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Lifestyle - Mode

Des tee-shirts Inoui par Zeina Abirached

La collaboration Inoui x Zeina Abirached. Photo DR

Depuis que l’art est sorti des musées et des livres, il se fait message, communication, transmission et multiplie les collaborations avec d’autres domaines dont la mode et le vêtement ne sont pas les moindres. À Beyrouth, la dernière-née de ces opérations est la capsule de tee-shirts réalisée par l’artiste graphique Zeina Abirached pour la petite marque Inoui, créée par les brodeuses de l’association Ashghalouna. Véritables collectors, ces œuvres portables sont de petits bijoux de poésie et d’émotion. La collection sera lancée dans un pop-up store, 948, rue d’Arménie, le jeudi 9 mai. Le lancement sera suivi vendredi d’une journée d’exposition et de vente, et le samedi 11 d’un atelier de broderie.

Fondé il y a trois ans par Inès, urbaniste française amoureuse du Liban, et Yammine, architecte libanais, le label Inoui est né du désir de ce tandem d’artistes de promouvoir Beyrouth et la culture libanaise « autrement ». « Sensibles à l’artisanat, aux textiles doux et aux esthétiques épurées, nous avons décidé de proposer des pièces simples, intemporelles et produites localement. Nous proposons des tee-shirts sur lesquels sont brodés des mots, expressions ou designs qui font référence au Liban et à la culture méditerranéenne en mélangeant les caractères latins et arabes : beyrouthي/beirutي, habibي, shu fي mafي ou encore le design de la chaffé de café. Ces références sont un peu de ce sentiment d’appartenance au Liban dans lequel tout le monde peut se retrouver, elles sont réconfortantes », explique Inès. Elle ajoute que, soucieuse de mettre en valeur le travail des brodeuses de l’association Ashghalouna, basée à Zokak el-Blat et vouée à l’autonomisation des femmes, elle a donné à la broderie la part belle dans ses créations. « Toutes nos pièces sont brodées à la main, entre 45 minutes et deux heures sont nécessaires pour réaliser les modèles classiques. Nous n’avons pas de collections saisonnières annuelles, nous pensons nos produits comme des intemporels, à rebours de la fast fashion », précise-t-elle. Ce sont des amis communs qui présentent Inès et Zeina Abirached l’une à l’autre, et leur rencontre provoque aussitôt une envie de collaboration.

« J’ai travaillé dans l’atelier chez Inoui, avec Inès et Yammine, et au bout de quelques heures, en superposant certaines propositions, en discutant un peu et en rêvassant beaucoup, un personnage s’est invité dans le paysage, puis une maison, une étoile, je ne vous en dis pas plus ! J’ai proposé un dessin, décliné sur deux couleurs de tee-shirt… un blanc, et un… noir, bien sûr ! » raconte l’artiste graphique multiprimée. Elle précise : « Il fallait faire simple, un dessin au trait, tout en contours, travailler le vide des formes, penser à l’épaisseur du trait par rapport à la surface du dessin… Des questions familières, que je me pose tous les jours, et de nouvelles questions, liées au médium, imaginer comment le dessin bougerait une fois que le tee-shirt serait porté, sa proportion par rapport à la taille, au visage de la personne qui allait le porter… Les tests de broderie n’ont pas tardé, ça m’a permis d’avoir un retour de la part des brodeuses et d’affiner les détails du dessin pour faciliter leur travail. Pour Inoui, c’est le modèle le plus chronophage en termes de réalisation : quatre heures et demie à cinq heures de broderie ! » « Je me suis toujours intéressée à la broderie », ajoute Zeina Abirached, qui poursuit : « C’est évidemment un langage assez proche du dessin, et je suis touchée par la fragilité de ce dessin tracé par un fil… Je me souviens d’avoir passé de longues heures devant la tapisserie de Bayeux (dont on dit d’ailleurs qu’elle serait une des expressions “ancêtres” de la bande dessinée) totalement fascinée par les possibilités et les solutions graphiques que propose le dessin au fil… Elles sont infinies ! Et la dimension “fait main” y est toujours pour quelque chose dans l’émotion que le dessin brodé procure. » On ne le dirait pas mieux qu’elle.


Pour mémoire 

Zeina Abirached décorée par Amine Maalouf

Depuis que l’art est sorti des musées et des livres, il se fait message, communication, transmission et multiplie les collaborations avec d’autres domaines dont la mode et le vêtement ne sont pas les moindres. À Beyrouth, la dernière-née de ces opérations est la capsule de tee-shirts réalisée par l’artiste graphique Zeina Abirached pour la petite marque Inoui, créée par les...

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