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Économie - Hydrocarbures

Le marché du pétrole s’inquiète des tensions dans le Golfe

Des reporters prenant des photos du pétrolier saoudien al-Marzouqa, l’un des quatre pétroliers endommagés lors de prétendues « attaques de sabotage » dans le Golfe, la semaine dernière. Photo AFP

Les prix de l’or noir pourraient flamber en cas d’embrasement de la situation dans le Golfe et de perturbations dans le détroit d’Ormuz, préviennent des analystes du marché pétrolier après de récentes attaques d’infrastructures. Des attaques de drones revendiquées par les houthis, des rebelles yéménites soutenus par l’Iran, ont provoqué la fermeture d’un oléoduc majeur mardi en Arabie saoudite, faisant monter d’un cran les tensions dans le Golfe deux jours après le mystérieux sabotage de quatre navires près des Émirats arabes unis.

« Pour l’instant, ces deux incidents ne se traduisent pas par une perturbation réelle de l’offre », a souligné Stephen Brennock, analyste chez PVM, ce qui explique une réaction modérée des prix. Mais « la région est en train de se transformer en poudrière et les investisseurs sont particulièrement sensibles aux informations qui viennent de la région », ajoute l’analyste.

« La tension autour du détroit d’Ormuz, qui est une des artères principales de la circulation du pétrole dans le monde, est le principal risque » qui pourrait conduire les prix à grimper, ont estimé les analystes d’UniCredit.

Via ce détroit transitent 17,5 millions de barils de pétrole par jour en moyenne, soit presque 20 % de l’offre mondiale, selon Bloomberg.


(Lire aussi : Dans le détroit d'Ormuz, le risque d'une "guerilla navale")


Cibles stratégiques

Les limitations de l’offre ont déjà conduit les prix à la hausse depuis le début de l’année. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses partenaires, dont la Russie, réduisent leur production volontairement. Mais deux des membres de l’Organisation, le Venezuela et l’Iran, sont également sous le coup de sanctions des États-Unis qui les empêchent d’exporter leurs barils, privant le marché de sources importantes de brut.

La tension entre l’Arabie saoudite et l’Iran a d’ailleurs été exacerbée fin avril, quand les États-Unis ont durci les sanctions contre Téhéran et que Riyad a promis d’augmenter sa production pour compenser le manque à gagner des importateurs, conduisant Téhéran à menacer de bloquer le détroit d’Ormuz qui sépare les deux pays. À ce titre, les attaques de ces derniers jours touchent des cibles « symboliques », souligne Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.

« Les cibles étaient un oléoduc qui permet aux Saoudiens d’exporter sans utiliser le détroit (en passant par la mer Rouge, NDLR) et le port de Fujaïrah, débouché de l’oléoduc des Émirats arabes unis pour ne pas avoir à passer par le détroit d’Ormuz. Le message est très clair », détaille-t-il.


(Lire aussi : Les pasdaran dénoncent la guerre psychologique américaine)


Conflit improbable

Mais de nombreux analystes jugeaient cependant improbable l’embrasement de la situation. « Fondamentalement, nous ne cherchons pas une guerre avec l’Iran », a affirmé le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo mardi, tandis que le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a lui aussi affirmé mardi qu’« il n’y aurait pas de guerre » avec les États-Unis. « Nous jugeons très improbable que le détroit d’Ormuz soit complètement bloqué », ont estimé les analystes d’UniCredit.

Dans son rapport mensuel publié hier, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a souligné qu’« il n’y a pas de perturbation de la fourniture de pétrole et les cours évoluent peu ».



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