».

Le chef du CPL, Gebran Bassil, également ministre des Affaires étrangères, s’est mis à dos de nouveau le courant du Futur, le Parti socialiste progressiste et les Forces libanaises au cours du week-end, après des propos qu’il a tenus au sujet du processus de retour des réfugiés, mais aussi une visite controversée dans le caza de Bécharré.La commission centrale des municipalités du...

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