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Économie - Repère

Les chiffres-clés du projet de budget de 2019

« L’Orient-Le Jour » fait le point sur les principaux chiffres à retenir du projet de budget de 2019 approuvé par le Conseil des ministres.

L’effort de réduction du déficit par le gouvernement libanais résulte davantage d’une hausse additionnelle des recettes plutôt que d’une baisse additionnelle des dépenses. Illustration Bigstock

Dépenses publiques

Les dépenses publiques totales sont estimées à 17,14 milliards de dollars (25 840 milliards de livres) dans le projet de budget de 2019, en incluant les avances du Trésor à Électricité du Liban.

• Elles devraient donc baisser de 5,1 % par rapport aux dépenses effectivement décaissées en 2018. Cette estimation de progression par rapport à l’an dernier – ainsi que celles qui suivront dans ce texte – se base sur les chiffres publiés par le ministère des Finances pour les onze premiers mois de l’année 2018 et une moyenne de ces onze mois pour estimer les chiffres de décembre 2018. Et pour cause, le ministère des Finances accuse plusieurs mois de retard dans la publication des comptes publics de décembre 2018.

• Par rapport à la première version du projet de budget présentée par le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, les dépenses publiques totales prévues finalement par le gouvernement pour 2019 ont été revues à la baisse de seulement 184 millions de dollars (278 milliards de livres), soit une diminution négligeable de 1 %. Et ce alors que le gouvernement, qui a consacré une vingtaine de réunions marathons en trois semaines pour examiner le texte présenté par M. Khalil, a reporté à plus d’une reprise sa finalisation, « en vue d’identifier davantage de coupes budgétaires additionnelles allant de 660 à 800 millions de dollars ».


Les salaires et traitements de la fonction publique devraient s’élever à 6,3 milliards de dollars (9 531 milliards de livres) en 2019, selon les estimations du gouvernement.

• Malgré quelques mesures visant à réduire/plafonner les salaires et les avantages sociaux des fonctionnaires, les dépenses consacrées aux salaires et traitements ne devraient baisser que de 1,7 % par rapport à 2018. Alors qu’avec le relèvement de la grille des salaires en 2017, celles-ci avaient augmenté en glissement annuel de 12 % la même année, puis de 9,1 % en 2018.

• Les salaires et traitements de la fonction publique constituent le principal poste de dépenses du projet de budget de 2019, puisqu’il ne représente pas moins de 36,9 % des dépenses totales.



(Lire aussi : Pois-chichale billet de Gaby NASR)



Le service de la dette (montant que paie l’État chaque année pour honorer ses dettes) devrait atteindre 5,53 milliards de dollars (8 337 milliards de livres) en 2019, selon le projet de budget.

• Il devrait ainsi baisser de 67,6 millions de dollars (-1,2 %) par rapport à 2018. Le projet de budget de 2019 prend donc vraisemblablement en considération l’opération d’échanges de titres entre le ministère des Finances et la Banque du Liban, car sinon le service de la dette aurait pu être nettement plus important compte tenu de la hausse des taux d'intérêts et de la dette cette année.

. Le gouvernement a annoncé, il y a une dizaine de jours, qu’il envisageait d’émettre des bons du Trésor d’une valeur de 11 000 milliards de livres libanaises, soit plus de 7,2 milliards de dollars, à taux réduits (à 1 %) afin d’alléger le service de la dette et permettre à l’État d’économiser environ 663 millions de dollars en 2019. Ces titres étant destinés à être achetés par la BDL.

• Le service de la dette constitue le deuxième poste de dépenses du projet de budget de 2019, puisqu’il représente 32,3 % des dépenses totales.


Les avances du Trésor à Électricité du Liban devraient s’élever à près de 1,66 milliard de dollars (2 500 milliards de livres) en 2019.

• Ce total prend en compte une avance de 866 millions de dollars (1 306 milliards de livres) prévue dans le projet de budget, ainsi que deux autres avances débloquées depuis le début de l’année pour le paiement du carburant permettant à EDL de faire fonctionner ses centrales : une première de 265,3 millions de dollars (400 milliards de livres) autorisée par décret présidentiel en février, et une seconde de 526,7 millions de dollars (794 milliards de livres) votée en mars par le Parlement.

• Les transferts à EDL devraient donc représenter 9,7 % des dépenses totales en 2019, constituant ainsi le troisième poste de dépenses.


(Lire aussi : Le gouvernement prévoit un déficit de 4,53 milliards de dollars en 2019)


Recettes publiques

Les recettes de l’État devraient s’élever à 12,61 milliards de dollars (19 015 milliards de livres) selon les prévisions du projet de budget de 2019.

• Elles devraient donc augmenter de 15,8 % par rapport à 2018.

• Par rapport à la première version du projet de budget présentée par le ministre des Finances, les recettes publiques prévues finalement par le gouvernement pour 2019 ont été revues à la hausse d’environ 497 millions de dollars (749 milliards de livres), soit une augmentation additionnelle de 4,1 %.

Les recettes fiscales sont estimées à 9,83 milliards de dollars (14 823 milliards de livres) par le gouvernement pour l’année 2019 et représentent près de 78 % des recettes publiques totales. Selon les prévisions du projet de budget de 2019, elles devraient donc augmenter de 13,3 % par rapport aux recettes fiscales effectivement collectées par l’État en 2018.

