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À La Une - Syrie

L'ONU craint une "catastrophe humanitaire" à Idleb

Moscou assure ne pas viser les civils.

Un soldat syrien à Qalaat al-Madiq, au nord de Hama, le 17 mai 2019. AFP / George OURFALIAN

L'ONU a sonné l'alarme vendredi sur le risque d'une "catastrophe humanitaire" à Idleb en Syrie si les violences s'y poursuivent, lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité au cours de laquelle la Russie a démenti viser des civils.

"Nous appelons toutes les parties à cesser les hostilités", a déclaré l'Américaine Rosemary DiCarlo, secrétaire générale adjointe de l'ONU pour les Affaires politiques. "On risque la catastrophe humanitaire", a-t-elle averti lors de cette session demandée par la Belgique, l'Allemagne et le Koweit, la deuxième en une semaine.

Le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, le Britannique Mark Lowcock, a, lui, parlé "d'escalade effrayante", avec de plus en plus de barils d'explosifs largués depuis les airs. Il a également évoqué un "cauchemar humanitaire". "Près de 80.000 personnes n'ont nulle part où aller", "s'abritent dans des champs ou sous des arbres", a-t-il dit. Ce responsable a indiqué ne pas être en mesure de dire qui sont les responsables des bombardements. Certains d'entre eux "sont clairement organisés par des gens ayant accès à des armes sophistiquées, incluant une armée de l'Air moderne et des armes de précisions et intelligentes", a-t-il déclaré, en affirmant que "18 installations médicales ont été touchées" depuis le 28 avril.



(Lire aussi : Qui est Hayat Tahrir al-Cham, dans le viseur du régime à Idleb ?)



Hôpitaux visés
"Ni l'armée syrienne, ni l'armée russe ne visent des civils ou des installations civiles", a assuré l'ambassadeur de la Russie à l'ONU, Vassily Nebenzia. "Nos cibles sont les terroristes" et "nous réfutons toutes les accusations de violation du droit humanitaire international", a-t-il affirmé.

"Il n'y a pas d'attaque aléatoire contre la population civile", a abondé son homologue syrien, Bashar Ja'afari.

Lors de leurs interventions, les Etats-Unis et la France ont évoqué respectivement "une réponse immédiate" et une disponibilité "à réagir" en cas d'utilisation d'armes chimiques dans la province d'Idleb (nord-ouest).

"L'offensive en cours ne relève pas de la lutte contre le terrorisme" mais d'une "reconquête" de territoires, a estimé l'ambassadeur français, François Delattre.

Son homologue turc, Feridun Sinirlioglu, dont le pays est co-garant avec la Russie et l'Iran d'une zone dite "de désescalade" et d'un cessez-le-feu dans la province d'Idleb, a aussi rejeté l'argument d'une lutte antiterroriste. "Une catastrophe se profile à l'horizon" et "le régime syrien cible délibérément des civils, des écoles, des hôpitaux", a-t-il dénoncé. Depuis deux jours, un groupe turco-russe travaille sur les moyens de faire respecter la "désescalade" dans le Nord-Ouest syrien, a aussi indiqué le diplomate turc sans autre précision.

Depuis fin avril, les forces syriennes et leurs alliés russes ont intensifié les attaques contre la province d'Idleb, zone décrétée "de désescalade" depuis septembre, faisant planer la crainte d'une offensive pour reprendre le contrôle de cette dernière enclave tenue par des groupes jihadistes.

Les attaques syriennes et russes visent des territoires contrôlés par Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d'el-Qaëda) et d'autres groupes jihadistes. Quelque 3 millions de personnes vivent dans la province d'Idleb dont un million d'enfants.



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