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À La Une - Libye

Salamé : Les Libanais sont "assez stupides pour commettre un suicide avec l'argent des autres, les Libyens sont pires"

L'actuelle confrontation armée entre les troupes du maréchal Haftar et les forces favorables au gouvernement d'union (GNA) basé à Tripoli "ne va pas s'éteindre d'elle-même si rien n'est fait pour y mettre un terme", prévient l'émissaire de l'ONU pour la Libye.

L'émissaire de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, le 21 mai 2019 à New York. Photo REUTERS/Brendan McDermid

La Libye n'a besoin de personne pour "se suicider", a mis en garde l'émissaire de l'ONU, Ghassan Salamé, en référence à la dégradation de la situation dans ce pays riche en pétrole, regrettant le manque de réaction de la communauté internationale.

L'actuelle confrontation armée entre les troupes du maréchal Haftar, l'homme fort de l'est libyen, et les forces favorables au gouvernement d'union (GNA) basé à Tripoli "ne va pas s'éteindre d'elle-même si rien n'est fait pour y mettre un terme", a dit M. Salamé lors d'une conférence mercredi à l'International peace institute (IPI) à New York.

"Son évolution ne dépend pas de ceux qui envoient de l'argent (...) pour alimenter le conflit", a-t-il relevé, avant d'ajouter: "la vérité est que la Libye peut financer son propre suicide". Pour appuyer son argumentation, le diplomate libanais a effectué une comparaison avec son pays, qui a connu une longue guerre civile (1975-90), sur fond de rivalités régionales.

"J'ai toujours considéré mes compatriotes au Liban comme assez stupides pour commettre un suicide avec l'argent des autres. Mais les Libyens sont encore pire. Ils se suicident avec leur propre argent", a déclaré Ghassan Salamé.

Il a rappelé que ce pays, en proie au chaos depuis la chute de la dictature de Mouammar Kadhafi en 2011, produisait "12 million de barils (de pétrole) par jour". "C'est un pays très riche, donc (le conflit) peut s'étendre. Ça n'est pas comme si un jour un pays du Golfe arrête de payer celui-ci ou celui-là et c'est terminé", a-t-il ajouté. M. Salamé a précisé que cela ne signifiait pas l'absence d'interventions extérieures. Au contraire, "la Libye est un cas d'école" en la matière, a-t-il dit.


(Pour mémoire : Combats violents au sud de Tripoli, crainte d'une "longue" guerre)


Selon lui, il y a à ce jour "de six à dix pays qui interfèrent", "à différents niveaux". "Ça peut commencer par un soutien politique", "ça peut être vendre des armes", ou "fournir une assistance technique militaire", et aller "jusqu'à intervenir directement dans le conflit en soutien à son +proxy+". "Nous devons travailler à mettre un terme à ce conflit", a-t-il martelé, en regrettant au passage "l'absence d'unité au Conseil de sécurité" de l'ONU sur le sujet.

Ces propos de Ghassan Salamé sont intervenus au lendemain de son audition à l'ONU, lors de laquelle il a dit craindre "une guerre longue et sanglante". Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le conflit déclenché le 4 avril par une offensive du maréchal Haftar pour s'emparer de Tripoli a fait au moins 510 morts et 2.467 blessés.

Selon l'ONU, plus de 75.000 personnes ont aussi été obligées de fuir et plus de 100.000 personnes sont prises au piège des combats aux abords de Tripoli.


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La Libye n'a besoin de personne pour "se suicider", a mis en garde l'émissaire de l'ONU, Ghassan Salamé, en référence à la dégradation de la situation dans ce pays riche en pétrole, regrettant le manque de réaction de la communauté internationale.
L'actuelle confrontation armée entre les troupes du maréchal Haftar, l'homme fort de l'est libyen, et les forces favorables au gouvernement...

commentaires (6)

SI LES PAYS DONT JE PARLE EXPORTENT LIBREMENT LEUR PETROLE LE PRIX DU BARIL BRUT CHUTERAIT A MOINS DE 30 DOLLARS. L,OFFRE PLUS GRANDE QUE LA DEMANDE CAD LE MARCHE DECIDERA DU PRIX.

LA LIBRE EXPRESSION

15 h 02, le 24 mai 2019

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • SI LES PAYS DONT JE PARLE EXPORTENT LIBREMENT LEUR PETROLE LE PRIX DU BARIL BRUT CHUTERAIT A MOINS DE 30 DOLLARS. L,OFFRE PLUS GRANDE QUE LA DEMANDE CAD LE MARCHE DECIDERA DU PRIX.

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 02, le 24 mai 2019

  • Est-ce qu'il était indispensable d'insulter les libanais de cette façon auprès du concert des nations? Je ne suis pas sûr, ça n'avait aucun sens ! La mission de M. Salamé semble le miner gravement (avec la tête qu'il fait sur la photo) alors que d'habitude il est très jovial. j'espère qu'il va passer le témoin à une autre personne avant de basculer longuement dans la déprime. Cela n'enlève rien de ses grandes qualités bien entendu.

    Shou fi

    23 h 26, le 23 mai 2019

  • Avec mes excuses, l'Iran était déjà inclut dans le commentaire de l'Expression de la libre analyse.

    Sarkis Serge Tateossian

    18 h 07, le 23 mai 2019

  • J'adhère le précédant commentaire. Je rajoute à la liste l'Iran, car si seulement ces trois pays qu'on empêche par tous les moyens de vendre leur pétrole et gaz, se libéraient de ce carcan, ils inonderaient les marchés mondiaux et le pros du pétrole retomberait à son niveau d'il y a 7 ans ....à 60 dollars le baril! Un pays riche et producteur de pétrole préfère envoyer 10 ou 30 millions de dollars par jour au Yemen et en Libye pour maintenir les brises de la guerre, vives, et de gagner 500 millions de dollars en plus par jour, au vu du prix élevé du pétrole que de s’ennuyer avec une paix qui ne rapporte rien. Pour le reste...les beaux discours de paix et de sécurité, de religion et de coutumes servent juste à faire dormir leur peuple.

    Sarkis Serge Tateossian

    17 h 29, le 23 mai 2019

  • SI L,IRAN, LE VENEZUELLA ET LA LYBIE EXPORTAIENT LEUR PETROLE LE PRIX DU BARIL CHUTERAIT ENORMEMENT SUR LE MARCHE INTERNATIONAL. ON PEUT ALORS COMPRENDRE QUI SONT DERRIERE CES CONFLITS DANS TOUS CES PAYS ET POURQUOI... TOUTES LES SOCIETES DE PROSPECTION ET D,EXPLOITATION DES HYDROCARBURES APPUYEES PAR LEURS GOUVERNEMENTS RESPECTIFS. GHASSAN SALAME LE DIT A SA FACON.

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 36, le 23 mai 2019

  • Toujours des propos extrêmement pertinents de Ghassan Salamé !

    LeRougeEtLeNoir

    15 h 17, le 23 mai 2019

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