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Lifestyle - Mode

Une « Bensimon by Marc Dibeh » pour les 40 ans de la marque

Bensimon par Marc Dibeh.

C’est l’histoire de deux frères, Serge et Yves Bensimon, nés à Oran dans une famille de fripiers. À Charles, le grand-père, succèdent Simon, le père, et Émile, l’oncle, qui quittent l’Algérie au lendemain des accords d’Évian et ouvrent à Paris, Kremlin-Bicêtre, le plus grand surplus militaire américain de l’époque. Car, entre-temps, à la fin des années 1940, les soldats américains avaient débarqué en Afrique du Nord, et leur allure avait créé du désir. La marchandise qui retrouvait chez les Bensimon une nouvelle vie provenait des États-Unis, mais aussi du Portugal, d’Italie, de Grande-Bretagne ou des Pays-Bas. Tout un réseau de fournisseurs alimentait l’enseigne qu’avaient rejoint dans les années 1970 les plus jeunes de la famille, Yves et Serge, qui apporte pour sa part une touche artistique aux pièces qu’il personnalise. La guerre du Vietnam a soufflé sur la jeunesse un vent de révolte, et la maison Bensimon devient fournisseur officiel d’un vestiaire engagé.

Un jour de 1978, Simon Bensimon fait l’acquisition de 100 000 paires de tennis blanches de l’armée française. Cette chaussure basique donne à Serge l’idée de la colorer. Il se lance dans des tests et des expériences qui vont lui permettre de teindre la toile sans déborder sur la semelle de caoutchouc dans laquelle elle est insérée. Un an plus tard, la « Bensimon » devient un classique, chouchou des stars françaises du moment. On adore son prix minuscule, son minimalisme, son caractère facile à vivre, lavable, confortable, à l’aise avec tout ce qu’on veut. Plus qu’une marque de chaussures, Bensimon véhicule tout un art de vivre enraciné dans le surplus. L’enseigne résume à elle seule l’esprit bohème chic et ouvre coup sur coup les concept stores Home autour du monde, la librairie d’art Artazart et la galerie d’art gallery S. Bensimon. La chaussure poursuit son petit bonhomme de chemin, plus jeune que jamais, multipliant les collaborations et les personnalisations.

À l’heure de célébrer ses 40 ans d’existence, Bensimon expose 40 nouvelles paires exclusives sous l’intitulé 1979-2019 Forever Young à la Joyce Gallery, 168 Galerie de Valois à Paris. Ces chaussures ont été revisitées par de grands artistes et designers contemporains.

Ainsi, la créatrice Charlotte Meaupou, qui a appelé la sienne Sous des ciels heureux, fait un clin d’œil à Jane Fonda et Niki de Saint Phalle « qui portaient des combinaisons workwear argentées comme Serge Bensimon les aime ». C’est aussi, ajoute-t-elle, « une manière de traverser 40 nouvelles années à regarder les abeilles voler dans le ciel, à regarder les fourmis dans l’herbe et à penser à la poésie de ce monde qu’il faut protéger... ».

Le designer libanais Marc Dibeh propose quant à lui un modèle baptisé À l’échelle et précise qu’ « en soulignant ses coutures, ses lignes épurées et en révélant quelques mesures, (il a) voulu montrer, en tant que designer, la fascination pour le produit et la précision couture de ce petit bijou intemporel : la simplicité, la transparence qui caractérisent les icônes. Tenter de comprendre le B.A.-BA d’un chef-d’œuvre, (lui) a ainsi permis de créer une tennis-vitruve.


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