• Les recettes issues de la TVA devraient s’élever à 2,7 milliards de dollars (4 082 milliards de livres) et représentent 27,5 % des recettes fiscales totales. Elles devraient par ailleurs augmenter de 2,5 % par rapport à 2018, puisque le projet de budget de 2019 prévoit une réduction du chiffre d’affaires minimum en deçà duquel les entreprises ne sont pas assujetties à la TVA, qui passerait de 66 000 dollars à 33 300 dollars (100 à 50 millions de livres) par an.

• Les recettes issues de l’impôt sur les intérêts bancaires devraient s’élever à 1,6 milliard de dollars (2 517 milliards de livres) en 2019 et enregistrer une augmentation considérable de 43 % par rapport à 2018, puisque le projet de budget de 2019 prévoit une hausse temporaire (pour une durée de trois ans) de cet impôt de 7 à 10 %.

• Les recettes issues de la taxation des importations s’élèveront à 763 millions de dollars (1 150 milliards de livres) en 2019, enregistrant une hausse record de 53,4 % par rapport à 2018. Le projet de budget de 2019 prévoit en effet l’instauration d’une nouvelle taxe temporaire (jusqu’à fin 2022) de 2 % sur la valeur des importations.

• Les recettes issues de l’impôt sur le revenu devraient s’élever à 638 millions de dollars (962 milliards de livres) en 2019 selon les prévisions du projet de budget, en hausse de seulement 2,4 %. Ce, alors que le projet de budget prévoit l’ajout d’une 7e tranche d’imposition pour les contribuables dont les traitements et salaires sont supérieurs à 225 millions de livres (150 000 dollars) et qui seront imposés à 25 % (au lieu de 20 %).

• Les recettes issues de l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux devraient s’élever à 1,05 milliard de dollars (1 580 milliards de dollars) en 2019 selon les prévisions du projet de budget, en hausse de 7,8 %. Le projet de budget prévoit en effet aussi l’ajout d’une 6e tranche d’imposition pour les contribuables dont les bénéfices sont supérieurs à 150 000 dollars (225 millions de livres) et qui seront imposés à 25 % (au lieu de 20 %).


(Lire aussi : Après l’adoption du budget... les décisions de la conférence de Paris seront bientôt palpables)



Déficit public

Le déficit public devrait donc s’élever à 4,53 milliards de dollars (6 824 milliards de livres) en 2019, selon le projet de budget. Soit plus d’un milliard de moins par rapport au déficit initialement prévu dans la première version du projet de budget présentée par Ali Hassan Khalil, qui tablait sur un déficit de 5,4 milliards de dollars. Cet effort de réduction du déficit par le gouvernement est davantage dû à une hausse additionnelle des recettes qu’à une baisse additionnelle des dépenses.

Ainsi, le déficit public devrait baisser de 33 % par rapport à 2018, année au cours de laquelle le déficit public aurait atteint 6,8 milliards de dollars selon les dernières estimations.


Pour mémoire
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« Sans paiement de nos dus, la rentrée prochaine est compromise ! »

« Au lieu d’imposer une taxe sur le narguilé, mieux vaut appliquer la loi ! »

Dépenses publiquesLes dépenses publiques totales sont estimées à 17,14 milliards de dollars (25 840 milliards de livres) dans le projet de budget de 2019, en incluant les avances du Trésor à Électricité du Liban.• Elles devraient donc baisser de 5,1 % par rapport aux dépenses effectivement décaissées en 2018. Cette estimation de progression par rapport à l’an dernier –...

commentaires (4)

Ça ne peut pas marcher tout simplement ! Augmenter la fiscalité alors que la croissance est presque nulle est une erreur grossière. Ne pas s'attaquer aux dépenses du Mammouth (l'administration libanaise) est une erreur mortelle.

paznavour

18 h 21, le 29 mai 2019

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Commentaires (4)

  • Ça ne peut pas marcher tout simplement ! Augmenter la fiscalité alors que la croissance est presque nulle est une erreur grossière. Ne pas s'attaquer aux dépenses du Mammouth (l'administration libanaise) est une erreur mortelle.

    paznavour

    18 h 21, le 29 mai 2019

  • MES PREVISIONS : - LES DEPENSES REVUES A LA BAISSE NE SERONT PAS RESPECTEES. - LES SALAIRES ET TRAITEMENTS DE LA FONCTION PUBLIQUE AUGMENTERONT AU LIEU D,ETRE REDUITS. LES EMBAUCHES ILLEGALES FAITES EN IMPOSENT. - LE SERVICE DE LA DETTE SERA RESPECTE. - LES AVANCES A L,EDL AUGMENTERONT CAR LE PRIX DU PETROLE AUGMENTERA. - TOUTES LES RECETTES SUR LES IMPOTS, EXCEPTION FAITE DE CELLE SUR LES INTERETS BANCAIRES, NE SERONT PAS ATTEINTES. AEROPORT ET PORTS EN EXEMPLE. - LE DEFICIT PUBLIC NE SERA PAS RESPECTE. OISEAU DE MAUVAIS AUGURE ? JE PREFERERAIS ETRE DEMENTI ! MAIS TOUT A ETE DECIDE A LA LEGERE ! ET JUSQU,A L,APPROBATION DU BUDGET 6 MOIS SERAIENT DEJA ECOULES AVEC DES DEPENSES INCONTROLEES ET DES RECETTES AU NIVEAU DOUTEUX.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 03, le 29 mai 2019

  • PARAGRAPHE 2 LIGNE 4 LES ONZE PREMIERS MOIS ETC...

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 39, le 29 mai 2019

    • Bonjour, Merci pour votre commentaire, la phrase a bien été corrigée. Bien cordialement

      L'Orient-Le Jour

      09 h 10, le 29 mai 2019

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