Le chef des Kataëb Samy Gemayel. Photo d'archives OLJ
Le chef des Kataëb Samy Gemayel, opposant déclaré au gouvernement libanais, a fustigé vendredi le budget de l’État pour l'année en cours, approuvé lundi par le gouvernement.
"Le Liban est un petit pays. De la même façon qu'il peut être rapidement détruit, il peut être rapidement sauvé, et ceci demande de la volonté", a déclaré M. Gemayel lors d'une conférence de presse au siège de sa formation à Saïfi, avant de se livrer à une charge contre le texte du budget.
"Ce budget viole de manière flagrante la Constitution, en ce qui concerne les délais, la clôture des comptes et des chiffres indiqués qui sont tous faux", a estimé le chef des Kataëb. "Les tribunaux sont fermés depuis un mois. Il y a des gens qui attendent des jugements, mais il y a des magistrats qui continuent à faire grève. Par ailleurs, peut-être que le gouvernement ne le sait pas, mais la grève à l'Université libanaise se poursuit. Ce qui est sûr, c'est que nous ne voyons pas dans ce budget des solutions", a jugé le député du Metn, exprimant l'espoir que des amendements seront apportés au texte par le Parlement.
(Lire aussi : Les chiffres-clés du projet de budget de 2019)
"Régularisation financière"
Jeudi, le président de la commission parlementaire des Finances et du Budget, le député Ibrahim Kanaan, avait convoqué les membres de la commission le lundi 3 juin pour la première réunion consacrée à l'étude du budget pour l'année en cours. Le document, approuvé par l'Exécutif après près de vingt réunions en moins d'un mois, mise sur un ratio déficit/PIB de 7,59% du PIB. Il sera envoyé en séance plénière pour adoption par le Parlement, après avoir été étudié par la commission parlementaire des Finances.
Dans la journée, le président de la République Michel Aoun a estimé que l'adoption du budget 2019 allait dans le sens d'une "régularisation financière", qui sera la priorité pour le budget 2020. La veille, le chef de l’État avait appelé le Parlement à adopter le budget "le plus rapidement possible", assurant que l'approbation de ce texte comprenant des mesures d'austérité permettrait de "relancer l'économie" du pays.
Le président de la Chambre Nabih Berry avait, lui, indiqué avoir donné des instructions à la commission des Finances pour qu'elle tienne plus qu'une réunion par jour. "Les débats seront ouverts, en commission et en séance plénière et l'étude de chaque article prendra le temps qu'il faudra", avait-il affirmé.
Le président Aoun avait signé mardi un décret autorisant l'ouverture d'une session parlementaire extraordinaire, du 1er juin au 31 octobre 2019, ce qui permettra à l'Assemblée d'adopter le budget 2019.
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Et merci à l’Orient-le Jour pour sa gracieuse réponse. « Notre » journal mérite d’être le phare du journalisme du moyen orient. J’attends avec intérêt les articles que vous préparez. Mes vœux de succès à toute l’équipe !
23 h 46, le 31 mai 2019