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Lifestyle - Coolitude

La guerre des leggings aura-t-elle lieu ?

Après le fameux « cachez ce sein que je ne saurais voir », place au « halte à cette nudité faite legging ». Un puritanisme « only in the USA »...


Legging or not legging, that is the question. Photo Bigstock

En 2017, deux adolescentes avaient été empêchées de monter à bord d’un avion de la compagnie aérienne américaine United Airlines car elles arboraient des leggings. Cet interdit drastique a choqué un grand nombre de personnes. Les réseaux sociaux avaient affûté leurs armes et les fabricants de ce vêtement avait décrété « leur » journée. Néanmoins, il s’agit là d’un litige récurrent tournant autour de deux points de vue bien tranchés, à savoir : « Les leggings ne sont pas des pantalons/Oui, ils le sont ». À noter que les jeunes voyageuses étaient des proches de personnes travaillant pour la compagnie aérienne qui a estimé qu’en tant que telles elles devaient respecter le dress code professionnel. Elles ont changé leur tenue et se sont envolées pour leur destination, laissant ce « problème » ouvert à d’autres contestations, car celle-là n’aura pas été la dernière. Plus récemment, Maryann White, une résidente d’un quartier proche de l’Université Notre Dame (État de l’Indiana) et d’un collège de jeunes filles, et mère de quatre garçons, avait adressé une lettre ouverte à la publication Observer, commune à ces deux institutions. Elle demandait tout de go à la gent féminine d’ignorer la mode et de ne plus porter de leggings, « pour leur bien et parce que les leggings provoquent les hommes qui ne peuvent plus se contrôler ». Elle a immédiatement déclenché une réaction claire : durant deux jours, les étudiants, tous sexes confondus, et des habitants du voisinage ont paradé en leggings ostentatoires. Il n’était pas question pour eux de censurer leur manière de s’habiller. N’empêche que sous toutes les latitudes, les pro et les contre, intéressés par ce débat, campent sur leur position.

Style de vie ou simplement vêtement basique

Ainsi, selon la journaliste du département de mode du New York Times Vanessa Friedman, il ne faut pas s’arrêter uniquement sur la connotation sexuelle des leggings, en dépit de leur inévitable apparence de seconde peau ne cachant rien de la première. Elle précise : « La manière d’enfiler ce vêtement diffère selon les groupes d’âge. Pour la génération Y (ceux nés entre 1980 et 1999), il s’agit d’un style de vie qui a plus à faire avec l’activité sportive et le bien-être qu’une tenue pour aller au bureau. Pour la génération Z (les millenials), qui rejette l’uniformité et les labels traditionnels, ils sont tout simplement un basique, l’équivalent d’un jeans. Quelque chose que l’on porte sans même réfléchir », ces deux catégories dépassant toute connotation sexuelle. L’Europe s’est intéressée à ce débat qui fait rage outre-Atlantique, et au Canada, Marie-Anne Casselot, docteure en philosophie à l’Université Laval et militante féministe, a déclaré que « c’est un débat qui ne peut plus avoir lieu en 2019. On ne devrait plus avoir à dicter aux femmes ce qu’elles devraient ou ne devraient pas mettre. Ni tenir aujourd’hui ce type de discours qui vient renforcer l’idée que les hommes ont des pulsions incontrôlables envers le corps des femmes ».

Un des contrecoups de la mode

Il y a aussi le fait que la vogue des leggings s’inscrit dans ces contrecoups de la mode qui se produisent souvent, tel celui initié dans les années 60 par la designer britannique Mary Quant, mère de la minijupe, ou encore les jeans rebelles de James Dean. Des styles extrêmes qui finissent par entrer dans une certaine normalité, sans toutefois que leur débordement n’échappe à un œil critique.

Et celui des Libanaises peut l’être, notamment au milieu de la foule de leggings qui zigzaguent dans les rues de Beyrouth. Témoin, le regard de Darine Chaheen, en charge du créneau mode à la chaîne de télévision al-Jadid, est sévère. Pour elle, jeune et très stylish, avec un zeste de BCBG, « le legging est au départ, l’antithèse de tout signe d’élégance et de tout esthétisme.

C’est une tenue moche, à moins d’être conçue dans une matière qui n’accentue pas chaque détail du corps et qui suive une ligne harmonieuse.

Même dans ce cas de figure, il demeure pour moi une tenue de sport à porter à la gym ou à la rigueur pour s’y rendre. Et quand on souligne aveuglément son côté pratique, il n’y aurait pas de mal à faire un effort pour le rendre plus acceptable aux yeux des autres. Car quand on veut aller à l’extrême ou ce que l’on appelle osé, il faut savoir être dans la mesure, et c’est là toute une culture ».

Une culture inhérente aux génies de la haute couture qui ont su donner une place aux leggings sur leur podium. Alors que côté rue, ce pantalon/ou pas continue à courir à sa guise, tel qu’en lui-même, sans peur et malgré les reproches.

Vu la stabilité de ses ventes, et même une certaine hausse, selon deux des labels les plus populaires, il est parti pour une longue randonnée…


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