Rechercher
Rechercher

À La Une - Diplomatie

La délégation syrienne boycotte le discours du Liban à la conférence de l'OIT

Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, parti auquel est affilié le ministre libanais du Travail, se dit "fier".

Le ministre libanais du Travail, Camille Abousleiman, lors de la 108ème session de la Conférence internationale du Travail à Genève, le 13 juin 2019. Photo Ani

La délégation représentant la Syrie à la 108ème session de la Conférence internationale du Travail à Genève a boycotté jeudi le discours du ministre libanais du Travail, Camille Abousleiman, qui a notamment évoqué le dossier des réfugiés syriens installés au Liban. Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), la délégation syrienne s'est retirée de la salle durant le discours de M. Abousleiman.

"L'un des plus grands défis du Liban est la présence d'un nombre sans précédent de réfugiés syriens et ses conséquences sur le pays dans plusieurs domaines, notamment économiques", a déclaré M. Abousleiman qui représente les Forces libanaises au sein du gouvernement. M. Abousleiman s'est prononcé dans son discours pour un "retour volontaire" des réfugiés.

"Les déplacés syriens concurrencent désormais les Libanais qui cherchent un emploi, au moment où le phénomène de travail illégal s'aggrave, constituant un danger pour la sécurité économique et sociale, a souligné le ministre libanais. Depuis le début de la crise syrienne, le Liban n'a pas hésité à accomplir son devoir humanitaire envers les déplacés syriens qu'il accueille par respect des droits de l'homme et du droit humanitaire, a déclaré M. Abousleiman. Mais le Liban, après neuf ans de conflits en Syrie, souffre de crises économiques et sociales majeures qui surpassent ses capacités". Le ministre a enfin appelé à "intensifier les efforts pour un retour sécurisé des déplacés syriens chez eux, car ce retour est la solution à la crise et assure la protection du Liban et sa pérennité".


(Lire aussi : Mobilisation contre « les discours de haine » après des propos de Bassil jugés « racistes »)



Geagea se dit "fier"
Réagissant à cette affaire, M. Abousleiman a estimé sur Twitter que "ces agissements confirment que le régime syrien ne veut pas faciliter le retour de ses ressortissants déplacés. Rien que l'évocation d'un retour sécurisé indispose ce régime".

Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, s'est, lui, dit "fier que la délégation syrienne boycotte le discours du ministre Abousleiman". Il a ensuite estimé qu'il était "déshonorable pour la Conférence international du Travail d'accueillir en premier lieu la délégation du régime syrien".

Plusieurs députés FL ont également condamné l'attitude de la délégation syrienne.

Plus d'un million de réfugiés syriens, fuyant la guerre dans leur pays, sont installés au Liban. Les autorités libanaises estiment qu'il s'agit d'un trop lourd fardeau à porter et une partie des responsables, dont le chef de l'Etat Michel Aoun et le chef de la diplomatie Gebran Bassil, appellent à leur rapatriement sans attendre une solution poilitique en Syrie. De nombreux responsables mettent en garde contre la pression exercée par les réfugiés et les travailleurs syriens sur le marché du travail libanais.


(Lire aussi : En odeur d’insanité, l'édito de Issa GORAIEB)



Jeudi matin, le président Aoun, qui a reçu des personnalités britanniques et françaises, a appelé Londres et Paris à aider le Liban pour favoriser un retour des réfugiés syriens.

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, en visite en Grande-Bretagne, a pour sa part réaffirmé mercredi que le Liban ne pouvait plus supporter le poids des réfugiés syriens.

Samedi, Gebran Bassil, qui parlait dans le cadre de la conférence Lebanese Diaspora Energy (LDE), avait affirmé qu'"il est naturel que nous défendions la main d’œuvre libanaise face à toutes les autres, qu'elles soient syrienne, palestinienne, française, saoudienne, iranienne ou américaine", lançant devant son auditoire : "Les Libanais avant tout !". Ces propos ont soulevé une tempête de protestations sur les réseaux sociaux, notamment dans les pays du Golfe, ainsi qu'au sein de la classe politique libanaise, les détracteurs de M. Bassil allant jusqu'à l'accuser de racisme.



