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Lifestyle - Coolitude

Que les jouets soient simplement des jouets !

Aujourd’hui, l’égalité des sexes débute au berceau. Exit le bleu pour les garçons et le rose pour les fillettes. Les jeux se conjuguent à présent au masculin et au féminin.

Exit le bleu pour les garçons et le rose pour les filles. Photo Bigstock

Une liberté de choix, c’est ce que plaide cette campagne menée en Angleterre sous le slogan « Let Toys Be Toys » (Que les jouets soient des jouets) pour répondre à de jeunes parents qui réclament pour leurs rejetons des loisirs et une garde-robe sans discrimination. Ce groupe, créé en 2012, explique son choix : « Les jouets sont faits pour amuser, pour apprendre, pour attiser la curiosité et pour encourager la créativité. Les enfants doivent se sentir libres de jouer avec ce qui les intéresse. N’est-il pas temps que les magasins arrêtent de les guider vers ce qui est supposé leur convenir ? Nous demandons à ce que les jouets portent les mentions de leurs thèmes et de leurs fonctions plutôt que les labels “fille ou garçon”. Que les jouets soient des jouets pour les uns et pour les autres. »Bien que cette campagne se déroule sur les réseaux sociaux où elle a connu de bons échos, les responsables sont conscients qu’il leur reste un long chemin à parcourir après avoir consulté, en 2017, les catalogues de jouets mis à leur disposition. Néanmoins, les vendeurs de jouets sur la Toile ont été plus nombreux à répondre à leurs appels que les magasins. Par ailleurs, le groupe qui œuvre avec ce même esprit dans le secteur de l’édition a pu obtenir la publication d’une douzaine d’ouvrages débutant avec une série intitulée Let Books Be Books (Que les livres soient des livres). Il précise : « Nous ne sommes pas contre le rose, nous ne sommes pas contre le bleu. Les enfants peuvent jouer avec tous les jouets qu’ils veulent et lire tous les livres qu’ils veulent, mais les signes restrictifs et les gens ne doivent pas les empêcher de le faire. » Elizabeth Sweet, professeur d’histoire à l’université de San José, en Californie, et chercheuse dans ce domaine, note qu’au milieu du siècle dernier, les jouets n’avaient pas une connotation sexuelle. La révolution féministe des années 70 et le livre Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus ont favorisé le clivage. D’où l’actuelle riposte contre cette rigidité des formes, qui s’est étendue un peu partout dans le monde, où l’on s’est tourné vers la neutralité. Ainsi, le catalogue cadeau de Noël d’un magasin canadien a présenté une photo très explicite sur le mélange des genres recherchés : face à une petite fille maniant une perceuse se tient un jeune garçon s’affairant avec plaisir dans une cuisine miniature.

Quand les petits garçons étaient en rose

Cette tendance s’est répercutée sur l’industrie des vêtements enfantins qui avait déjà mis le haro sur les couleurs séparatistes bleu et rose. Depuis deux ans, les célèbres griffes iconiques pour jeunes, Abercrombie and Fitch, et la chaîne de grands magasins John Lewis, se sont mis au look unisexe pour enfants. Récemment, la diva Céline Dion est devenue partenaire d’une griffe de la même veine, apparaissant même dans un clip publicitaire en magicienne, uniformisant par un jet d’étoiles les couvertures roses et bleues qui enveloppent les bébés dans les maternités.

Quant au traditionnel choix du bleu pour les garçons et du rose pour les filles, son origine n’a jamais été réellement précisée. Dans un ouvrage intitulé Telling the Boys from the Girls in America (Distinguer les garçons des filles en Amérique), l’auteur Jo Paoletti précise que « jusqu’à la fin du XIXe siècle, les bébés, tous sexes confondus, étaient vêtus de robes blanches, qui plus tard étaient devenues les robes de baptême ». Puis, on est passé aux barboteuses pour les deux sexes avant d’en arriver aux pantalons pour les garçons, à la manière du petit Lord Fauntleroy, et aux petites robes pour les filles.

Au début du XXe siècle, un peu de couleur s’est glissé chez les petits. Le rose, considéré alors comme une tonalité forte, a été dévolu aux garçons et le bleu, nuance plus délicate, est revenu aux filles, le tout sans référence au genre. Dans les années 1940, les fabricants ont, au contraire, voulu établir une charte bien définie. On habillera les petits garçons en bleu et les petites filles en rose. Le bleu-bébé n’aurait pas été une première et aurait été inspiré par une idée de l’impératrice Eugénie, épouse de l’empereur Napoléon III, qui préparait le trousseau de l’enfant qu’elle attendait. Elle avait fait réaliser à son intention des vêtements blancs et bleus, couleurs de la Vierge, car elle avait fait le vœu d’habiller son aîné ou son aînée (donc sans discrimination) dans les tonalités mariales durant sept ans.




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