La commission parlementaire des Finances va tenir neuf séances la semaine prochaine afin d'examiner le projet de budget pour l'année en cours, approuvé par le gouvernement le 27 mai dernier, alors que plusieurs responsables politiques ont critiqué le texte ces derniers jours.
Selon le calendrier publié vendredi par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), deux séances, dont une séance de questions-réponses avec le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, auront lieu lundi prochain. Mardi, mercredi et jeudi, la commission tiendra deux séances par jour, l'une à 10 heures et l'autre à 17 heures. Vendredi, une dernière séance aura lieu à 16 heures.
La première réunion de la commission consacrée à l'étude du projet de budget avait eu lieu lundi dernier. Lors de cette séance, à laquelle ont pris part plus d’une cinquantaine de députés, une extension du 31 mai au 15 juillet de l’autorisation accordée début mars par le Parlement pour permettre à l’État de collecter les impôts et décaisser les dépenses selon la règle du douzième provisoire, en l’absence d’une loi de finances pour l’année en cours, avait été votée.
A cette occasion, le président de la commission, le député Ibrahim Kanaan, avait rappelé la nécessité d’approuver les lois de règlement (les bilans de l’État) de 2004 à 2017 et les comptes publics des années 1993-2017. Conformément à la Constitution, le gouvernement est censé soumettre les bilans sous forme de projets de loi au Parlement, avec le projet de budget pour l’exercice 2019, comme s’y était engagé le ministre des Finances Ali Hassan Khalil en mars dernier.
(Lire aussi : Moody’s pas vraiment convaincue par le projet de budget pour 2019)
Un étalage de forces
Ces réunions de la commission parlementaire risquent de se dérouler dans une atmosphère particulière, plusieurs députés et ministres ayant critiqué ces derniers jours le texte du budget 2019. Lors d'une émission télévisée jeudi soir, le ministre de l’Économie et du Commerce, Mansour Bteich, affilié au Courant patriotique libre, a estimé que certains points proposés par le CPL n'avaient pas été pris en compte, exprimant l'espoir que les députés fassent passer des amendements au texte.
L'ancien député Ammar Houry, l'un des proches conseillers du Premier ministre et chef du courant du Futur, Saad Hariri, a répondu dans la matinée sur Twitter à ces critiques. "Ceux qui écoutent certains ministres et députés de parties participant au gouvernement peuvent penser que le projet de budget qui a été approuvé en Conseil des ministres n'est pas celui qui a été transmis au Parlement, a écrit M. Houry. Nombre de ces députés et ministres annoncent qu'ils iront au Parlement avec l'intention d'amender le texte afin qu'il corresponde aux propositions de ces parties, jusqu'à peut-être proposer d'autres textes du budget", a-t-il ajouté. "La prochaine séance du Parlement consacrée au vote du budget se transformera de facto en une séance où les parties participant au gouvernement vont se livrer à un étalage de forces à caractère économique et financier. Peut-être serait-il préférable que Saad Hariri soumette à nouveau le texte du budget au vote en Conseil des ministres", a conclu le conseiller du Premier ministre.
Le Liban s'était engagé à adopter des réformes structurelles et à réduire son déficit budgétaire lors d'une conférence internationale parrainée en avril 2018 par Paris (CEDRE), en contrepartie de promesses de prêts et de dons à hauteur de 11,6 milliards de dollars (10,4 milliards d'euros).
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ET LES MOIS PASSENT. ET LE TEMPS FUIT. ET LE PAYS SE DESINTEGRE ECONOMIQUEMENT ET FINANCIEREMENT. ET NOS MEMES ABRUTIS CORROMPUS, IGNORANTS, INCOMPETENTS, M,ENFOUTISTES ET CRIMINELLEMENT RESPONSABLES DES DEBOIRES DU PAYS CONTINUENT A DECIDER DE SON AVENIR EXISTENTIEL. ET LE PEUPLE EN SOUFFRE, SE PLAINT MAIS SE TAIT.
LA LIBRE EXPRESSION
12 h 57, le 07 juin 2019