Lire aussi
Démantèlement de constructions en dur de réfugiés

Un incident banal à Deir el-Ahmar tourne au psychodrame libano-syrien

Au Liban, des milliers d'enfants syriens menacés par un plan de démolition

Expulsions sommaires de réfugiés syriens : la SG réfute les accusations d'ONG

La France « n’est pas insensible » aux conséquences de la présence des réfugiés syriens au Liban

La délégation représentant la Syrie à la 108ème session de la Conférence internationale du Travail à Genève a boycotté jeudi le discours du ministre libanais du Travail, Camille Abousleiman, qui a notamment évoqué le dossier des réfugiés syriens installés au Liban. Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), la délégation syrienne s'est retirée de la salle durant...

commentaires (6)

Comment ces réfugiés syriens ayant fui l'enfer de leur pays, pouvaient-ils en même temps faire leur service militaire ? Irène Saïd

Irene Said

21 h 31, le 13 juin 2019

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • Comment ces réfugiés syriens ayant fui l'enfer de leur pays, pouvaient-ils en même temps faire leur service militaire ? Irène Saïd

    Irene Said

    21 h 31, le 13 juin 2019

  • M. Abousleiman a raison , les syriens doivent retourner en Syrie ni plus ni moins .

    Antoine Sabbagha

    21 h 09, le 13 juin 2019

  • Il serait judicieux d’énoncer la raison du boycott. Ceux qui considèrent que le gouvernement syrien (et ils n’ont peut être pas torts indépendamment des raisons qu’ils clament), n’ont qu’à le mettre devant un fait accomplie, en commençant tout d’abord par normaliser les relations, ensuite par établir une commission, un groupe de travail, une institution quelconque ayant pour mission de coordonner le retour des déplacés syriens. En réalité il est faux de dire que le régime ne veut pas des syriens, mais ce qu’il ne veut pas c’est annuler leur service militaire. Le régime considère qu’il s’agit d’un devoir, et ceux qui ne l’ont pas accomplie lorsque la patrie en avait le plus besoin ne pourront guère y échapper. Par contre si on discute avec eux, tout peut se négocier au final, une certaine reconnaissance du régime en échange d’un pardon aux réfugiés syriens du Liban n’ayant pas fait leur service militaire. Ou alors on attend la communauté internationale

    Chady

    17 h 59, le 13 juin 2019

  • IL FAUT RAPATRIER LES REFUGIES SYRIENS EN SYRIE. LE PLUS GRAND OBSTACLE C,EST LE REGIME SYRIEN QUI NE LES VEUT PAS CAR ILS SONT SUNNITES POUR CHANGER L,ETAT DEMOGRAPHIQUE EN SYRIE EN FAVEUR DES ALAOUITES. LE SECOND OBSTACLE C,EST QUE LES REFUGIES ONT PEUR DE RETOURNER CRAIGNANT POUR LEUR VIE DANS LEUR PATRIE. LE LIBAN NE PEUT PAS SUPPORTER CE FARDEAU.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 20, le 13 juin 2019

  • Le comportement typique d'un "pays-frère" du Liban. Un pays dirigé par un héros courageux et honorable et qui montre une fois de plus son vrai visage devant la communauté internationale. Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 48, le 13 juin 2019

  • Quelle mouche a piqué la délégation syrienne ? Les déplacés syriens au Liban ne sont pas des déchets mais des êtres humains comme ceux qui sont en Jordanie et en Turquie. Indiquez-nous un seul pays du monde qui s'offusque lorsqu'on lui demande de reprendre ses ressortissants déplacés à l'étranger ? On peut mépriser ses concitoyens, mais pas à ce point.

    Un Libanais

    16 h 44, le 13 juin 2019

Retour en haut