Le président du Parlement, Nabih Berry, lors de la réunion hebdomadaire des députés, le 22 mai à Aïn el-Tiné. Photo fournie par le Parlement
Le président du Parlement libanais, Nabih Berry, a affirmé mercredi que les propositions du Liban concernant le litige sur les frontières terrestres et maritimes avec Israël avaient été acceptées et que l'émissaire américain David Satterfied, qui effectue la navette entre Beyrouth et Tel Aviv, pourrait rapporter une "réponse définitive" la semaine prochaine.
Mardi, deux responsables libanais avaient déclaré de manière anonyme à l'AFP que M. Satterfield, qui mène la médiation entre les deux pays techniquement toujours en guerre, a assuré aux responsables libanais lors de son dernier passage à Beyrouth qu'Israël était prêt à mener des négociations avec le Liban sur le litige frontalier. Interrogé par l'AFP, le ministère israélien des Affaires étrangères n'avait pas souhaité faire de commentaire.
"Il y a une avancée claire sur le dossier des frontières avec Israël, et un accord sur les propositions libanaises", a déclaré le député Ali Bazzi, membre du bloc parlementaire de M. Berry, à l'issue de la réunion hebdomadaire des députés présidée par le président de la Chambre, ajoutant que les discussions avec M. Satterfield avaient été "positives". Selon M. Bazzi, le diplomate "pourrait transmettre une réponse définitive la semaine prochaine". "M. Berry est optimiste sur le dossier des frontières. Il estime que la position libanaise unifiée avait joué un rôle essentiel dans ce développement positif : Je suis optimiste quant à la victoire de la position libanaise officielle et populaire", a-t-il ajouté.
Pour la deuxième fois en une semaine, M. Satterfield s'est rendu lundi à Beyrouth, qu'il a quitté mardi après plusieurs rencontres avec des responsables libanais. Le diplomate américain a alors "dit aux responsables qu'Israël était disposé à tenir des négociations pour établir la frontière maritime" avec le Liban, a dit à l'AFP une personne présente à cette rencontre et souhaitant conserver l'anonymat.
(Lire aussi : Litige frontalier : avancées dans la médiation de Satterfield entre le Liban et Israël)
L'Etat hébreu a également accepté de discuter de la frontière terrestre, dont certaines zones sont encore disputées par les deux pays même après le retrait d'Israël du sud du Liban en 2000, après deux décennies d'occupation. Selon une autre source proche du dossier, les pourparlers débuteront d'ici peu. "Il y a eu des progrès de manière générale, et la question est de régler les derniers détails avant le début des négociations", a-t-elle dit.
Le litige frontalier maritime entre le Liban et Israël a pris une nouvelle dimension avec la découverte de gaz en Méditerranée orientale ces dernières années, qui a fait naître de grands espoirs, et attisé les tensions dans une région déjà explosive.
Le Liban a signé en février 2018 son premier contrat d'exploration offshore avec un consortium dominé par le groupe français Total. Deux blocs sont concernés, notamment le bloc 9, dont une partie se trouverait dans une zone maritime disputée avec Israël. Au Liban, les travaux de forage dans le bloc 4 doivent débuter en décembre, et ceux du bloc 9 quelques mois plus tard. Le pays a aussi lancé en avril un appel d'offres pour l'exploration de cinq autres blocs, donc deux adjacents à l'espace maritime israélien.
Selon le groupe Total, la dispute frontalière entre le Liban et Israël concerne "moins de 8% de la surface du bloc 9". Il a assuré en 2018 que les travaux de forage ne se dérouleraient pas dans ce secteur.
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CE N'EST PAS BERRI QUI ÉTAIT SOUS PRESSION DE PEUR DE VOIR SES COMPTES BLOQUÉS PAR LES AMÉRICAINS ? ET C'EST LUI QUI A SON MOT À DIRE DANS CET AFFAIRE ! UNE PERSONNE PRÉSENTE À CETTE RENCONTRE SOUHAITANT CONSERVER L'ANONYMAT !
20 h 43, le 22 mai 2019