Le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, a déploré samedi les "campagnes contre l'armée", et les réductions des dépenses imposées à la troupe lors des discussions concernant le budget de l’État pour l'année en cours, approuvé lundi dernier par le gouvernement.
"Nous sommes désolés et blessés par les campagnes ciblant l'armée et le moral des militaires", a affirmé le général Aoun lors d'une visite du musée consacré à l'ancien président Fouad Chéhab, à Jounieh. "L'armée est la colonne vertébrale du Liban et elle garantit sa sécurité et sa stabilité, a-t-il déclaré. Sa mission ne se limite pas aux temps de guerre et de conflits". "Peut-être que certains ont oublié, volontairement ou pas, que malgré la stabilité sécuritaire que connait actuellement le pays, les défis sont nombreux, que ce soit le long de nos frontières-est, sud et maritimes ou à l'intérieur même du pays", a-t-il ajouté. Il a souligné que, dans ce contexte, "la situation sécuritaire et socio-économique nécessitent toujours que l'armée reste sur le qui-vive".
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Conséquences négatives
Le général Aoun a encore prévenu que "ce que le budget a prévu sur l'interdiction d'enrôler des soldats ou des élèves officiers, et l'interdiction de licenciement, aura des conséquences négatives sur l'institution militaire".
Le budget pour 2019 prévoit notamment un gel du recrutement au sein de l'armée pour une durée de trois ans. Les débats autour de la table du gouvernement concernant l'avant-projet de budget avaient également tourné autour de la question du maintien ou non de la mesure numéro 3 pour les forces armées libanaises. La loi libanaise prévoit trois niveaux d’alerte, dits "mesures", allant de la plus faible (n° 1) à la plus élevée (n° 3) avec des compensations financières assorties à chaque échelon. Depuis 2006, le Liban est au troisième de ces échelons. L’enjeu des débats était de savoir si ces niveaux d’alerte devaient être tous maintenus en l’état, et s’appliquer de manière uniforme à l’armée – qui dépend du ministère de la Défense – et aux forces de sécurité – qui sont placées sous la tutelle du ministère de l’Intérieur. Il a finalement été décidé que le maintien ou non de la Mesure numéro 3 ferait l'objet d'un Conseil supérieur de la défense. Par ailleurs, une éventuelle réduction des retraites des militaires avait provoqué un grand mouvement de contestation. Au final, le texte du budget d'austérité prévoit notamment une ponction mensuelle de 3 % sur les pensions de retraite des anciens militaires, qui servira à financer leur couverture maladie, et le plafonnement du total des indemnités perçues par les militaires (ainsi que par les autres fonctionnaires) au cours d’une année à l’équivalent de 75 % de leur salaire principal pour la même année.
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commentaires (1)
PERSONNE N,EST CONTRE L,ARMEE. MAIS UN PEU DE SACRIFICES POUR SAUVER LE PAYS LUI SONT DEMANDES.
LA LIBRE EXPRESSION
20 h 37, le 01 juin 2019