Ces dernières années, le pantalon de yoga et son jumeau, le pantalon de gym, ont quitté la confidentialité des salles d’entraînement pour courir dans la rue, livrer les enfants à la maternelle, s’attabler au café, filer entre les rayons des supermarchés, bref, vivre leur vie en offrant aux jambes qu’ils moulent fermeté et confort. Flairant la tendance, les créateurs ont repris à leur compte ce vulgaire utilitaire en lui offrant des motifs sculptants, des ajours flatteurs, et en le rebaptisant scuba pants en référence aux tenues de plongée dont on admire le côté futuriste.
Bien entraînées, semble-t-il, grâce à ce vêtement sportif et léger, les jambes ont été jugées, cette saison, prêtes à passer à l’étape cycliste. Plus difficile à porter, ce short seconde peau, invention des années 1990 ramenée sur le devant de la scène par les collection prêt-à-porter printemps-été 2019, a une fâcheuse propension à couper la jambe en deux ce qui peut avoir un effet visuel désastreux sur certaines silhouettes.
Encore une fois, ne porte pas le cycliste qui veut, et là est le défi. Après tout, le principal enjeu pour les fashionistas est de pouvoir justement porter avec naturel ce que d’autres auraient du mal à afficher sans complexe.
À vos marques donc, la saison du tour du monde du cycliste est ouverte avec, sans surprise, l’icône du sitcom Kim Kardashian West comme maîtresse de cérémonie. La bike short trend va mettre à mal l’imagination des stylistes et des bloggeuses, tant pour transformer le bête caleçon en objet de désir que pour lui faire exalter la musculature acquise au prix de plusieurs litres de sueur et de larmes. On peut le porter de manière littérale, avec les accessoires idoines : tee-shirt ou brassière, veste de survêtement zippée et training shoes. Peut mieux faire. On peut le mettre sous une minirobe avec le choix de garder les deux jambes ou d’en escamoter une en la tirant vers le haut.
On peut choisir le modèle lingerie, avec un bord de dentelle qui dépassera d’une chemise ample et pas trop longue, option nouée à la taille. On peut aussi le gentrifier en le portant avec un blazer et des talons. Non. On laisse tomber les talons. On rechausse les baskets. Mais tant qu’à faire, pourquoi pas ? On remet les stilettos. On a l’air d’avoir oublié de s’habiller ? Gagné ! Le cycliste s’assume, brazilan butt ou pas, ventre ou pas, jarrets en cœur ou pas. Se mouler n’oblige pas à entrer dans un même moule.
Dans la même rubrique
Le Met Gala célèbre l’esthétique « camp »
Des tee-shirts Inoui par Zeina Abirached
commentaires (1)
Au secours! Le musee des horreurs va donc ouvrir ses portes bientot ? N’est pas Kim qui veut !
Marie-Hélène
06 h 36, le 13 mai 2019