Le ministre israélien de l'Energie, Yuval Steinitz, lors d'un entretien avec Reuters, au Caire, le 14 janvier 2019. Photo d'archives REUTERS/Mohamed Abd El Ghany
Israël a annoncé lundi être ouvert à des négociations, sous l'égide de Washington, avec le Liban afin de résoudre le contentieux sur le tracé des frontières maritimes entre les deux pays techniquement toujours en guerre, qui paralyse l'exploration pour les hydrocarbures offshore en Méditerranée, rapporte l'agence Reuters. S'exprimant à l'issue d'une réunion avec l'émissaire américain David Satterfield, chargé de cette médiation, le ministre israélien de l’Énergie, Yuval Steinitz, a estimé que de tels pourparlers et la délimitation de la frontière seraient "bénéfiques pour les deux pays", étant donné leur "intérêt à développer les réserves de gaz naturel et de pétrole".
David Satterfield fait depuis plusieurs jours des aller-retours entre le Liban et Israël dans le cadre de cette médiation et est de nouveau attendu mardi à Beyrouth. Lors de son passage à Beyrouth la semaine dernière, le diplomate américain avait déjà annoncé aux responsables libanais "qu'Israël était disposé à tenir des négociations pour établir la frontière maritime" avec le Liban, avait rapporté l'AFP, citant une personne présente aux réunions du diplomate US avec les autorités libanaises et souhaitant conserver l'anonymat.
L’Etat hébreu a également accepté de discuter de la frontière terrestre, dont certaines zones sont encore disputées par les deux pays même après le retrait d'Israël du sud du Liban en 2000, après deux décennies d'occupation, selon cette même personne. Beyrouth a toujours maintenu sa requête que la délimitation des frontières se déroule sous la houlette des Nations unies et qu’elle englobe simultanément les frontières terrestre et maritime, ce que Washington et Israël refusaient jusqu’ici.
Le lendemain, le président du Parlement, Nabih Berry, avait affirmé que les propositions du Liban concernant le litige sur les frontières terrestres et maritimes avec Israël avaient été acceptées et que M. Satterfield pourrait rapporter une "réponse définitive" dans le courant de cette semaine. Le dossier du litige frontalier avec Israël est l'un des principaux chevaux de bataille de M. Berry.
Le litige frontalier maritime entre le Liban et Israël a pris une nouvelle dimension avec la découverte de gaz en Méditerranée orientale ces dernières années, qui a fait naître de grands espoirs, et attisé les tensions dans une région déjà explosive. Le Liban a signé en février 2018 son premier contrat d'exploration offshore avec un consortium dominé par le groupe français Total. Deux blocs sont concernés, notamment le bloc 9, dont une partie se trouverait dans une zone maritime disputée avec Israël. Au Liban, les travaux de forage dans le bloc 4 doivent débuter en décembre, et ceux du bloc 9 quelques mois plus tard. Le pays a aussi lancé en avril un appel d'offres pour l'exploration de cinq autres blocs, donc deux adjacents à l'espace maritime israélien. Selon le groupe Total, la dispute frontalière entre le Liban et Israël concerne "moins de 8% de la surface du bloc 9". Il a assuré en 2018 que les travaux de forage ne se dérouleraient pas dans ce secteur.
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commentaires (7)
Tant d'eau a coule depuis belle lurette. Les annees dans l'histoire des nations ne se comptent jamais. Plutot les annees de sagesse de celles et de ceux qui detiennent le pouvoir. L'administration americaine detient actuellement des cartes de negotiations. Elle a deja assiste Israel dans plusieurs dossiers et le dernier en date le dossier du Siecle dont la voie se pave a petits pas mais en vitesse. Le pourquoi de cette ferveur a l'egard du Liban ou le pourquoi de ces initiatives ne doivent pas compter dans toute discussion a caractere politique et diplomatique. I faudra delineer les interets du Liban, determiner" une standing position" et etre ouvert a toute negociation . Il est temps de mettre les beufs devant la charette sans complexe. D'ailleurs la partie qui mene ces negociations a ce stade se trouve etre le President Berri le tremplin politique du Hizbollah ...
EDDE PAUL
06 h 56, le 28 mai 2019